«Dans le cadre de l’initiative pour l’atteinte des OMD, 18 millions d’euros (soit 32 milliards de BIF) seront mis à la disposition du Burundi au deuxième semestre de 2012 », a déclaré Eric Donni, ministre conseiller et chef de section « Développement rural et Infrastructures » au sein de la délégation de l’UE au Burundi.
<doc3733|left>C’était ce mardi 24 avril lors de la remise des travaux du projet d’appui à l’intensification et à la valorisation agricole au Burundi (PAIVA-B) en Commune Bugendana.
D’après Eric Donni, le Burundi bénéficiera également en 2012 d’une enveloppe de 8 millions d’euros (soit 14 milliards BIF) à travers le Programme Sécurité Alimentaire et Nutrition au Burundi (PRO-SA-NUT). Par ce programme, précise-t-il, les actions se focaliseront sur la mise en place d’un dispositif national d’information agricole. Elles seront centrées, poursuit-il, sur l’amélioration de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’utilisation d’aliments riches en nutriments.
Il indique que tout cela passera par la promotion d’initiatives entrepreneuriales et d’activités génératrices de revenus (AGR) dans les Provinces de Cankuzo, Ruyigi, Rutana et Makamba. Selon lui, ces deux futurs programmes viennent en appui à la mise en œuvre du Plan national d’investissement agricole du gouvernement du Burundi.
Concernant les activités déjà réalisées et remises à la population, ce responsable de l’UE recommande au ministère de l’agriculture et d’élevage et en particulier aux services de la DPAE (Direction Provinciale d’Agriculture et d’Elevage) et aux autorités locales de s’en approprier. Ceci implique entre autres, selon lui, de préserver et d’assurer l’entretien des infrastructures et des équipements.
D’après Eric Donni, il faut continuer à encadrer et à soutenir la chaine de solidarité communautaire bovine et caprine, ainsi que les associations de producteurs pour permettre l’émergence de filières fortes et compétitives.
L’agriculture, clé du développement du Burundi
« L’agriculture au Burundi constitue le garant de la sécurité alimentaire, le poumon de l’économie nationale ainsi que le moteur de la croissance des autres secteurs de la vie nationale », a indiqué à la même occasion Hamed Haidara, représentant du FIDA au Burundi.
D’après lui, ce secteur occupe plus de 90% des Burundais, contribue pour plus de 50% au PNB (produit national brut), fournit 95% de l’offre alimentaire et plus de 95% des devises du pays.
Il souligne que le besoin de développement de l’agriculture justifie l’intervention des partenaires de développement auprès du Burundi dont l’UE et le FIDA.
Le PAIVA-B, des résultats satisfaisants
Hamed Haidara est très satisfait des aboutissants du projet d’appui à l’intensification et à la valorisation agricole au Burundi (PAIVA-B).
Il indique que la sécurité alimentaire s’est améliorée pour 21% pour les ménages et l’indice d’accumulation des biens a augmenté de 17% pour les ménages bénéficiaires directs. La prévalence de la malnutrition infantile, mentionne-t-il, a été réduite de 5% au moment où l’accroissement des revenus des ménages bénéficiaires directs a été de 183%.
Selon lui, les innovations adoptées dont le Kitchen garden, le système de riziculture intensif (SRI), la stabulation permanente d’animaux fournis dans le cadre de la chaine de solidarité animale, la conduite de pépinières communautaires ont permis de contribuer à l’amélioration de la protection de l’environnement et de la production agricole.
« La production agricole a passé du simple au double, voire au triple pour les principales cultures (riz, haricot, maïs, banane, etc.). Ceci a conduit à une augmentation de la production agricole additionnelle commercialisée de 78% », conclut-il.
Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, demande à la population de garder jalousement les acquis du PAIVA-B. Elle recommande à l’administration de mobiliser la population pour un entretien quotidien des infrastructures et des marais. La ministre demande aux bénéficiaires de bien entretenir ces vaches pour éviter qu’il y ait rupture de la chaine de solidarité communautaire.
Il faut noter que ces autorités ont visité deux éleveurs qui ont bénéficié des vaches à travers la chaîne de solidarité sur la colline Gitongo. Elles ont visité aussi 20 ménages de la communauté batwa sur la colline Murayi qui ont bénéficié des caprins (trois caprins par ménages).
Avant de se rendre dans le marais de Kagogo – Gisumo où 90 ha tenus par 1756 personnes dont 425 femmes, ces autorités ont remis à la population deux magasins de stockage, à Carire.