Du 27 septembre au 6 octobre, la capitale qatarie est hôte des 15e championnats du monde. Pour cette édition, la vice-championne olympique en titre sur 800m et le médaillé d’argent aux mondiaux en salle de Portland en 2016 sur cette même distance ne seront pas de la partie.
C’est une délégation burundaise qui s’apprête à aborder cette ultime compétition de la saison sans ses deux vedettes. Disqualifiée à cause de son hyper androgénie, pour la 1ère fois depuis 2012, Francine Niyonsaba manquera à ce rendez-vous. « Un coup dur pour toute une nation, car, elle nous avait habitué à rentrer avec une médaille », déplore Sylvère Nsengiyumva, directeur technique nationale de la Fédération d’athlétisme du Burundi (FAB).
Egalement forfait, Antoine Gakeme. L’officier militaire en Hautes Etudes du Sport paie le lourd tribut de sa piteuse saison. « Malheureusement, faute d’une bourse de solidarité olympique, il n’a même pas pu participer aux derniers Jeux Africains, alors qu’il pouvait décrocher les minima qualificatifs », fait savoir M. Nsengiyumva.
Une situation urgente, à ses yeux, qui doit trouver une issue favorable au risque de se généraliser.
Pour ce rendez-vous qatari, seuls 6 athlètes ont pu décrocher les minima qualificatifs. Onesphore Nzikwinkunda, Rodrigue Kwizera, Thierry Ndikumwenayo sur 10.000m, Elvanie Nimbona, Olivier Irabaruta au marathon et Eric Nzikwinkunda sur 800m. Un parterre de jeunes athlètes qui, seront à leur 1ère grande compétition internationale.
Nombre de Burundais s’interrogent alors : « Sauront- ils être à la hauteur, avoir les épaules assez larges pour porter les espoirs de tout un peuple ». D’ores et déjà, pour mal d’analystes : « Un sacré challenge, mais à leur portée ».
Coup de projecteur sur les possibles chances de médailles
Sur 10.000 m, enfin la consécration ?
Réputée être une distance de prédilection des Kenyans des Ethiopiens, ils seront trois athlètes burundais à vouloir inscrire leur nom au palmarès de cette compétition. Contrairement à Rodrigue qui sera à son baptême de feu, Thierry et Onesphore abordent le tournoi en sérieux challengers.
Très en vue depuis les derniers mondiaux de cross-country tenus à Aarhus (Danemark) en mars, où il s’était classé 9e, Thierry n’a qu’une envie. A tout prix, descendre sous les 28’. «En dessous de chrono, nul doute qu’il pourrait tenir aux lièvres kenyans, etc », laisse entendre Adrien Sabukiza, coach de Messager Bururi.
« Aussi, faut-il qu’il apprenne à ménager un peu son corps évite surtout les courses sur route .Parce qu’il y a des risques de contracter une blessure.»
Même cas de figure pour Rodrigue et Onesphore. Respectivement 11e et 14e lors de ces championnats du monde de cross- country, c’est avec un esprit revanchard qu’ils aborderont cette compétition. Onesphore aura à cœur de briser la malédiction qui lui court derrière durant les compétitions internationales. Une situation aux antipodes de Rodrigue .Pour son baptême de feu, il rêve de faire mieux qu’il y a trois semaines à Rabat lors des Jeux Africains.
Sur marathon, Olivier et Elvanie sauront- ils tirer leur épingle du jeu ?
C’est un Olivier Irabaruta ultra motivé qui tentera d’accrocher à son palmarès une récompense mondiale. Allusion faite à sa dernière olympiade de Londres ratée. Il avait péché par manque d’expérience laissant filer sa chance suite à un rythme soutenu de ses adversaires.
Pour y arriver, M. Sabukiza estime qu’à deux semaines du début de la compétition, ce qu’importe pour lui, c’est de maintenir son cardio. « Juste, un peu de footing pour rester en phase avec son corps».
Idem pour Elvanie. Souvent aux abonnés absents sur 10.000m, sur avis de son entraîneur, elle a troqué le 10.000 m pour le marathon. Et depuis qu’elle s’est initiée au marathon, la native de Bururi semble avoir retrouvé ses jambes d’antan. Une bonne nouvelle à une dizaine de jours du tournoi
Sur 800m
Eric Nzikwinkunda, la grande attraction
Souvent décrit comme un talent brut, l’ancien sociétaire de Messager Bururi attend de pied ferme ce rendez-vous. Pour lui, c’est une occasion d’éclore au grand jour et peut-être marcher dans le sillage des Francine. Toutefois, une question : pourrait-il descendre sous les 1’45’’ ?
En attendant un éventuel retour sur piste de la vice-championne olympique sur 800 m, M. Nsengiyumva explique que pour le moment, ils attendent la décision du tribunal arbitral du sport(TAS).