Du 4-13 août, la capitale britannique abritera les mondiaux d’athlétisme. Un rendez-vous qu’attendent de pied ferme, les quatre athlètes burundais déjà qualifiés.
Francine Niyonsaba, la grande attraction
De même qu’à Rio, il y a un an, cette année, c’est sur ses épaules que reposent les espoirs des Burundais de décrocher une médaille. La vice-championne olympique du 800m, certes, ne possède pas le meilleur chrono de la saison. Mais, ses récentes victoires à Stockholm et Lausanne lors de la Ligue de Diamant prouvent sa bonne forme du moment. Un retour au très haut niveau.
Après une aussi grave déchirure à la cuisse, Sylvère Nsengiyumva, directeur technique national de la fédération, ne tarit pas d’éloges. « C’est une compétitrice née au vu du temps qu’elle a mis pour se rétablir ».
Seule grande question : parviendra-t-elle à battre, son éternelle rivale, la Sud-africaine Caster Semenya ? Ce n’est pas exclu. « Mon objectif est toujours d’aller de l’avant. Donc, c’est une possibilité parmi tant d’autres», dit-elle.
En attente du rendez-vous londonien, l’étape de Herculis (à Monaco) de la Ligue de Diamant, programmée ce vendredi 21 juillet sera son l’ultime test.
Gakeme Antoine, la revanche à coeur
C’est avec un esprit revanchard que l’officier en master des Hautes Etudes Sportives abordera ces mondiaux.
Eliminé dès le premier tour sur 800 m, à Rio. Il a tiré une leçon de sa débâcle. «Dorénavant, j’évite toute distraction». En témoigne, d’ailleurs, sa récente victoire à Madrid lors du World challenge, organisé par la fédération internationale d’athlétisme (IIAF). En remportant haut la main ce meeting (1 :44 :44), l’amélioration de son chrono reste son seul souci. « Un objectif fort accessible si le mental est au beau fixe ». Et pour Londres, travailler son finish, c’est l’autre tâche qui l’attend. « Une bonne stratégie pour tenir tête aux gars de la trempe de Rudisha ou Nigel Amos », estime-t-il.
Abraham Niyonkuru, enfin l’heure du sacre ?
Le marathonien, ancien pensionnaire de l’association de Mwaro court depuis, bientôt huit ans derrière un titre majeur. Guerrier, il n’a pas mis du temps pour se remettre de sa contre-performance de Rio. Il avait abandonné la course à cause d’une intoxication alimentaire. Tour à tour, il survolera les meetings de Bohars (Brest) avant de valider ses minimas sur les pistes de Vienne avec 2h16’14.
Seul bémol : il n’a plus disputé le marathon depuis sa qualification. Bizarrement, une situation qui ne l’inquiète guère «L’important est que je me sente en phase avec mon corps. Sinon, les semi-marathons (20km) restent aussi une parfaite mise en jambes pour se préparer »
Sa prochaine course avant Londres, c’est le meeting de Marvejols (au sud de la France).
Onesphore Nzikwinkunda, la révélation
En terminant dans le top 15, le jeune athlète ignore qu’il vient de valider son billet pour les mondiaux de Londres. Regard hagard, le natif de Vugizo, est un des talents bruts sur le 10.000m, sa distance de prédilection. « Mais, il a encore beaucoup à apprendre », glisse Adrien Sabukiza, son coach.
Un handicap qui n’a pourtant pas empêché les Hollandais de Global de le recruter. Depuis cinq mois, il évolue aux Pays-Bas. « Certes, une consécration, mais visiblement qui risque de l’écarter de ses ambitions”, se lamente le coach. Il confie que ses navettes entre Amsterdam et Bujumbura ont empiété sur sa préparation.
Signalons qu’à cette liste des quatre, d’autres athlètes peuvent se qualifier.