Mardi 24 décembre 2024

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Atelier du BNUB : FNL, Uprona, Nations Unies, les attentes avant la fin de la rencontre…

05/05/2013 Commentaires fermés sur Atelier du BNUB : FNL, Uprona, Nations Unies, les attentes avant la fin de la rencontre…

La classe politique burundaise est réunie, depuis ce lundi 11 mars 2012, dans les enceintes du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB). Les politiques burundais débattent sur le processus électoral de 2015.
– Voici [le résumé des deux premiers jours de cette rencontre->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5021], marqués hier par des discussions à huis clos et [le soutien de la société civile au processus, même si des questions subsistent->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5027]
– A une journée de la fin de l’atelier, Iwacu vous propose quelques points de vue des participants, en attendant le communiqué final qui devrait sortir cet après-midi

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<doc7384|right>Aimé Magera : « On évolue positivement, mais… » | {Par La Rédaction}

Celui qui s’est présenté à l’atelier comme porte-parole du parti FNL mandaté par « son président » Agathon Rwasa, est dans l’ensemble satisfait du déroulement de cette rencontre politique sous l’égide des Nations Unies. Aimé Magera affirme que le fait qu’on l’a laissé s’exprimer comme représentant d’un parti politique, est un signe éloquent qui montre que Rwasa reste le leader incontesté du FNL.
D’après lui, la deuxième journée a été la plus importante du fait que l’on a traité le nœud du problème à savoir la sécurité et l’environnement favorable aux élections. « Nous avons insisté sur la non ingérence du gouvernement dans le fonctionnement des partis politiques, la sécurité des membres des partis politiques », a précisé le porte-parole d’Agathon Rwasa. En plus, selon lui, il a mené beaucoup de contacts diplomatiques au cours de l’atelier. Il espère que dans les recommandations et les conclusions, Rwasa sera réhabilité dans ses droits, « c’est-à-dire être reconnu officiellement comme président du FNL. »

Des problèmes ne manquent pas

Selon Aimé Magera, l’absence du Président Nkurunziza lors de l’ouverture de l’atelier montre qu’il n’y aura pas de prise de décision à la tête du pays. En plus, poursuit-il, ni le premier vice-président ni le ministre de l’Intérieur ne s’est présenté le deuxième jour, comme ils l’ont fait à l’ouverture de l’atelier. Il s’est insurgé contre le parti au pouvoir qui, d’après lui, s’oppose au consensus. « Le Cndd-Fdd se confond aux institutions de la République », a-t-il martelé. En rappelant les travaux de la première journée où on a parlé de la CENI, Aimé Magera estime qu’elle n’est pas à la hauteur : « Elle ne peut pas être impartiale et indépendante alors que c’est une création du Cndd-Fdd.»
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Le courant de réhabilitation émet des propositions malgré son absence à l’atelier organisé par le BNUB | {F.Manirakiza}

« Etant groupe majoritaire, légitime et légal, le courant estime qu’il ne pourrait être représenté par l’Uprona pro-gouvernemental.» C’est l’avis du Courant de réhabilitation du parti Uprona dans un mémorandum sorti le 10 mars 2013. D’après ce courant, il avait démontré à la division politique du BNUB l’illégalité et l’illégitimité du leadership officiel actuel du parti Uprona dont la légitimité ne repose que sur la seule décision du ministre de l’Intérieur prise en violation des arrêts de la Cour Suprême. Pour lui, une telle représentation laisse perplexe d’autant plus que dans les autres partis, confrontés à des contradictions similaires, il avait été tenu compte de la diversité des sensibilités.

De plus, le courant considère que le débat ne peut pas se limite à la seule question des élections. Ces dernières ne sauraient être comprises comme une simple formule d’accession à la légitimité de gouverner.  «Celle-ci reste intimement liée au respect de la Constitution et des lois de la République, à la primauté donnée à la paix sociale, à l’intérêt général et au respect du bien commun.» Le processus électoral ne suffit pas à lui seul pour créer un état de gouvernance démocratique.

Toutefois, des suggestions pour les élections 2015

Pour qu’il y ait un environnement légal, le courant de réhabilitation propose une Commission électorale nationale indépendante (CENI) consensuelle. D’après lui, si la reconduction du président de la CENI 2010, rejetée en septembre 2012 par un vote à l’Assemblée nationale, apparaît comme une victoire politique du parti au pouvoir, les réticences d’une bonne partie des partenaires politiques doivent être considérées comme un réel risque qui continue à peser sur le processus électoral. «Avec cette reconduction, plus d’un considère que les dés sont déjà jetés ; que la démocratie est déjà confisquée par les gagnants des élections de 2010 et leurs acolytes.»
Concernant un meilleur environnement politico-sécuritaire, la libération de l’espace public est une priorité. Pour le courant, l’interdiction des réunions aux partis politiques de l’opposition au moment où le Cndd-Fdd mène sa campagne tambour battant est un autre élément d’hypothèque du cheminement vers un processus électoral normal. «L’administration que le parti au pouvoir contrôle et la police qu’il instrumentalise constituent de véritables fossoyeurs de ces libertés.»

Le courant de réhabilitation indique que le gouvernement a inauguré et exécuté une politique de « nyakurisation » de toutes les organisations susceptibles de faire entendre leur voix, spécialement les partis politiques et les organisations de la société civile qui ne pactisent pas avec le Cndd-Fdd. «Le principal architecte de ce processus est le ministre de l’intérieur qui agrée ou désagrée les branches des partis qu’il veut, envoie la police mâter ceux qui le déplaisent et n’invite dans les réunions officielles que ceux qui savent et acceptent de courber l’échine.» Entre autres, il propose le rétablissement de la légalité interne des partis politiques en particulier de l’Uprona et la dissolution des toutes les ailes pirates créées à l’ombre du Cndd-Fdd.

Démanteler "les milices Imbonerakure"

Le courant de réhabilitation propose le démantèlement des milices imbonerakure pour les élections de 2015. «Les miliciens imbonerakure commettent toute sorte de crimes et terrorisent la population.» De plus, poursuit-il, ils emprisonnent des gens, lèvent des taxes, érigent des barrières, rançonnent la population et se substituent à l’administration et à la police lorsqu’ils ne leur donnent pas des ordres. Le courant souligne que la complicité dont ils bénéficient de la part de toutes les structures du pouvoir et à tous ses niveaux de la hiérarchie ne laisse guère de doute qu’ils opèrent sous la bénédiction et sur instruction de ce dernier. «Après analyse des faits et gestes du Gouvernement en place et du principal parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, il est clair que si les choses restent en l’état, l’organisation d’élections libres, transparentes et indépendantes demeure gravement hypothéquée», conclut le courant de réhabilitation.
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<doc7383|right>Les Nations Unies attendent une feuille de route convenue pour les élections de 2015 | {Par C.S.Urakeza}

L’atelier organisé par le BNUB s’est poursuivi ce mardi 12 mars 2013 et s’est penché sur deux thèmes d’une importance capitale : l’administration électorale et l’environnement politique et sécuritaire.

Selon un communiqué du BNUB, les débats ont porté sur la gestion et le cadre juridique des élections ainsi que sur le rôle, les obligations et les droits des partis prenantes (l’état, les partis politiques, la société civile, les médias, les citoyens) pour rassure un environnement politique et sécuritaire favorable à de élection apaisées.
Les discussions de ce mardi, ont été marquées par les interventions du président de la CENI et du ministre de la Bonne Gouvernance, elles ont permis aux différents acteurs d’exposer leurs points de vue et faire des propositions concrètes sur ces deux questions essentielles dans le cadre des préparatifs des élections de 2015.
Selon ce communiqué, cette journée confirme le constat du premier jour des travaux, c’est-à-dire, le souhait émis par tous participants de prendre des mesures concrètes pour que la marche vers les élections et le scrutin lui-même ne soit pas parsemé d’embûches et que les partis politiques puisent exercer librement leurs activités dans le respect de la loi.

La réflexion se poursuit ce mercredi, dernier jour de cet atelier. Les Nations Unies espèrent qu’elle permettra aux participants de parvenir à des propositions claires et des recommandations qui serviront d’éléments pour une feuille de route en vue de l’organisation des prochains scrutins, mais aussi par la poursuite du dialogue politique, élément essentiel dans cette phase pré-électorale pour la consolidation de la paix.

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