Une année après avoir suivi une formation en tourisme, les membres de l’Association des Guides touristiques du Cœur de l’Afrique (AGCA) essayent, tant bien que mal, de développer un tourisme solidaire. Des difficultés ne manquent pas, notamment l’absence de frais de fonctionnement, manque de confiance, etc.
<doc5210|left>Parmi les neufs qui ont suivi la formation (octobre 2010-juillet 2011), huit se sont mis ensemble pour former cette association. Son représentant légal, Fabrice Nsanzeryaka, indique que des activités ont déjà été réalisées surtout après l’agrément de l’AGCA, en mai 2011.
Un des membres travaille déjà avec Intore Tours, une agence de voyage. Chacun a déjà organisé en moyenne cinq voyages avec des touristes, surtout européens, à l’intérieur du pays ou dans Bujumbura Mairie. « Ces touristes en parlent à leurs amis, qui nous sollicitent pour les mêmes services. Parfois nous le faisons gratuitement pour de la publicité », indique l’un d’entre eux.
C’est l’AGCA qui coordonne tout, suivant les demandes des touristes et essaye de mettre des informations (leurs activités, les hôtels en vogue, l’histoire du Burundi,…) sur leur site internet (www.agca.tk). Ces jeunes ont déjà visité plusieurs sites touristiques à travers tout le pays.
Pour le tourisme solidaire, à part les monuments et autres endroits paradisiaques, les guides font découvrir aux touristes des artistes burundais dans tous les domaines, sur tout le territoire national. « C’est une occasion de leur faire de la publicité et les touristes achètent certains de leurs produits », indique Blaise Arakaza, secrétaire de l’association.
Faute d’avoir un budget, ces jeunes guides frappent à la porte de plusieurs hôtels et agences de tourisme. Mais souvent, la réponse est négative. « Ils ont des doutes sur notre efficacité, notre expérience, Nous n’avons même pas de bureau et des faux guides touristiques essayent de nous concurrencer alors qu’ils n’ont aucune expérience. Ils ne peuvent même pas raconter une histoire sur ce qu’ils montrent comme sites touristiques » se lamente Blaise Arakaza. Il affirme qu’ils sont incapables de répondre à toutes les questions qui leur sont posées.
Michael Gozlan, formateur pour un deuxième groupe d’une dizaine de guides touristiques, avoue que les jeunes suivent une très sérieuse et bonne formation. « Mais le diplôme n’est pas encore reconnu officiellement », regrette-t-il. Cette formation se déroule au siège de l’Association de Prise en Charge des Orphelins du SIDA.
L’AGCA demande aux médias d’essayer de leur faire plus de visibilité, aux hôtels de leur faire confiance puisqu’ils ont été formés et ont déjà acquis de l’expérience. Ces jeunes veulent également un appui du gouvernement.