Après l’exécution de Juvénal Havyarimana, un militant du parti MSD (Mouvement pour la Solidarité et le Développement) de la province Gitega, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme(CNIDH) demande aux juges de dire le droit.
<doc4191|left>Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de cette commission, souligne que si le gouvernement ne fait pas face à la problématique des assassinats, il risque, à la longue, de démontrer son incapacité dans la gestion des affaires de l’Etat.
Pour rappel, Chantal Ngendakumana, une jeune fille albinos de la commune Kabezi, a été tuée, fin avril. Ensuite, dans la commune urbaine de Ngagara, deux hommes, un militaire et une femme, ont été tués au cours du mois de Mai. A Gitega, un jeune militant du parti MSD a été retrouvé mort, cette semaine, quelques jours après son acquittement lors d’un procès où on l’accusait de collaborer avec des groupes armés. Pour lui, cette recrudescence de la violence soulève des inquiétudes.
Il demande à la police et à la justice de mener des enquêtes pour que les coupables soient connus et punis, conformément à la loi.
Le président de la CNIDH indique qu’au niveau international, les exécutions extrajudiciaires constituent des crimes graves. C’est pour cette raison, précise-t-il, que le récent rapport de Human Right Watchs intitulé « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras » et celui du Département d’Etat américain sur les droits de l’Homme au Burundi, ont insisté sur ces cas.
Par ailleurs, Frère Emmanuel Ntakarutimana rappelle que, lors de sa visite au Burundi, Ben Knapen, ministre des Affaires Européennes et de la Coopération Internationale du Royaume des Pays –Bas, a demandé au gouvernement burundais de mettre fin aux exécutions extrajudiciaires en cours et de traduire leurs auteurs devant les juridictions compétentes.
Au niveau de la CNIDH, il assure qu’ils tentent, en collaboration avec les autorités judiciaires, de renverser la tendance assez rapidement. « Si les institutions nationales ne veulent pas prendre au sérieux ces cas, il y a d’autres juridictions qui peuvent être saisies », conclut-il.