Mardi 24 décembre 2024

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Assassinat du Général Athanase Kararuza : une embuscade bien montée

Lundi 25 avril vers 7 heures du matin, de fortes détonations suivies de tirs de mitrailleuses se font entendre dans la zone Gihosha. Le Général de Brigade Athanase Kararuza est fauché ainsi que son épouse et son agent de sécurité. Une opération commando sans faux pas. Iwacu a rencontré des témoins.

Feu Général de Brigade Kararuza
Feu Général de Brigade Kararuza

Ces crépitements d’armes automatiques suivis de déflagrations rappellent vite les coups de feu, les explosions de grenades et les balles traçantes de la nuit cauchemardesque de ce dimanche à Carama.

Vers 7 heures et quart, les réseaux sociaux s’enflamment et parlent d’un attentat contre l’Honorable Denis Karera, mais vers 7h et demie les choses se précisent : il y a une embuscade juste en face du Lycée du Saint-Esprit, et c’est la Toyota Land Cruiser nouveau modèle du Général de Brigade, Athanase Kararuza qui est visée.

Et c’est à ce moment que les pick-up aux vitres teintées de la Brigade spéciale anti-émeute et du SNR (Service nation des renseignements) roulant à tombeau ouvert, dans un slalom qui donne le tournis, convergent vers les lieux du crime. Le regard menaçant des hommes lourdement armés à bord, laisse penser que l’heure est grave, que leur intervention est périlleuse.

Vers 8 heures du matin, aux navettes de ces pick-up de la Brigade spéciale anti-émeute, du SNR, de la police et de l’armée s’ajoutent des va-et-vient de l’ambulance rouge de la Protection civile. Elle évacue des blessés à l’hôpital militaire de Kamenge. Les faisceaux de ses gyrophares lancés comme des projectiles et le son lugubre de sa sirène imposent le respect : toutes les voitures sur le boulevard du 28 novembre laissent passer ce véhicule de secours.

Il y a également à la jonction entre ce boulevard et la route menant vers le Lycée du Saint-Esprit des allées et venues bizarres de motos. Ces deux-roues déposent des ’’types’’ qui dissimulent à peine leurs pistolets portés à la hanche, les policiers les laissent passer, une certaine complicité ou collaboration se lit.

L’info se confirme : trois morts, dont le général

Vers 8 heures et demie, plusieurs journalistes se retrouvent bloqués sur ce barrage policier juste à l’entrée de l’avenue menant vers le Lycée du Saint-Esprit. Même l’équipe de la RTNB envoyée pour cet événement n’est pas autorisée à franchir ce barrage. Les journalistes ont beau insister, ils n’ont qu’une seule réponse laconique, sèche : «Négatif !»

Ces reporters ne se contentent que des quelques images et photos prises à la sauvette des allers-retours de l’ambulance et des pick-up des forces de l’ordre. Tout le monde est à bout de nerfs quand l’autorisation tombe finalement.

Arrivés sur les lieux, tous les photographes et cameramen se ruent vers la Toyota Land Cruiser du Général Kararuza. Il se trouve à quelques mètres du portail dans les enceintes de cet établissement. Ses clignotants marchent et semblent envoyer des signaux de détresse.

Ce véhicule est criblé de balles, les deux portières du côté droit sont défoncées, c’est sans doute l’impact laissé par un projectile lancé contre ce tout-terrain. Il y a un gros trou entre ces deux portières, elles sont maculées de sang de même que les sièges. Toutes les vitres sont brisées et portent des impacts de balles.

Mais les journalistes sont sommés de dégager. Ils s’exécutent. L’entrée de cette école est noire de monde : des policiers, des militaires et des cadres de la première vice-présidence, des collègues du Général Kararuza, qui est conseiller militaire du premier vice-président. Il y a également des dignitaires, dont le maire de la ville, la sénatrice Evelyne Butoyi, la députée Persille Mwidogo et son mari Gaston Hakiza, l’ancien recteur de l’Université du Burundi, une parenté de l’épouse du Général Kararuza.

«Un homme épris de paix fauché»

«Je n’ai pas de mots, c’est la consternation», lâche le maire de la ville de Bujumbura Freddy Mbonimpa après un long soupir et après avoir assisté à l’évacuation de la dépouille du Général Kararuza à bord d’une ambulance aux vitres teintées.

Le recteur du Lycée du Saint-Esprit, le Père Guillaume Ndayishimiye Bonja, est désemparé, il appelle les autorités burundaises à tout faire pour qu’il y ait la réconciliation et une ’’paix définitive afin qu’on n’assiste plus aux événements de ce genre’’. «Il faut que ces tueries cessent !»

La sénatrice Evelyne Butoyi, native de Mugongo-Manga, tout comme le Général Kararuza, ne tarit pas d’éloges pour ce haut gradé de l’armée. Elle le décrit comme un ’’homme épris de paix’’ : «Malgré ses fonctions, il prenait part aux activités des comités mixtes de sécurité dans notre région, il prodiguait des conseils aux jeunes en leur disant de mettre en avant leurs études et de ne pas céder aux sollicitations politiciennes. Toute la Nation vient de perdre un homme de valeur», lancera cette militante du Cndd-Fdd avec des larmes dans la voix avant de quitter le lieu du crime en compagnie du maire de la ville de Bujumbura.


L’embuscade selon des témoins

Tous les témoins parlent d’une opération professionnellement montée. Tout était en place pour réussir. Arrivée du commando, leur camouflage, l’attaque en soi et leur évacuation. Pas de fausse note.

Le véhicule du général Kararuza criblé de balles
Le véhicule du général Kararuza criblé de balles

Plusieurs sources sur place parlent de 5 hommes en uniforme militaire armés de lance-roquettes et de mitrailleuses en témoignent des centaines de douilles jonchant l’entrée du Lycée du Saint-Esprit. Une violence inouïe. Ils sont en treillis, la plupart portent des lunettes de soleil, et l’écharpe filet de couleur vert olive autour du cou cache la moitié du visage.

Un élève déposé par le premier bus de l’Otraco juste en face de l’école raconte : «Le premier groupe d’élèves venait de débarquer et tous se dirigeaient vers les classes quand des explosions et des tirs ont retenti derrière la clôture forçant tout le monde à courir pour se mettre à l’abri dans des salles de classe».

D’après un policier en faction dans les environs, ces hommes armés de mitrailleuses et de lance-roquettes sont venus du boulevard du 28 novembre en colonne, l’un derrière l’autre, tout le monde pense alors qu’une autorité importante va emprunter cette avenue menant vers Gihosha.

«De tels déploiements sont fréquents ces derniers jours, cela n’est pas inquiétant », raconte un témoin.

Des sources sur place affirment que c’est une voiture de type Toyota Probox qui aurait déposé ces hommes à une centaine de mètres de cet établissement. Selon un autre témoin rencontré sur les lieux, ce groupe armé s’est positionné au niveau du dos-d’âne se trouvant juste à la sortie du tournant, c’est à une vingtaine du portail du Lycée du Saint-Esprit.

«Quand le Land Cruiser du Général ralentit pour franchir ce dos-d’âne sans grandes secousses, ces hommes se sont mis à tirer à bout portant à la mitrailleuse. Mais il y a eu d’abord une grande explosion, c’est probablement une roquette ou une grenade à fusil de type ’’Slim’’, deux de ces explosifs ont été d’ailleurs abandonnés au bord de la route», révèle ce témoin.

Le commando a tenu à vérifier que le général est mort

L'entrée du Lycée du Saint-Esprit
L’entrée du Lycée du Saint-Esprit

Après ces premières détonations, raconte une autre source sur place, le chauffeur du véhicule transportant cet officier aura le réflexe d’entrer dans les enceintes du Lycée du Saint-Esprit, mais ces hommes lourdement armés poursuivent ce véhicule sous un feu nourri, les douilles des cartouches de mitrailleuse laissées en face du portail du Lycée du Saint-Esprit par centaines, témoignent de la violence de cette attaque.

«Le chauffeur du bus de l’Otraco est resté tétanisé devant son volant de même que quelques élèves assis au fond. Ce sont ces hommes armés qui lui ont ordonné de partir», affirme un enseignant du Lycée du Saint-Esprit.

Entre-temps, indique-t-il, un des agents de sécurité blessés à la main trouve refuge dans la chapelle où une sorte de garrot est pratiqué sur son bras pour qu’il ne perde pas trop de sang, il ne sortira de sa cachette que quand des policiers et des militaires interviennent.

Des témoins indiquent que ces hommes viendront jeter un coup d’œil dans le véhicule pour s’assurer que le général est bel et bien mort avant de se replier probablement par Gasenyi en remontant l’avenue du Saint-Esprit et empruntant la ruelle menant vers l’ETS Kamenge ou le CNPK communément appelé « Chez le Gentil ». «Ils étaient tout haletants et tout en sueur, et n’arrêtaient pas de dire que la mission est accomplie, qu’il fallait venir les chercher avant de se volatiliser», révèle un témoin.

Avant de s’éloigner, il affirme avoir une question qui le taraude : «Pourquoi les quartiers de Gihosha et Gasenyi n’ont pas été bouclés pour rechercher ces hommes, comme cela se fait dans d’autres quartiers quand il y a une détonation ?» D’après lui, une heure et demie après cet incident malheureux, la circulation est redevenue normale. Bizarre.


Réactions

Pierre NkurunzizaPierre Nkurunziza : «Il a lutté corps et âme contre les putschistes»

Dans son message à la Nation, le président Pierre Nkurunziza a indiqué que ’’le Burundi vient de perdre une personnalité intègre, qui a honoré la Nation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays’’.

«Il a lutté corps et âme contre ceux qui avaient préparé la tentative de coup d’Etat de l’année dernière. Il a également contribué dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité dans le pays pendant et après les élections», a-t-il insisté.

Le chef de l’Etat a donné une semaine pour que les auteurs de ce crime soient connus et appréhendés devant la justice.

Emmanuel NtahomvuyeL’armée burundaise condamne ces attaques ciblées

Selon un communiqué du ministère de la Défense, «ceux qui ont planifié et exécuté ce triple assassinat sans nom, n’ont pour autre objectif que de détruire la cohésion au sein de l’armée burundaise, résultat d’une intégration réussie depuis 2005».

Dans son message, le ministre Emmanuel Ntahomvukiye, recommande à tous les militaires de « rester calmes, sereins et unis dans le combat contre ces agressions ». Il appelle « les militaires à résister contre toute forme de manipulation qui tend à détruire la FDN (Force de défense nationale) et par conséquent toute la Nation ».

Cnared : «Le régime est le planificateur de ces actes pour les imputer à l’opposition»

Jérémie MinaniRéagissant au nom du Cnared, Jérémie Minani, commissaire à la communication condamne l’assassinat du Général de Brigade Kararuza et le qualifie d’acte ignoble. Selon lui, cela illustre encore une fois la répression dont sont victimes les militaires et policiers ex-FAB. D’après lui, cela risque de détruire les corps de défense et de sécurité.

Néanmoins, nuance-t-il, le pouvoir doit comprendre qu’il est en train d’accélérer sa chute.

Le Cnared affirme disposer des preuves. «Si le régime n’est pas derrière ces actes, pourquoi refuserait-il le déploiement d’experts et observateurs internationaux, ou d’une force de maintien de la paix ?» Ou encore, poursuit-il, pourquoi continue-t-il de clamer que la situation sécuritaire est globalement bonne ?

Et de conclure : «Le régime est le planificateur de ces actes pour les imputer à l’opposition». Et ce avec un double objectif selon lui : « utiliser ces attentats pour justifier la répression et discréditer les opposants qualifiés de terroristes».

La Communauté internationale demande une enquête complète sur les assassinats ciblés

Secretary-General Ban Ki-moon speaks during the press conference of the Durban Review Conference.

Condamnant l’assassinat du Général Kararuza, le Secrétaire général de l’ONU indique que tous ces actes de violence ne servent qu’à déstabiliser la situation déjà fragile au Burundi. «Ils doivent immédiatement cesser», demande-t-il.

Ban demande qu’une enquête complète soit ouverte pour faire la lumière sur ces évènements. « Seul un processus politique pourra permettre aux Burundais de remettre leur pays sur la voie de la réconciliation nationale et de la paix»

De son côté, l’UE parle d’une aggravation extrêmement préoccupante de la violence au Burundi. Dans sa déclaration de ce mardi 26 avril, elle apprécie néanmoins l’annonce de Benjamin Mkapa, co-facilitateur dans la crise burundaise, de l’ouverture du dialogue inclusif à Arusha très prochainement. «Le dialogue politique sous médiation internationale doit désormais s’ouvrir urgemment et toutes les parties prenantes de la crise burundaise doivent s’y engager», recommande-t-elle.

Dans un communiqué du Quai d’Orsay, la France déclare qu’elle dénonce ’’les actes criminels et les violations des droits de l’Homme, quels qu’en soient les auteurs, perpétrés depuis un an au Burundi’’. «La multiplication de ces attaques souligne la nécessité de la reprise, sans délai, du dialogue inter-burundais avec l’appui de la médiation régionale et le soutien de l’Union africaine et des Nations unies».


Général de Brigade Kararuza, un fantassin d’élite

Dans une interview exclusive accordée à Iwacu après sa nomination au poste de Commandant adjoint de la Minusca, il confie : « Ma carrière a été marquée par une vie de fantassins d’élite pour avoir passé tous les brevets de commando et de parachutiste ». Il affirme avoir partagé la vie, les souffrances et les quelques moments de plaisirs avec ses hommes sur terrain.

Certains de ses compagnons d’armes le qualifient de ’’partisan du pardon et de la vérité’’. « Il n’aimait pas le mensonge et l’injustice », reconnaît un de ses anciens hommes sur terrain.

Cet ancien séminariste (Kanyosha et Mugera) termine l’Iscam (Institut supérieur des cadres militaires) en 1986. Diplômé de l’Ecole de Guerre au « National Defense College » de Beijing en Chine, il occupera presque tous les postes de commandement.

Du chef de peloton, il commande un bataillon, il sera chef de région militaire jusqu’en août 2013 où il occupe les fonctions de chef d’Etat-Major interarmes. « J’adore le parachutisme», avait-il affirmé lors de cette interview.

Ses atouts de commandement à l’échelle internationale reposeront sur ses formations en maintien de la paix l’International Peace Support training Center de Nairobi au Kenya.

Il suivra aussi des formations de Hauts cadres dans les stratégies de sécurité au Centre d’études stratégiques de Washington aux Etats-Unis d’Amérique en 2008 et en 2013.

Père de quatre enfants dont un garçon, le Général de Brigade Athanase Kararuza, 56 ans, est resté attaché à sa commune natale de Mugongo-Manga, province Bujumbura.


Neuf officiers des forces de sécurité tués

Du 2 août 2015 au 25 avril 2016, neuf officiers des forces de défense et de sécurité ont été assassinés. Iwacu revient sur les dates de ces événements sanglants:

Le 25 avril 2016 : le Général de Brigade Athanase Kararuza, un ex-FAB  est assassiné avec sa femme et un de ses agents de sécurité à Gihosha, commune Ntahangwa dans une embuscade tendue par des hommes armés et en tenue militaire en face du Lycée du Saint Esprit.

Le 20 avril 2016 : Colonel Emmanuel Buzubona, ancien rebelle du mouvement Cndd-Fdd est tué aux environs de 19 h 30 dans le quartier Bukirasazi, en zone Kinama. Les assassins lui ont tendu une embuscade à moins de cent mètres de sa maison. Il était à moto avec un ami qui a également succombé.

Le 7 avril 2016 : le Capitaine Elie Mugabonuwundi, un autre ex-FAB est assassiné à son domicile sis à Mirango I, zone Kamenge. Il était médecin à l’hôpital militaire de Kamenge. Ses collègues affirment que cet hôpital a perdu un homme compétent.

Le 22 mars 2016 : Major Didier Muhimpundu, ex-FAB, directeur adjoint du Service santé à l’Etat-major de l’armée burundaise est tué par des hommes qui l’ont appelé sur téléphone vers 19 heures. Il partageait un verre avec des amis dans un snack-bar Hibiscus sur l’avenue de Grèce en plein centre-ville de Bujumbura.

Le 22 mars 2016 : Lieutenant-colonel Darius Ikurakure, ex-combattant du Cndd-Fdd, Commandant du Bataillon Génie civil au Camp Muzinda, est assassiné dans les enceintes de l’Etat-major de l’armée burundaise.

Le 18 janvier 2016 : OPPI Anicet Dusabumuremyi est assassiné à la 6ème avenue à Bwiza.

Le 25 novembre 2015 : le major Salvator Katihabwa est assassiné dans le quartier Kibenga-Lac. Il était dans un bar appartenant au mari de la Deuxième vice-présidente du Sénat.

Le 15 août 2015 : Jean Bikomagu, un colonel à la retraite et ex-chef d’Etat-major de l’armée de 1993 à 1996 est assassiné devant son domicile dans le quartier Kabondo. Il rentrait de la messe avec sa fille.

2 août 2015 : Le lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana, ex-rebelle, ancien Chef du SNR (Service national des renseignements) est assassiné, vers 9 heures, à la Gare du Nord, zone Kamenge.

Forum des lecteurs d'Iwacu

22 réactions
  1. lol

    petite question: qui prepare ces operations ???? c’est siderant que quelqu’un puisse avoir des idees aussi nul on dirait que la personne regarde trop de film !!! vu comment il laisse un tel chaos honte a eux…….

  2. Salmia Irikungoma

    Orignal, biraboneka yuko uri muri ako kagwi gatwara gahonya abarundi. Iyo 2020 uvuga, ingene mwihebeye kurya, amaraso aseseka impande zose, nta kinya biguteye. Seul le Dieu tout puissant decidera pour vos mandats indetermines et maudits.

  3. Salmia Irikungoma

    Amen. Seul le Dieu tout Puissant est le plus Grand. Le VRAI juge ne dort pas, Il est bien eveille. Abarundi tugume duhanze amaso Ijuru, hageze, tuzogabana.

  4. Orignal

    Moi , si j’étais le commandant des opposants au soi disant troisième mandant , si bien sur nous combattons pour le bien des burundais , il serait temps de changer la tactique .Chers amis opposants , je crois qu’il y a moyen de lutter sans toutes ces pertes humaines. Tu as droit de le concevoir autrement , mais , une chose est certaine, c’est que cette violence ne réglera jamais le vrai problème. Pour moi , cette guerre peut durer plus de cinq ans ,alors à quoi bon de tuer des gens au moment ou on aurait pu attendre pour 2020 ?

    • Dieudonné Nsengankora

      La lecture de la situation politique peut proceder de plusieurs manières: a) Observer le grand tableau puis les détails, b) lire ce qui est écrit et lire “entre les lignes”, c) considerer d’où l’on vient et vers où on va, d) étudier une décision, un acte “sous plusieur angles”, et j’en passe. Avec le pouvoir DD, vous avez beau appliquer toutes ces techniques, vous ne décelez aucune direction, aucun sens. Seule certitude: l’obstination à faire comme ils veulent, sans écouter ni conseils ni avertissements, au nom de la souveraineté chère aux Nyamitwe!

      Le pouvoir prétend défendre la démocratie mais se donne pour tâche de “nyakuriser” les partis plitiques; et quand ca ne lui réussit pas, il ne se gêne point de soutenir le contraire (à l’instar de Rwasa qui a dû faire campagne comme indépendant, puis le moment venu les DD ont reconnu ses députés comme étant membres d’un parti politique!). Le pouvoir fait semblant de tolérer une opposition légale mais mène la vie dure aux grandes figures politiques (Ndayizeye, Kadege, Bamvuginyumvira, Rwasa, Léonce Ngendakumana, pour ne citer que peu). Il prétend raffermir l’unité nationale mais fait la promotion du sentiment tribal (ex. les décisions unilatérales de célébrer avec faste le 22e anniversaire de la mort de Ntaryamira, et le 44e anniversaire du génocide des Hutus). Le pouvoir proclame sa volonté de consolider les liens avec les voisins mais ne se prive pas d’en diaboliser certains (Kagame, publiquement accusé de “vouloir exporter le génocide au Burundi après l’avoir expérimenté au Rwanda”).

      Pendant ce temps le pays n’en finit pas de dégringoler. A cause de l’insécurité, les activités chères au Président—qui lui assurent la popularité—(avocatiers et charpentes des toits des maisons) sont à l’arrêt. Arrive le moment de dialoguer, le pouvoir dit: “dialogue oui, mais pas avec les putchistes”, en oubliant que le vrai putchiste c’est Nkuru lui-même et que les autres étaient des anti-putchistes. A ce rythme, pas besoin d’être un grand connaisseur pour voir que l’homme finira par se casser les dents. “Agasozi k’intabarirwa kahiye abagabo babona”.

  5. eric

    Ce general a decus les putctist ,ils avaient tellement de haine contre lui jusqua a tuer toute la famille.
    nkurunziza ne pouvait pas le faire de cette facon.
    il faut savoir que 90% des tutsis militaires etaient contre le coup d’etat ,c’est qui a faitt echouer ce coup d’etat. en grande partie.
    l’ennemie du burundi est tellment intelling et capable de tout faire pour detruire nkurunziza
    l’intelligence de cette enemie est plus avancer et cet enemie n’est pas burundais je vous assure .
    Les tactiques que nous voyons depuis le debut sont trop proffesionelles et seul le CIA oul rwanda peut meiux organiser cela.
    1er tactique etait de convaincre agatho rwasa d’etre a l’opposition militaire est cela a rate car ils n’ont pas la ou avoir le peuple soldats en masse.
    2eme tactique est de tuer un hutu officer suivi d’un tutsi officer pour diviser l’armee mais apparement cela ne marche pas grace a la cohension dans l’armee nationale
    ces tactiques me souvient de obama parlant a l’armee directement a la tele comme si l’armee burundaise ancienne etait son armee.
    En tout cas il faut remercier les ex-soldats tutsis burundais qui sont loin d’etre extremist comme ceux du rwanda
    QUE DIEU BENISSE L’UNITE DANS L’ARMEE.

    • mon pays va mal

      si 90% des tutsis étaient contre le coup d’état pourquoi continuer à accuser ces mêmes tutsi de vouloir destabiliser le pays et retourner au pouvoir? vous voyez que vous mêmes les pro 3ème mandat vous commencez à vous contredire. laisser le Rwanda et la communauté internationale tranquilles basez vous sur le vrai problème du Burundi. le 3ème mandat un point un trait.

  6. Jamahaar

    Le Général de Brigade Athanase Kararuza, un ex-FAB,56 ans, homme de convictions et tres haut grade qui avait gravi tous les echellons de l’Armee burubdaise avec une experience internationale pouvait tomber sous les balles soit du regime, crime d’Etat soit des rebelles qui combattent le pouvoir auto-proclame après le hold up institutionnel de l’annee derniere.Vu la puissance de feu utilise et la logistique en hommes et materiel mis a la disposition du commando, il ne serait pas surrealiste de pointer du doigt les services de l’Etat en mission commendee pour eliminer un homme de cette stature qui aurait pu servir de roue de secours et de compromis comme Chef de l’Etat intermaire a l’issu des negotiations entre le regime et l’oppostion.Pour avoir fait partie des officiers restes loyalistes lors du coup d’Etat manqué, il etait certainement devenu encombrat, dangereux parce qu’il en savait trop, malgre les apparences de relations cordiales avec le President Pierre Nkurunziza.Ce qui aurait provoque des jaloux dans le club restraint de generaux autour du President qui font la pluie et le beau temps.Les rebelles lui en voudraient aussi pour etre reste aux services d’un regime honni, une sorte de trahison au lieu de rejoindre ses anciens camarades d’armes au maquis pour le chasser et restaurer la pre-eminence de Constitution de la Republique et le respect de l’Accord d’Arusha.Le General Pontien Gaciyubwenge, ancient Ministre de la Defense et des Anciens Combattants a finalement eu raison de sauver sa peau et partir en exil après avoir dejoue le coup d’Etat du 13 mai 2015. Le regime n’en finit pas de manger ses propres enfants. A qui le tour?

  7. NDABIRABE

    Selon votre article;
     » Ils sont en treillis, la plupart portent des lunettes de soleil, et l’écharpe filet de couleur vert olive autour du cou cache la moitié du visage. »
    « une question qui le taraude : «Pourquoi les quartiers de Gihosha et Gasenyi n’ont pas été bouclés pour rechercher ces hommes, comme cela se fait dans d’autres quartiers quand il y a une détonation ? »
    Avec les 2 citations n’importe qui peut imaginer qui sont ceux qui ont tué le Général. Iwacu aurait pu pousser loin ses investigations et demander le cas des 2 militaires incarcérés alors que leur véhicule militaire (qui appartenait au Gnl ancien EMG adj) aurait essuyé des tirs au même moment que celui de Kararuza.

  8. RUGAMBA RUTAGANZWA

    ‘’Selon un communiqué du ministère de la Défense, ‘’ceux qui ont planifié et exécuté ce triple assassinat sans nom, n’ont pour autre objectif que de détruire la cohésion au sein de l’armée burundaise, résultat d’une intégration réussie depuis 2005’’

    La cohésion de l’armée est sabotée par ceux-là même qui diabolisent les ex-FAB, font tout pour ramener au-devant de la scène politique les problèmes tribalo-ethniques qui, à mon avis, ne sont en aucun cas les problèmes du moment mais sont utilisés comme alibi et fonds de commerce pour faire oublier les racines des maux qui nous rongent depuis avril 2015, à savoir le mandat contesté et contestable de Mr. NKURUNZIZA. Ce mandat de trop coûtera cher, très cher même au peuple burundais et à son armée bâtie difficilement grâce aux accords d’Arusha. S’il y a vraiment une raison, une seule d’être fier dans notre pays depuis Août 2005, c’était la baisse du tribalisme et la cohésion de notre armée nationale multi-ethnique… ! . Sinon, les 10 années de pouvoir sans partage du CNDD-FDD ont fait du Burundi le pays le plus pauvre du monde selon les statistiques du FMI, Banque mondiale, et du PNUD de 2015 (http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1164746-pays-pauvres/ ) avec 315,2 dollars de PIB par habitant. Malgré ce bilan on veut quand même rempiler ! Mais pour faire quoi qu’on n’ait pas pu faire en 10 ans ?

  9. Maya

    [Ndlr: «Si le régime n’est pas derrière ces actes, pourquoi refuserait-il le déploiement d’experts et observateurs internationaux, ou d’une force de maintien de la paix ?» Ou encore, poursuit-il, pourquoi continue-t-il de clamer que la situation sécuritaire est globalement bonne ?], on dirait alors que le Gouvernement commet ces attentats pour se contredire???

    • mahago

      @ Maya

      Mon ami Maya. On dirait Que les DD n’ont aucune notion de la logique fondamentale, non plus de la métaphyisque. Parce qu’une chose qui est ne peut jamais ne pas être en même temps (et vice versa). Sauf aux DD pour lesquels la sécurité règne à 99,9% et en même temps, les opposants lancent les grénades pour créer l’imsécurité. Et alors, chers DD pour vous, la sécurité et l’insécurité, est-ce la même chose? Hahahaha. Vous êtes vraiment formidables. Bravo.

    • mahago

      @ Maya

      Mon ami Maya. On dirait Que les DD n’ont aucune notion de la logique fondamentale, non plus de la métaphyisque. Parce qu’une chose qui est ne peut jamais ne pas être en même temps (et vice versa). Sauf aux DD pour qui la sécurité règne à 99,9% et en même temps, les opposants lancent les grénades pour créer l’imsécurité. Et alors, chers DD pour vous, la sécurité et l’insécurité, est-ce la même chose? Hahahaha. Vous êtes vraiment formidables. Bravo.

    • Bakari

      @Maya
      A qui profite le crime? A ceux qui tiennent à prouver que l’insécurité est une réalité ou à ceux qui jurent que la sécurité règne?

    • Maya

      Je préfère rigoler un peu!!! Je dis que la sécurité règne à 99%! Pour démontrer que la sécurité règne, j’organise des attentats pour désapprouver mon affirmation!!!

  10. Ntazizana

    Burundi va mal. Certains DD extremistes sont à la base during chaos ;ce qui les donne l’occasion de tuer les gens comme ils le veulent. Résultat:des innocents qui meurent comme des mouches. Est -ce pour cela qu’ils étaient allés au maquis vraiment?

  11. Muriro

    Et qui est le procain? A qui le tour?

  12. Malédiction- 1212Massacre

    Dans la capitale Bujumbura, il y’a trop trop et trop de cortège militaire, avec des pick up d’hommes lourdement armés. On ne peut pas découvrir s’ils sont loyalistes ou assaillants. Et c’est ce qui arrive quand personne ne controle plus la capitale.

    ça rappelle d’ailleurs la veille de la chute des Sadam Hussein: Presque tous ses Ministres, ses Généraux, ses conseillers et ses chefs de gang étaient escortés chacun de pick up et d’une jeep.

    C’est après avoir constaté qu’ils sont tués par des gens en pick up qu’ils ont reconnu que Sadam Hussein qui se retranchait depuis depuis dans des pierres au Nord les trompaient. Et ils ont fini par démissionner et fuire. Et là c’etait la fin de Sadam Hussein au pouvoir et le début à la justice

    • Mthukuzi

      Et depuis ce jour, la paix et la justice règnent en Irak.
      En realite, l’Irak n’a jamais ete aussi près de l’implosion.
      NB: Je n’en deduis pas que le depart de Nkuru aura les mêmes consequences…

  13. Banryambona Melchiad

    Malheureusement ces cas-ci ne servent pas vraiment de leçon à nos fameux Généraux ou militaires (ex FAB ou ex PMPA: je les mets ensemble car en réalité ils sont tous victimes de la machine répressive).

    Leur corps refuse toujours d’accepter l’armée internationale sur le sol burundais, alors qu’elle viendrait les protéger face à l’ennemi qui les guette un à un en attendant soit le tour des civiles soit la gloire de Dieu.

    Après tout, seul Dieu est grand!

    • Susuruka Twarabamenye

      L’équilibre est gardée selon les accords d’Arusha (50/50). Quand on tue un officier, tireur d’élite , un ex- FDD, automatiquement une tète de l’EX-FAB tombe car on se connait il y’a plus de 400 ans et c’est Dieu qui réplique. Je regrette l’assassinat planifié du Capitaine Médecin tué par les tireurs à gage par peur qu’il allait occupé la place du Directeur. Les médias , honteux! pourquoi vous n’avez rien dit de fond sur la mort de Darius et faire moins d’investigation sur l’assassinat du Capitaine Docteur Elie? Ban Kimoon , qui chaque fois lit des communiquées préparée d’avance et à assiette, ne dit rien car ce sont les fils de la majorité éliminée donc à sacrifier ! Dieu intervient et ne gardera jamais silence comme en 1972 ou plus de la 1/2 de la population Burundaise fut massacrée par le pouvoir Hima de Bururi. Please, publier ce commentaire, j’assume responsabilité. Email : [email protected]

      • Ronnie

        ET LE CYCLE INFERNAL CONTINUERA AVEC CETTE FAÇON DE PENSER !AU DÉBUT DU SOIT DISANT GÉNOCIDE DES HUTUS EN 1972 ÉTAIT AU FAIT UN GÉNOCIDE DES TUTSIS. RELIS BIEN LE TRACTS QUE LES REBELLES VENUS DE TANZANIE AVAIENT DISTRIBUÉS AVANT LEUR ATTAQUE. COMME DISENT LES CONGOLAIS, LELO YA NGAI, LOBI YA YO !!! ET DANS CETTE FORMULE, MAJORITÉS OU MINORITÉS ETHNIQUES NE SIGNIFIENT RIEN ! ATTENDONS VOIR !!!

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