21 prévenus ont comparu, pour la première fois, à la Cour d’appel de Bujumbura, ce mercredi 21 novembre. La demande de jonction de tous les dossiers des prévenus et le retard de certaines conclusions a été la cause du report du procès, pour le 29 novembre.
« La demande est partagée. Comme il y a des conclusions qui sont parvenues à qui de droit pendant la séance tenante et d’autres que nous attendons encore, suite aux dossiers qui devraient être enregistrés au même no RPC307 et que nous avons décidés par après la jonction au no RPCA 402, c’est une occasion pour ne pas mettre la close en délibérée. Nous fixons alors l’audience prochaine au 29 novembre 2012. Cette date peut variée selon les circonstances », annonce le président du siège.
Une foule nombreuse attendait impatiemment ce procès sur l’assassinat d’Ernest Manirumva. Dans la salle, à l’extérieur et sur la place de la révolution, une foule nombreuse est venu suivre le procès. Les membres du corps diplomatique, la société civile, les membres de la famille de Manirumva ainsi que d’autres citoyens avaient répondus massivement au rendez-vous. Des places pour s’asseoir manquaient cruellement dans la salle. Les uns apportaient eux-mêmes les chaises pour s’asseoir. Une femme qui a apporté une chaise céda la place au président de l’APRODH, Pierre Claver Mbonimpa.
Les lieux étaient sérieusement sécurisés. Pour entrer aux buildings qui abritent la cour d’appel, une présentation de la pièce d’identité aux policiers était obligatoire. La salle et l’extérieur étaient sonorisés. A 10 h 50 les magistrats arrivent et tout le monde se met debout pour leur honneur. La séance commence par l’identification des prévenus. Après avoir consulté leurs dossiers, le président du siège décide : « L’audience est reporté. »
Les avocats, eux, ont insisté surtout sur l’obtention de la liberté provisoire des accusés. L’un justifie sa demande : « Chaque jour qui avance, est un jour de trop pour les détenus. » Ils ont demandé aussi que l’audience reprenne au moins le jeudi 22 novembre et le vendredi 23 novembre, sans succès.
L’avocat qui avait représenté la famille de Manirumva et la société civile a demandé à la justice de travailler sur base des rapports de la 3ème commission d’enquête et les tests d’ADN requis par le FBI. « Le procès de Manirumva Ernest est une très belle occasion pour illustrer l’indépendance de la magistrature », conclut-il.