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Assassinat d’Ernest Manirumva : la vérité recherchée depuis trois ans. Récit de la commémoration du 9 avril

05/05/2013 Commentaires fermés sur Assassinat d’Ernest Manirumva : la vérité recherchée depuis trois ans. Récit de la commémoration du 9 avril

« Les différents membres de la campagne pour la Justice Ernest Manirumva restent engagés dans leur combat. » Déclaration de ce 9 avril, lors de la commémoration du 3è anniversaire de la mort d’Ernest Manirumva, vice-président de l’Olucome. Des gerbes de fleurs ont été déposées sur sa tombe avant une messe célébrée en sa mémoire.

<doc3582|right>Vers 9h, départ des bureaux de l’Association pour la Protection des Droits Humains et des Prisonniers (A.PRO.D.H) où les différentes organisations de la société civile sont rassemblées. Ils vont déposer des gerbes de fleurs sur la tombe d’Ernest Manirumva avant de célébrer la messe en sa mémoire.

Quelques membres de sa famille, ses compagnons de lutte, un représentant de la Communauté européenne, ses amis, se placent, en silence, autour de sa tombe, au cimetière de Mpanda. Sur leurs visages, une profonde tristesse. Foulards autour du coup, ils fixent la photo du défunt en costume, sa main sur le menton, d’un air pensif. Des prières sont dites pour que Dieu puisse, encore une fois, l’accueillir dans sa dernière demeure. Des chants sont entonnés, des discours prononcés.

Un membre de la famille remercie toute personne qui se donne corps et âme pour que la justice soit faite pour feu Ernest Manirumva : « Que ces gens gardent courage. La famille veut connaître la vérité, les commanditaires et les exécutants de ce crime odieux. »

Le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, tout noir affublé, remercie lui aussi tous ceux qui sont présents aux cérémonies ou actifs (Organisations de la société civile, la communauté Internationale,…) à la recherche de la vérité sur la mort de l’ancien vice-président de l’Olucome. Il se rappelle de l’échange (le dernier) qu’il a eu avec M. Manirumva, en compagnie de quatre de ses collègues : « On était en train de travailler sur un dossier et soudain, il nous a pris congé et a dit qu’il voulait se rendre quelque part. En partant, il nous a encouragé à ne pas abandonner le combat. Il a ajouté que sans le courage, la volonté et la force, on n’arrivera pas loin. »

La vérité, coûte que coûte

Gabriel Rufyiri fait savoir que personne ne va les arrêter et si nécessaire, ils vont utiliser tous les moyens légaux pour faire triompher la justice : « Tous les membres de l’Olucome sont pour ce combat. Si les assassins ne se repentent pas, ils auront le sort semblable à celui de Caïn de la Sainte Bible. » Il promet que la famille du défunt et l’Olucome sont prêts à pardonner les auteurs s’ils avouent leur crime.

Quant à Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (Forc), l’Etat doit reconnaitre le travail accompli par feu Ernest Manirumva. Toutefois, il remercie le gouvernement d’avoir ré-ouvert le procès. Il précise que le dossier est délicat : « Je le redis encore une fois, sa mort ne doit pas rester impunie. Il faut que les personnes citées dans les différents rapports des commissions, mises en place par le gouvernement et celui du FBI, comparaissent devant le tribunal et subissent un test ADN. »

La messe en sa mémoire a été célébrée à la paroisse Esprit de Sagesse de Mutanga-Sud. Beaucoup de jeunes étudiants sont présents. Certains présidents des partis membres de l’ADC Ikibiri, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies au Burundi, etc. Aucun représentant du gouvernement n’avait fait le déplacement.

Dans son homélie, l’abbé Adrien Ntabona, lit un verset de l’Evangile de Saint Jean, selon lequel ensevelir un homme juste, c’est planter une semence qui donnera beaucoup de récoltes : « Nous prions notre Seigneur de faire émerger des gens semblables à Ernest Manirumva. Le bien percera », a-t-il lancé en invitant les chrétiens à se serrer la main.

La Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unie, Karin Landgren, réitère ses condoléances à la famille éprouvée. Elle indique les Nations-Unies compatissent à cette douleur : « La mort laisse toujours un mal que personne ne peut effacer. Il faut continuer à faire preuve de courage et de dignité. Surtout que le défunt a joué un grand rôle dans la lutte contre la corruption et les malversations économiques. »

La messe a été clôturée par une chanson du mouvement Scout que l’abbé Adrien Ntabona a entonné d’une voix grave : « La route longue, la route dure ! Tu marcheras des heures entières sans t’arrêter,…. »

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