A l’occasion de la commémoration du onzième anniversaire de l’assassinat de l’ancien vice-président de l’Olucome, ce mercredi 9 avril, cet observatoire de lutte contre la corruption demande l’annulation de « procédures et condamnations fallacieuses » et la reprise des enquêtes depuis le début.
Dans un communiqué de presse, l’avocat de l’Olucome, Alexis Deswaef, salue la mémoire d’un homme « qui a payé de sa vie sa lutte courageuse et engagée contre la corruption au Burundi » et dénonce ce qu’il appelle ’’justice défaillante’’.
« L’Olucome se bat depuis 2009 pour que justice soit rendue ». Et d’évoquer ce qu’il qualifie de «simulacre de procès » tenu à Bujumbura et condamné par la partie civile et une des parties de la défense.
A la suite d’un pourvoi
L’avocat de l’organisation présidée par Gabriel Rufyiri déplore l’impunité dont jouiraient les auteurs de ce crime. A ce jour, aucune enquête et en cassation introduit par l’Olucome en 2013, précise Me Deswaef, l’affaire a été transférée au niveau de la cour suprême.
Selon cet avocat belge, depuis le dernier report de l’audience fixé le 4 septembre 2014, plus rien ne filtre. « En janvier 2020, nous avons sollicité de nouveau la fixation de cette affaire devant la cour de cassation, en vain. Cela s’appelle un déni de justice », analyse Alexis Deswaef.
« Aucun procès équitable n’ont été menés en vue d’amener devant les cours et tribunaux du Burundi les véritables assassins de feu Ernest Manirumva et les commanditaires de cet assassinat », se plaint cet avocat au Barreau de Bruxelles et à la CPI.
Alexis Deswaef rappelle ainsi que toutes les personnes auparavant poursuivies pour ce crime – « dont tout le monde doutait d’une quelconque implication directe dans l’assassinat d’Ernest Manirumva » – ont été relâchées. « Exception faite pour Hilaire Ndayizamba, qui reste détenu depuis pratiquement dix années », souligne l’avocat de cet observatoire anti-corruption.
Enfin, l’Olucome, par la voix de son avocat, dit souhaiter l’annulation de « procédures et condamnations fallacieuses » et la reprise des enquêtes sur cet assassinat depuis le commencement.
Joint par Iwacu, Alexis Deswaef a soutenu que si la cour de cassation persiste dans sa non-prise de décision, la partie civile s’en remettra à la Commission africaine des droits de l’Homme et saisira également le Rapporteur spécial de l’ONU sur l’indépendance des juges.
« Il y a une véritable question d’indépendance des magistrats burundais qui n’osent pas ou ne veulent pas traiter cette affaire par le fait de pressions subis de la part du pouvoir en place », souligne-t-il.
Contactés, la Cour suprême et le ministère de la Justice n’ont pu être joints.