Le Cnared n’avait pas été invité au prochain rendez-vous d’Arusha qui vient d’être reporté. Un « oubli » qui remet en question le bien fondé du dialogue tant réclamé par l’opposition.
Alors que le prochain round d’Arusha était annoncé pour le 9 juillet, un tweet de ce mercredi 6 juillet de Macocha Tembele, l’assistant du médiateur tanzanien dans la crise burundaise, indique qu’il est reporté, « pour des raisons indépendantes de leur volonté. »
Pour une certaine opinion, c’est sur demande de Bujumbura. Ce que Willy Nyamitwe, conseiller principal du président de la République chargé de la communication, qualifie de fausse information.
Avant ce report, un communiqué du 4 juillet du Cnared, la principale plateforme de l’opposition burundaise, annonce qu’il n’a pas encore été invité, comme entité, comme il l’a toujours souhaité. «Il est surprenant que le Cnared n’ait pas encore reçu son invitation», s’indigne Pancrace Cimpaye, porte-parole, du Cnared, qui a signé ce communiqué. Le même annonçait, le 11 juin, qu’il était évident que Cnared était une force incontournable.
Déclaration faite après la rencontre du directoire de cette plateforme avec le facilitateur Benjamin Mkapa, du 10 et 11 juin dernier à Bruxelles. «Le Cnared saisit cette opportunité pour rappeler une fois de plus à la facilitation, à la Communauté internationale et à l’opinion burundaise qu’il entend participer à ces pourparlers en tant qu’une entité et non en tant que parti, organisation ou personnalité politiques pris isolément», insiste Pancrace Cimpaye dans ce communiqué. Il rappelle l’acte d’engagement du 30 juin dernier, selon lequel les partis, organisations ou personnalités politiques membres de son directoire ne participeront à ces négociations que s’ils sont invités dans
le cadre de cette plateforme.
« Pas de négociations sans le Cnared ! »
« Cet acte n’engage que ceux qui l’ont signé, ce qui n’est pas mon cas. Si je suis invité, j’irai à Arusha », indique Léonard Nyangoma, ancien président du Cnared et patron du Cndd. Il avait participé aux premières consultations d’Arusha II, contre l’avis du Cnared. Selon Tatien Sibomana, porte-parole de l’Uprona qui n’est pas dans les institutions, le médiateur a reconnu cette formation politique, et l’a invitée, et ils ont l’intention d’y répondre. D’après des sources concordantes, le Frodebu, le MRC, le Parena ont été également invités et ont l’intention d’être présents à Arusha. Toujours d’après Tatien Sibomana, tous les partis politiques membres du Cnared auraient été invités individuellement. « Une délégation du MSD serait partie de Bujumbura pour Kigali pour essayer de convaincre Me François Nyamoya, secrétaire général du parti, de répondre à l’invitation de la médiation », indique une source.
Malgré tous ces changements dans les attentes du Cnared, il continue d’y croire. Selon Jérémie Minani, commissaire aux communications et relations publiques du Cnared, la plateforme a été informée de la date du 9 au 12 Juillet 2016. D’après lui, la présidence du CNARED continue ses consultations avec la facilitation et avec les partenaires du Burundi pour obtenir des garanties d’équité et de transparence dans la participation à ces négociations. « Les consultations portent essentiellement sur la fixation de la nouvelle date et de la liste participants à ces négociations. »
Une porte ouverte au chaos…
Le conseil persiste et signe : « Comme nous l’avons toujours répété, il ne peut y avoir de négociations inclusives censées ramener la paix au Burundi sans que le CNARED soit convié à ces négociations », martèle Jérémie Minani. Car, explique-t-il, si ces négociations excluent le CNARED, cela signifie qu’elles seront vouées à l’échec dès le départ. « La porte sera ouverte au chaos, surtout qu’il y a des groupes armés qui n’attendent que ça pour utiliser la force pour combattre Pierre Nkurunziza et la terreur incarnée par son régime illégal. »
Dans tous les cas, précise Jérémie Minani, le CNARED ne sera pas lié par un quelconque accord qui sortirait des négociations perçues comme une sorte de transfert du honteux dialogue interne à Arusha. La résistance du CNARED va donc continuer, assure-t-il, et devrait s’amplifier tant que de véritables négociations inclusives ne sont pas organisées sans tarder.
Il tient à préciser que seuls 5 partis et 2 personnalités politiques étaient invités pour la séance du 9 au 12. « Frodebu, Uprona, Cndd, Parena, Raddes, ainsi que les anciens présidents Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye. Seul le CNDD de Léonard Nyangoma avait confirmé sa participation. » Selon Jérémie Minani, aucune autre invitation n’a jusqu’á présent été envoyée.
Analyse
Malgré son report, le prochain rendez-vous d’Arusha risque d’être improductif. La question est de savoir qui va dialoguer avec qui, et pour aboutir à quoi ? Le Burundi est de plus en plus présenté comme un pays stable, et les bailleurs de fonds recommencent à le soutenir. En face du gouvernement, sur la table des négociations, il n’y aurait que des partis politiques qui, un à un, n’ont aucune force pour obliger Bujumbura à faire des concessions. La stratégie d’usure du pouvoir fait pencher de son côté le rapport de force. A cela s’ajoute le soutien public ou implicite de certains de ses collègues africains, et surtout de la Chine et de la Russie.
Pourtant, il y a un réel problème d’insécurité et de graves violations des droits de l’homme au Burundi. Mais si le dialogue échoue, ce qui est fort probable, vu l’arrogance du pouvoir, les deux parties risquent de se radicaliser et la violence risque d’être le seul recours.
Par ailleurs, le parti présidentiel remet de plus en plus en cause l’Accord d’Arusha, passé et à venir, dans un discours propagandiste et manipulateur. Un projet que le Cndd-Fdd a commencé avec les séances de dialogue national, dans lesquelles ses ténors donnaient toujours le ton pour rejeter l’Accord d’Arusha et la Constitution. On peut alors comprendre pourquoi Bujumbura tient à tout prix à ce que les pourparlers d’Arusha soient associés au dialogue interne au Burundi. Pour que la fin de l’Accord d’Arusha soit perçue comme une volonté populaire, ce qui permettrait au pouvoir actuel de « rester au volant ». Alors penser qu’il va faire des concessions à une opposition qui ne lui fait pas peur serait trop hasardeux…
La paix est revenu tres rapidement au Burundi lorsque la Russie 2e puissance millitaires mondiales a affirmee devant tout les diplomates a Bujumbura qu’il ne laissera personne manquer le respect au Burundi.
je suis amusee par certains commentaires qui disent que la seule option sera l’option millitaire!!! L’option millitaire a deja eut lieu depuis 2015 et s’est soldee par des defaites cuissantes au point ou meme les occidentaux a commencee par les USA ont denoncee le Rwanda pour ce defaire de cette honte!!!! De plus en plus Washington denonce le Rwanda, il fait cela seulement pour se mettre en conformitee avec Bujumbura.
Et alors quoi? Ménaces sur menaces. C’est à se demander si vraiment les politiciens burundais savent ce qu’ils veulent. mais alors,si tu invites les gens à détruire les gens leur pays,tu penses qu’ils vont après vivre ou? Ils vont tous avoir les visas pour l’Europe?
C’est une force lecture de croire que le CNARED a le même poids que le gouvernement.
[Ndlr:La porte sera ouverte au chaos, surtout qu’il y a des groupes armés qui n’attendent que ça pour utiliser la force pour combattre Pierre Nkurunziza et la terreur incarnée par son régime illégal.]. J’ai jamais vu un groupe armé qui se crée aujourd’hui et le même jours réclame des négociations! Pendant que les autres groupes armés résistent aux dialogues, eux attendent le dialogue pour avoir la force de chasser Nkrurunza au pouvoir!
Ce sont des tigres en papiers. Les politiciens sans assise politique crees par le colonisateur Belge (CNARED) doivent comprendre que celui qui veut diriger le peuple Burundais sans etre elu par ce dernier risque de payer cher. Uwuzorukarisha ruzomumwa. Imana yo mw’ijuru nico cabona.
Je me moque de cette guerre que nous promet Jeremie Minani. J’espère qu’elle sera différente des jets de grenades sur des femmes vendeuses de fruit et légumes au centre ville de Bujumbura ou sur des paisibles commercants et acheteurs au marché Kwa Siyoni! S’il y tient vraiment, qu’il se joigne à ses « commbattants » et enfiler la tenue de combat, kalashnikov à la main au lieu d’y envoyer des jeunes trompés et drogués. Au moment où les autres pays de la sous-région rivalisent pour le développement economique, nos pauvres politiciens croient que les tirs de la mitraillette sont ce dont les Burundais ont besoin. Qu’il est maudit toute personne qui pense encore verser le sang des Burundais.
Tous les burundais sont bantous cher mayugi.
Si les tutsis n’etait bantous,ils parlerait leur language ou au moins un peu de dialect.
Vous avez accumuler le mesonge des belges que vous n’etez pas freresde vos vrais freres hutus.
c’est la raison ABSOLU du sous development.
La guerre que vous menez n’a pas de reason rentable.
Qui dialogue avec qui?
A vous lire, l’on peut conclure que finalement le problème est entre le gouvernement d’une part et le Cnared de l’autre part. C’est à mon avis assez réducteur comme analyse et constat. Beaucoup d’analystes et de commentateurs de l’actualité politique au Burundi ont souvent mis en évidence que le Cnared n’est pas si représentatif de l’opposition que ça..Mais une certaine opinion persiste à en faire un acteur clé.
Si le Cnared existe ( ou a existé), je pense que cette vie ne résulte pas de la volonté des hommes et femmes qui le compose et surtout qu’il est redondant par rapport à Ikibiriri dans la mesure où se sont les mêmes acteurs clés qui composent les deux structures, hormis les frondeurs. Il y a eu certainement une main derrière, rien qu’à voir les ressources matériels à leur disposition…C’est alors une caisse de résonance et tout le monde sait l’intensité du bruit qu’elle (la caisse) peut produire. Le monde peut tourner sans le Cnared et ses tapages n’empêchent pas le burundais moyen de dormir paisiblement…
Quand alors vous affirmez qu’ « …. il y a un réel problème d’insécurité et de graves violations des droits de l’homme au Burundi » que pour vous , « … si le dialogue échoue, ce qui est fort probable, vu l’arrogance du pouvoir, les deux parties risquent de se radicaliser et la violence risque d’être le seul recours. », j’ai sérieusement un doute quant à l’objectivité de votre analyse.
Or, le problème burundais est une construction de quelques individus, dits élites. La grande majorité de la population n’a pas le même problème et très rarement, l’on a vu une crise qui ne commencent pas par Bujumbura où vit cette élite. Faut-il alors céder toujours aux chantages?
Vous faites la publicite des politiciens sans assises politiques (CENARED, la fabrication Belge). Ceux qui pensent diriger le pays en dehors des elections, il n’ont qu’a continuer leur entreprise. De toutes les facon le peuple Burundais n’est pas aussi bete que vous le croyez.
wewe ndakwemera iyo uvuga Belgique utaravye n’ico uyivugiye. waratahuye mission d’innonder le Web pour brouiller. Courage mon ami.
Que vient faire la Belgique dans tout cela?!! Mkapa a été corrompu par le pouvoir burundais à voir sa façon d’agir, il nous faut un médiateur asiatique ou américain (neutre quoi.) car les autre africains brandissent leur solidarité bantou.
S’il vous plaît, Nkurunziza n’agit pas au nom des bantous (hutus!). Qui peut compter le nombre de hutus fauchés par son régime?
Les Hutus et les tutsi et les batwa sont tous des Bantu du moins scientifiquement parlant. Les manipulations politiciennes et les solidarités négatives ont contribué à utiliser ce concept anthropologique/linguistique comme instrument de propagande panhutiste.
@Bidadanuke Anicet
« Les Hutus et les tutsi et les batwa sont tous des Bantu du moins scientifiquement parlant. »
Une petite explication ne ferait pas de tort pour appuyer votre assertion! Dites-nous comment tout le peuple burundais (rwandais aussi car on est des frères et soeurs jumeaux si pas siamois) est bantou. Nous avons la flemme d’aller nous perdre dans les méandres de l’anthropologie.
Vous nous aurez rendu un sacré car c’est le flou artistique dans nos petites têtes!
Le catégorie des « bantou » est une catégorie linguistique (l’ensemble des peuples qui s’expriment dans une langue bantoue) et aucunement une catégorié raciale – Hutu et Tutsi parlent tous deux la même langue bantoue, le Kirundi – ils entrent donc dans cette catégorie culturelle – pour les Batwa, c’est plus compliqué, ils constituent un peuple indigène par rapport aux Tutsi et Hutu et parlaient leurs propres langues, ils ne sont pas bantou à proprement parler mais en voie d’assimilation.
L’option militaire n’est pas une solution. Ceux qui prônent cette voie font le jeu de Nkurunziza que ne demande que ça! Il ne cesse de le dire en termes clairs: « ceux qui veulent me chasser du pouvoir n’ont qu’à prendre les armes ». Parce que Nkurunziza se croit militairement plus fort que jamais! Il a écrasé dans le sang les rébellions naissantes.
Il faut une grande offensive diplomatique pour que la sous-région prenne un embargo contre cette dictature d’un autre siècle.
Jeannette a absolument raison , et de surcroit , a distance , une impitoyable surprise divine pourrait bien surgir , au nom de Jesus!
L’échec d’Arusha II donnera des arguments à ceux qui prônent l’option militaire, en l’occurrence ceux-là mêmes qui ont été exclus des négociations. Et ils sont actuellement nombreux à appeler aux contributions et cotisations à l’effort de guerre. Aussi bien à travers le monde qu’à l’intérieur du pays. Qui dira qu’il ne le savait pas ? On n’a pas besoin d’être sorcier pour prévoir les catastrophes qui nous attendent.