30 artistes plasticiens ont reçu, ce 9 décembre, des certificats après une formation de cinq jours au Centre Artisanal de Musaga (CAM). Bernard Bigendako, le formateur, est convaincu que ce domaine, si négligé, est une source de devises pour le pays et de revenus pour les artistes
<doc2306|left>Pour M. Bigendako, dans des pays où le domaine artistique est bien exploité, il fait vivre beaucoup de familles : « Par exemple, moi, j’ai été formé dans l’ancienne école céramique de Giheta. Après, je n’ai jamais fait autre chose que la sculpture du bois, de la pierre,…depuis une quarantaine d’années. Je vis de ce métier. » Il attire aussi, dit-il, beaucoup de touristes au moment des expositions.
Selon lui, au Burundi, il n’y a pas d’écoles d’art au vrai sens du terme : « Si vous comptez les écoles qu’il y a au Burundi, nulle part vous ne trouverez où vraiment l’art plastique est mis en avant. Même dans une école supposée être du domaine de l’art, on trouve qu’il y a des domaines d’art négligés, qui ne sont pas exploités ».
Il regrette qu’on pense à eux (artistes plasticiens) que quand des expositions sont organisées. Malheureusement, déplore-t-il, après les expositions, on ne les cherche pas pour former les jeunes ou d’autres artistes plasticiens du pays : « A chaque moment que nous demandons de valoriser ce domaine, les dirigeants nous répondent que ça ne fait pas partie des priorités ».
Pour lui, la responsabilité incombe au gouvernement, aux responsables qui décident, planifient pour le pays. Ils doivent par exemple multiplier des écoles d’art, des formations en faveur des artistes plasticiens déjà sur place. « Il y a des jeunes talentueux mais malheureusement, ils n’ont pas de moyens pour montrer ce dont ils sont capables », regrette-t-il. C’est donc aux planificateurs d’élaborer un plan pour valoriser ce genre de métier car, souligne-t-il, il peut même contribuer à lutter contre le chômage.