<doc516|right>Quelques actes répréhensibles posés par les « Imbonerakure », jeunesse affiliée au parti CNDD-FDD, soulèvent l’indignation. Certains n’hésitent pas à comparer les Imbonerakure à de véritables « milices ». Une précision tout d’abord : qu’un parti, au Burundi ou ailleurs, encadre des jeunes militants n’a rien d’original et d’illégal.
Former un mouvement de jeunes affiliés à un parti est une pratique répandue dans toutes les formations politiques.
Le problème surgit lorsque cette jeunesse veut se faire la gardienne de l’ordre public. Plusieurs cas rapportés, ces derniers temps, sur des actes posés par des jeunes Imbonerakure suscitent l’inquiétude. Certes, on ne peut pas rendre le parti responsable de tous les actes posés par de jeunes militants qui se réclament à tort ou à raison « Imbonerakure », mais on est en droit d’attendre du président du parti un discours clair, une condamnation sans équivoque. Le silence sonnerait comme un encouragement.
L’histoire montre que les milices finissent toujours par échapper au contrôle (Rwanda, Liban, Somalie, etc.) Au Burundi, l’effet serait encore dévastateur. Déjà, Léonce Ngendakumana, au nom de l’ADC-Ikibiri a déjà prévenu que les « Burundais animés d’un esprit patriotique, ne toléreront pas que ces jeunes continuent à semer la panique dans le pays. » Plus grave, il déclare : « On va demander à nos membres de se protéger ». Ces paroles sont lourdes de sens. Il faut que l’on arrête à jouer avec le feu.
Au Burundi, normalement, nous savons à qui incombe la sécurité publique. Si effectivement les citoyens sont menacés par des jeunes militants, pour ne pas dire miliciens, ils se sentiront lâchés par l’autorité et tenteront de se protéger eux-mêmes. C’est la voie ouverte vers la guerre civile.
Un rappel à l’ordre par les autorités me semble donc nécessaire. Saluons déjà le limogeage du Commissaire Adjoint de la police à Gitega, le tristement célèbre « Rwembe », dont le nom revient dans plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires.
Espérons une réaction politique rapide et aussi radicale pour mettre fin à ces actes de militants-miliciens.