Emprisonné pour viol, relâché ensuite par la Chambre de conseil du Tribunal de Grande Instance de Ruyigi puis arrêté de nouveau, Jean Israël Ndayizeye affirme être incarcéré pour des raisons politiques. Le procureur de la République à Ruyigi souligne que ce détenu a été arrêté sous l’infraction de menaces contre les témoins.
<doc7605|left>En prison depuis le 28 novembre 2012, cet enseignant de l’école primaire Kigarama II en commune Butaganzwa, province Ruyigi, clame son innocence. Selon Jean Israël Ndayizeye, il avait été arrêté pour viol sur une écolière de la 6ème année de cette école où il enseigne. Cet enseignant ne comprend pas comment c’est lui qui a été arrêté alors que cette écolière avait révélé le nom du violeur, un certain Gilbert de la colline Taba. "C’était un coup monté", clame-t-il.
Le 9 janvier 2013, sur décision de la Chambre de conseil du Tribunal de Grande Instance de Ruyigi, Jean Israël Ndayizeye reçoit la liberté provisoire. Mais pas pour longtemps. Le 14 janvier 2013, il a été de nouveau arrêté sur mandat d’arrêt du procureur de la République à Ruyigi. Il est conduit manu militari à la prison de Ruyigi sous l’infraction de menaces en l’encontre des témoins. Jean Israël Ndayizeye réfute toutes ces accusations : "Ce n’est qu’un tissu de mensonges" Le procureur, poursuit-il, aurait pu commencer d’abord à faire des enquêtes avant de me mettre de nouveau en prison : "Je demande à être relâché car je suis innocent."
Le procureur de la République à Ruyigi, Isaac Sabuwanka, indique que quand Jean Israël Ndayizeye a été libéré, il a commencé à menacer les témoins "Il a été arrêté sur cette infraction." Isaac Sabuwanka précise qu’il y a des conditions à respecter lorsqu’on est en liberté provisoire : "Si tu les violes, tu dois être arrêté de nouveau." Le procureur de la République fait savoir que le parquet de Ruyigi a interjeté appel à la Cour d’appel de Gitega. Toutefois, il reconnaît qu’il y a des irrégularités dans ce dossier mais que le parquet de Ruyigi ne peut rien faire. "Ce que nous pouvons faire c’est entrer en contact avec la Cour d’appel de Gitega pour qu’elle vienne statuer sur ce dossier."
«C’est une question politique»
Dans une lettre envoyée au président du Tribunal de Grande Instance le 8 mars 2013, Jean Israël Ndayizeye expose l’origine du conflit qui l’oppose avec certains membres du Cndd-Fdd. Il affirme que "depuis 2008, je suis persécuté par les mêmes militants du parti au pouvoir. A l’époque, j’ai passé deux mois en prison accusé d’organiser des réunions nocturnes du FNL."
Reconnu innocent, il sera relâché. Etant secrétaire de la Jeunesse Patriote du FNL en province Ruyigi, Jean Israël Ndayizeye affirme qu’après les élections de 2010, "j’ai été pourchassé par les Imbonerakure qui voulaient me tuer."
Et de demander à la Cour de prendre cet aspect politique en considération car "tout ce qui m’arrive est orchestré par ces mêmes membres du parti présidentiel."