Huit militants pro-Rwasa, accusés de perturber l’ordre public, ont été brutalisés et battus par des Imbonerakure, le 11 décembre dernier en commune Mutimbuzi. Ils ont été libérés ce mardi 13 décembre. Toutefois, ils comparaîtront mais libres.
La nouvelle est tombée ce mardi dans la soirée. Les huit sympathisants d’Agathon Rwasa ont été libérés après deux jours aux arrêts. Les faits remontent à dimanche dernier vers 14 heures sur la colline Budahirwa. Eric Bucumi (adjoint du chef du secteur Kirekura II), Niyongabo, Mugisha, Baganzicaha, un certain Samudeyi, le surnommé ’’Banque’’ et son frère Kingwangwari, tous originaires des collines Budahirwa, Kirekura II dite « Terre 13 » et Kangara, causent tranquillement dans une maison.
Tout d’un coup, affirment les habitants de Rukaramu, un groupe d’Imbonerakure (jeunes affiliés au parti Cndd-fdd), armés de gourdins, machettes et autres armes blanches débarquent sur les lieux. Ils leur intiment l’ordre de sortir un à un. Deux parviennent à s’enfuir. Les autres sont ligotés avant d’être sérieusement battus. «Ils les ont frappés en les traitant de tous les noms.» La scène ou le calvaire, relate la mère de l’une des victimes, dure plus d’une demi-heure.
Pendant ce temps, indique un sympathisant d’Agathon Rwasa, certains Imbonerakure profèrent des injures les traitant de chiens, de rebelles et de déstabilisateurs de l’ordre public. Personne, poursuit notre source, n’osera intervenir de peur de représailles : « Ils les ont sérieusement amochés et tout le monde regardait sans broncher par peur de subir le même sort».
Rémy Ntirampeba, chef des Imbonerakure de Kirekura confirme les faits mais relativise : «Nous avons arrêtés des gens parce qu’ils tenaient une réunion non autorisée. Nous les avons seulement ligotaient pour qu’ils ne s’enfuient pas».
D’après lui, après interrogatoire, certains ont avoué qu’ils voulaient perturber la sécurité. Ils ont ensuite été conduits à la position policière de Kirekura pour de plus amples enquêtes.
«Nous devons assurer notre sécurité»
A la question de savoir de quelle autorité, il tire le droit d’arrêter des gens et de les ligoter, Remy Ntirampeba rétorque que la sécurité est une affaire de tous les citoyens. Il confie qu’il détient des informations faisant état d’une présence de bandes de malfaiteurs dans la réserve de la Rukoko visant à perturber l’ordre public à Kirekura : «Nous devons assurer notre sécurité et nous demandons aux policiers de nous aider».
Côté famille des huit individus arrêtés, la version est toute autre : «Il n’y a jamais eu de réunion non autorisée. L’administration, les Imbonerakure et la police sont décidés de faire taire toute voix discordante». Mieux, poursuit un proche de ces victimes, toute personne n’appartenant pas au Cndd-Fdd est surveillée dans ses moindres gestes.
«Mon fils n’a commis aucun crime sauf celui de refuser de s’engager dans leurs histoires politiques. C’est quelqu’un dont la seule préoccupation est de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille» Et de demander qu’il soit libéré au plus vite.
Contacté, un administratif à la base confie sous anonymat qu’il n’a fait que son travail tout en rejetant les accusations de ces familles. Selon lui, l’alerte a été donnée par la population : « Après vérification, nous avons trouvé qu’ils projetaient de perturber la sécurité. » Et de conclure que les huit malfaiteurs ont été appréhendés puis rendus à la police pour interrogatoire.
Contacté, Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police confirme également l’arrestation de ces huit personnes : «Après interrogatoire, ils ont avoué qu’ils voulaient se rendre sans trop de précision.» Et d’indiquer que les enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur cette affaire.
Côté famille des victimes, c’est le soulagement en demi-teinte puisque tous ces hommes malmenés doivent ’’rester disponibles pour la justice’’. Une épée de Damoclès reste donc suspendue au-dessus de leurs têtes.
NTIBITANGAJE AHATARI RETA AMANYANGA NUKO.NGO MUBURUNDI HARIHO UBUTUNGANE????OYA NIBARAAAA.
Quel pays de terreur, quel pouvoir ils ont? Où est la justice? Non seulement, au Burundi, on ne peut pas relâcher quelqu’un qui planifie de perturber la sécurité mais on le tue, nimureke kuduhenda. Ensuite il faut se poser la question de pourquoi avoir des machettes? ndiyumwira ko ikibazo canje mugifitiy’inyishu: Exterminer. Ingorane ni kumenya iyo bizodushikana canke ko abasigaye bazosubira kubanaho neza. Turiko turisamburirako nk’impene.
Un imbonerakure peut donc arrêter sans aucun mandat de la justice et imposer n’importe quelle sanction sans justice! Sommes-nous encore dans un pays ou dans une jungle??
Avec ça, qui peut encore prétendre que le Burundi est un pays de droit? Un mouvement « jeunesse », soit-il celui du parti au pouvoir n’a aucun droit d’arrêter des citoyens »! Tout au plus, ces « jeunes » peuvent alerter la police s’ils croient qu’un crime est en train d’être commis. On n’est pas loin des Interahamwe de sinistre mémoire, n’en déplaisent aux partisans de la « violence » ou mieux du terrorisme d’État.