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Arrestations des membres des FNL : des élus du peuple pointés du doigt

26/09/2011 Commentaires fermés sur Arrestations des membres des FNL : des élus du peuple pointés du doigt

Des militants du FNL d’Agathon Rwasa sont traqués depuis fin août en commune Gisuru. La plupart sont accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Le responsable de l’APRODH à Ruyigi crie à la violation du code de procédure pénale.

Les habitants de la commune Gisuru, membres des parti FNL d’Agathon Rwasa, vivent la peur au ventre. La situation est calme, à première vue, dans cette région naturelle du Moso. La population cultive sur des surfaces planes ou faiblement ondulées. Toutefois, certains ont déjà fui la commune, de peur d’être arrêtés dans « la campagne d’arrestations entamée par Moïse Bucumi », ministre de l’Energie et des Mines, indiquent certaines sources.
D’après N.K, de la même commune, tout commence après l’attaque au chef-lieu de Gisuru, le 19 août 2011, par des hommes armés: « Cinq jours après, Moïse Bucumi, accompagné du député Jean Baptiste Nzigamasabo, alias Gihahe, et du sénateur Réverien Ndikuriyo, se sont rendus à Gisuru pour traquer des fidèles à Agathon Rwasa. » Des informations recueillies sur place précisent que plus de trente personnes des zones Gisuru et Nyabitare ont été arrêtées au cours de l’opération.

Scholastique Ndakoraniwe affirme que Serges Nkeshimana, son mari, a été arrêté par le ministre lui-même: « Il était accusé de collecter des vivres pour les combattants. » Elle ajoute que son mari a été emprisonné au cachot de la commune et libéré samedi dernier, après avoir adressé une correspondance à Moïse Bucumi, dans laquelle il acceptait de se désolidariser avec les FNL d’Agathon Rwasa.

Gervais Baryombane, de la zone Nyabitare, raconte que son fils Denis, professeur au Lycée Nyabitare, a été aussi arrêté dans les mêmes conditions. Troublé par les faits, ce sexagénaire demande la libération de son fils. Il poursuit que les jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir participaient également à l’arrestation des membres des partis de l’opposition. Trois autres personnes, d’après nos sources, ont été emprisonnées au cachot de la zone Nyabitare. Deux jours après, leurs cadavres ont été retrouvés à Bunyuro, une localité de la commune Gisuru. Des habitants demandent à l’administration de mettre fin à ces arrestations et tueries.

« C’est une violation du code de procédure pénale »

Félicien Birorimana, représentant de l’APRODH en province Ruyigi, affirme être au courant de ces arrestations : « Ce sont les membres des FNL d’Agathon Rwasa qui sont ciblés. » Pour lui, il n’est pas facile d’avoir les chiffres parce que certains sont emprisonnés à Ruyigi, d’autres à Gitega et à Gisuru. Félicien Birorimana constate que les accusations consistent essentiellement en la collecte des vivres pour les combattants, et l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Le représentant de l’APRODH à Ruyigi parle de violation du code de procédure pénale parce que beaucoup d’entre eux viennent de passer plus d’un mois sans être entendus.

Joint par Iwacu, Réverien Ndikuriyo affirme qu’il se rend souvent à Gisuru et dans d’autres localités du pays : « J’ai le droit de circuler librement à travers tout le pays, mais je n’ai jamais arrêté personne. » Moïse Bucumi, ministre de l’Energie et des Mines, estime que seule l’administration de la province Ruyigi peut apporter la lumière sur cette situation car, constate-t-il, elle est proche de la population. Nous avons essayé de contacter Cyriaque Nshimirimana, gouverneur de Ruyigi et Jean Baptiste Nzigamasabo, alias Gihahe, sans succès.

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