Léonidas Habonimana, commissaire général de la Brigade spéciale anti-corruption jure que son institution n’a pas collaboré dans l’arrestation de Faustin Ndikumana. En fait, selon lui, c’est sur ordre du Paquet général pré la Cour anti-corruption qu’un de ses officiers a livré le mandat d’amener à M. Ndikumana.
<doc2949|right>{Dans quelles circonstances les policiers de votre brigade se sont introduits dans les studios de la Radio Publique Africaine (RPA) ?}
Le Parquet général près la Cour anti-corruption avait donné l’instruction à l’un de nos officiers d’aller remettre un mandat d’amener à Faustin Ndikumana, président du Parcem. En vertu de l’article 27 de la loi n°1/12 du 18 avril 2006, le Parquet général près la Cour anti-corruption coordonne l’ensemble des activités de la Brigade spéciale anti-corruption. L’officier ne pouvait donc pas refuser l’ordre.
{Quel est le degré de collaboration entre la Brigade et la Cour anti-corruption ?}
Nous sommes sous la responsabilité de la Cour anti-corruption. La Brigade dépend directement de la Cour anti-corruption : nous menons nos investigations et faisons rapport à la Cour qui se saisit des dossiers. La Cour s’occupe de tout ce qui a trait au judiciaire.
{Comment jugez-vous le comportement adopté par vos policiers à leur arrivée à la RPA ?}
Comme je n’étais pas sur les lieux, je me garde de tout commentaire. Toutefois, l’officier a accompli sa mission car après un entretien avec Faustin Ndikumana, il l’a laissé participer à l’émission après lui avoir remis le mandat. Il lui a par la suite demandé de se présenter de lui-même au Parquet général. Faustin Ndikumana est lui-même témoin. A la Brigade anti-corruption, nous ne sommes pas des machines, nous agissons comme des humains.
{Est-ce que la Brigade dans ses activités quotidiennes n’a jamais entendu de cas de recrutement contre pots-de-vin au ministère de la Justice ?}
Dans les circonstances actuelles, c’est un dossier pendant devant la justice. Donc, je suis tenu de garder le secret professionnel sous peine des sanctions prévues par la loi.
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{Des sanctions
La loi portant mesure de prévention et de répression de la corruption et des infractions connexes stipule en son article 11 alinéa 2 que « tout membre de la Brigade Spéciale anti-corruption qui aura révélé tout ou partie des informations confidentielles ou secrètes sera puni d’une servitude pénale de trois à cinq ans et d’une amende de deux cents mille à un million de francs. »}
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{La Brigade sollicite le concours de la population dans la dénonciation de la corruption. Or, en la matière, il est souvent difficile de trouver des preuves. Ne trouvez-vous pas que la population court un risque ?}
La lutte contre la corruption a un prix qu’il faut accepter de payer. Quiconque s’engage dans cette lutte doit s’attendre à des résistances. J’invite plutôt la population à être courageuse même si ce n’est pas toujours facile.
{D’après votre propre conviction, est-ce qu’il y avait péril en la demeure pour que Faustin Ndikumana soit mis en prison ?}
Je suis convaincu que la liberté est une règle, la détention, une exception. C’est au Parquet général de juger, selon les éléments qu’il a sur Faustin Ndikumana, de l’opportunité ou non de l’écouter d’urgence pour compléter ses investigations.