Ce mardi 7 février 2012, Faustin Ndikumana président de l’association Parcem (Parole et action pour le réveil des consciences et évolution des mentalités) a failli être arrêté dans les enceintes de la RPA (Radio Publique Africaine) alors qu’il était l’invité du jour de l’émission Kabizi. <doc2916|left>Il est 10h5 minutes quand trois agents de la police en tenue civile s’introduisent dans les enceintes de la radio. Ils sont munis d’une convocation comportant quelques ratures. Sur le papier présenté, Faustin Ndikumana devrait se présenter à l’Officier du ministère public près la Cour anti-corruption le 7 février 2012 à 18 heures mais cette heure a été changée. Une convocation émise par ailleurs à 10h05 par Issa Sahabo, coordinateur des programmes à la Cour Anti-corruption alors que Faustin Ndikumana devait se présenter à … 10h ! Les trois policiers qui allaient arrêter le président de la Parcem à sa sortie de l’émission Kabizi dans les studios de la RPA ont été priés par les journalistes de sortir des enceintes de la radio. « Je n’ai pas peur de me présenter devant la justice » Selon Faustin Ndikumana, on ne peut pas avoir peur d’être arrêté ou de se présenter devant la justice : « Si je devais être arrêté, ce serait un honneur d’être emprisonné alors que je défends la population ». Mais, indique-t-il, il faut que l’arrestation se fasse en vertu des procédures reconnues par la loi, d’autant plus que : " Les révélations faites chaque jour sur les cas de corruption et des malversations économiques sont le résultat des enquêtes bien menées ". Pour rappel, cette tentative d’arrestation dans les enceintes de la RPA survient après une lettre adressée au ministre de la Justice dénonçant des cas de corruption dans le recrutement au sein de ce ministère : " Nous savons que normalement, à chaque fois qu’il y a un poste à pourvoir dans ce ministère, celui-ci se réunit avec le Conseil Supérieur de la Magistrature pour organiser un concours de recrutement. Or, aucune activité de ce genre n’a été organisée depuis des années ", a déclaré ce matin M. Ndikumana. Avant de préciser : " Nous n’avons pas accusé le Ministre, mais dénoncé des pratiques qui se font, selon nos sources, dans le ministère de la Justice. " Violation pure et simple de domicile Eric Manirakiza, directeur de la RPA, la tentative d’arrestation de M. Ndikumana est contraire à la loi : " Pour accéder à l’intérieur d’une station de radio, on doit obligatoirement avoir une autorisation. Ce qui est arrivé ce matin est une violation de domicile pure et simple ", a-t-il déclaré. La RPA n’est pas un " terrain de jeu ou un marché ", s’insurge M. Manirakiza, qui compte se saisir du Conseil National de la Communication : " Nous allons déposer cette affaire devant le CNC pour qu’il prenne position contre l’entrée d’agents de l’ordre dans les enceintes des radios ", a-t-il annoncé. Avant de clarifier : " Même les hauts responsables politiques qui viennent animer des émissions à la RPA n’entrent jamais avec leurs gardes qui sont armées ! " Juste après cet incident à la RPA, le président de l’association PARCEM, Faustin Ndikumana a pu se présenter librement devant l’Officier du ministère public près la Cour anti-corruption pour donner des éclaircissements sur ses dénonciations.