Les avis des adversaires au pouvoir de Bujumbura divergent quant à l’option à prendre suite à l’échec de la facilitation. « Si une solution pacifique n’est pas trouvée, tous le moyens sont bons», souligne Charles Nditije, acteur politique en exil.
Pour lui, les Burundais doivent s’organiser : «Nous devons mettre ensemble toutes nos forces, nous devons dépasser nos clivages organisationnels, nos égos».
L’avis de Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu, n’est pas loin de ce dernier. «L’accumulation de la frustration, du désespoir va conduire certains Burundais à prendre même des armes contre leur pays». Ce vieux briscard de la politique burundaise affirme qu’il y’en a déjà qui pensent à d’autres alternatives. «On le voit déjà sur le terrain, ici et là».
De son côté, Jean Bosco Ndayikengurukiye, ancien chef rebelle, appelle les garants de l’Accord d’Arusha à prendre la question en main : «S’il y a aujourd’hui des gens qui pensent à prendre des armes pour faire respecter l’Accord d’Arusha, ce serait une grande défaite pour ceux qui se sont portés garants de cet accord». Il les interpelle à «tout faire pour que les gens ne soient pas obligés» de privilégier la voie de la violence.
Cet opposant se dit optimiste : «Je pense, à mon humble avis, qu’on n’arrivera pas à cette extrémité».