La Troupe Lampyre (Burundi) et le Théâtre de Poche (Belgique) viennent de clôturer une formation sur le jeu de scène, dans le droit fil du festival de théâtre « Buja Sans Tabou » de février dernier.
C’était nouveau, autour de la salle des spectacles du Buj’Art, avenue du Large (Bujumbura). Des acteurs tout de noir vêtus, qui, au fur et à mesure que le jeu change, évoluent, bougent avec le public. Tantôt, c’est une lecture de lettres successives qui commencent toutes par « Chère maman », tantôt on danse sur du R’n’B américain, puis une série de cris qui commencent tous par « Au Burundi j’aimerais que … », puis viennent des sketches qui évoquent différemment la thématique de la mort. Avant que la séance ne se clôture sur un poème hurlé « Liberté ! »
« Ce projet, Être jeune au Burundi, a été développé conjointement par le Théâtre de Poche de Bruxelles et la Troupe Lampyre, à Bujumbura » explique Freddy Sabimbona, à la tête de cette dernière. Acteur et metteur en scène, il se réjouit que les résolutions prises en février dernier lors du festival « Buja Sans Tabou » ne soient pas restées lettre morte. Il s’agissait entre autres, d’éviter un vide entre deux éditions (la prochaine est prévue pour 2015). « Nous avons donc réuni quatorze acteurs de trois troupes différentes, Umushwarara, Lampyre et les Enfoirés de Sanoladante, plus une fille, Grâce, qui montait pour la première fois sur scène. »
Le travail déployé par les quinze jeunes est fort apprécié par Olivier Coyette, directeur artistique du Théâtre de poche de Bruxelles et formateur : « Tout ce qui a été présenté ce soir est de l’improvisation. Nous avons beaucoup travaillé le théâtre de jeu », souligne-t-il. Car le plus important pour raviver le théâtre au Burundi réside dans la formation : « Comme nous n’avons pas l’équivalent du Centre de formation et de recherche en arts vivants – Cefrav d’Ouagadougou, au Burkina Faso -, nous allons continuer à organiser des formations pareilles. »
En espérant qu’à terme, « deux acteurs professionnels au moins émergent de cette première formation. »
Après 15 ans dans des projets similaires, et depuis 2011 en RDC puis au Rwanda, Olivier Coyette croit plus encore plus dans le théâtre, « cet art à l’origine très pauvre. On a juste besoin de quelque planches, parfois d’une chaise et d’une table. Pourtant, il permet de penser le monde, de le raconter d’une manière extraordinaire. »
Ce doctorant en études théâtrales à la Sorbonne (France) est optimiste pour le Burundi : « Avec des jeunes créateurs d’ici, nous rêvons de créer une Faculté des Arts à l’Université du Burundi … »
komera mutere imbere kandi nibikorwa les jeunes burundais et vos parents.