A l’issue d’une conférence de presse tenue ce vendredi 14 février, Faustin Ndikumana affirme que la décision de fermeture des bureaux de change par la BRB ne va guère favoriser les banques.
« La Banque centrale avait déjà réduit considérablement les capacités d’approvisionnement en devises des banques commerciales notamment par la mesure qui obligeait les différentes ONG à ne disposer de comptes qu’au niveau de la BRB », analyse cet expert économiste.
Et de se demander aussi comment la Banque de la République du Burundi pourra combler les besoins énormes en devises d’une population alors qu’elle n’arrive plus à satisfaire les demandes d’importation d’entreprises telles la Brarudi.
Faustin Ndikumana s’indigne de ce que les exploitations minières dans certaines régions du pays, comme l’or à Cibitoke, n’ait pas permis d’engranger des devises dans l’économie du pays.
Et le pire, avance M. Ndikumana, c’est que tous les indicateurs révèlent une baisse sensible des réserves de devises au niveau de la BRB depuis le début de ces exploitations minières. « Le ministre des Finances devra s’expliquer sur ce paradoxe», dit Faustin Ndikumana.
Selon cet expert économiste, la mesure de la Banque centrale plonger des milliers de citoyens dans le chômage et accélérer ainsi la précarité des ménages.
Quant au non-respect des taux de change invoqué par la BRB pour justifier sa décision de fermeture des bureaux de change, Faustin Ndikumana ne mâche pas ses mots : « Approvisionner les bureaux de change devait être un préalable de la part de la BRB. Ne l’ayant pas fait, celle-ci n’avait pas à exiger des comptes de la part de structures dont elle n’assure pas l’approvisionnement en devises ».
Cet activiste dans le domaine de la bonne gouvernance demande que les bureaux de change soient considérés comme des « centres de captage de toutes les devises qui entrent de façon informelle au Burundi ».
Il exhorte la BRB à prendre des mesures incitatives en direction de la diaspora burundaise à l’étranger. « Un Burundais de la diaspora retirant ses devises à la BRB pourrait avoir une rémunération en francs burundais pour l’inciter à exercer ses activités au pays», propose-t-il.
A la fin, Faustin Ndikumana suggère une dévaluation de la monnaie « pour rendre les exportations compétitives » à l’exemple de l’Ouganda, la Chine, etc.