Une culture contraignant les victimes à ne pas dénoncer leurs agresseurs, la dépendance économique des femmes envers leurs partenaires, sont parmi les défis majeurs déplorés par les acteurs engagés dans la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre. Dans le cadre de la clôture du Programme Psychosocial Régional, les partenaires dans ce programme ont développé des stratégies de pérennisation.
Au cours de cette première journée de la conférence de clôture du PPR (programme psychosocial régional), les intervenants de ce programme en provenance des pays des Grands lacs, ont passé en revue les réalisations menées en matière de la lutte contre les VSBG commises à l’endroit des femmes et des jeunes filles. Parmi les défis rencontrés, ils ont cité le facteur socio-culturel forçant la victime à ne pas révéler son agresseur et la dépendance économique des femmes qui les pousse souvent à rester dans des environnements où elles subissent toute sorte de violence.
Théodora Nisabwe, professeur à l’Université du Burundi, a de son côté regretté la lenteur de la Justice, l’impunité et le facteur sécuritaire dans les pays des Grands lacs. « Les femmes et les jeunes filles sont les premières à être exposés à des violences sexuelles ou physiques pendant les guerres », a-t-elle insisté.
Pour arriver à une lutte efficace contre les VSBG, les acteurs engagés dans cette lutte ont demandé le renforcement de la prise en charge psychologique et judicaire des victimes ainsi qu’une politique durable de réinsertion des victimes au niveau des communautés. « Cette approche APC va contribuer énormément car elle va ramener les gens à comprendre l’ampleur des dégâts causés par les violences », a ajouté Théodora Nisabwe.
Comme approches proposées pour la pérennisation de cette approche APC, les participants à cette conférence ont recommandé que les structures communautaires soient renforcées en la matière, que les ONG et les institutions de façon soient organisées quitte à pouvoir reproduire cette approche ainsi que la vulgarisation de cette dernière au niveau des ministères afin d’être institutionnalisée. « Il faut que l’approche soit intégrée à partir de la primature, l’exécutif pour s’assurer que les ministères du Genre s’en approprient », a insisté la délégation du Burundi.