« Ce qui importe, c’est que l’on sait pour qui ils roulent et pour quelle raison ils s’obstinent à ternir l’image du #Burundi. Ce qui importe le plus, c’est qu’ils n’ont aucune crédibilité et perdent à chaque tentative de vilipender leur propre pays d’origine. Donc c’est #SansEffet », a tweeté, mardi 30 mars, l’ambassadeur Willy Nyamitwe. En réaction au thème de la conférence sur zoom, prévue pour ce samedi 3 avril et sous la houlette du Mouvement d’Actions Patriotiques (MAP)-Burundi Buhire : L’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi : Violations et causes profondes de l’échec de sa mise en œuvre effective. Quelles sont les stratégies pour sa réhabilitation?
Ce tweet du chef de Bureau chargé de I’Information et des Communications mettant en relief deux camps irréductibles ‘’annule’’ l’adversaire par allusion à l’accusation d’être une marionnette politique. Prudence dans la désignation de ceux qui tireraient les ficelles. Reprise du dialogue politique avec le premier partenaire extérieur du Burundi oblige.
Outrages, outrances et anathèmes abîment jusqu’à l’idée du vivre-ensemble. Remettre en cause le patriotisme de l’adversaire pour avoir une position à rebours de la sienne, c’est balayer du revers de la main une vérité qui dérange pour lui préférer la compagnie réconfortante des convertis au système.
Réduire l’échange autour du pilier central dans la construction d’un vivre-ensemble à sept panélistes au profil homogène interroge. La parole politique dans cet entre-soi n’a plus la prétention de transformer le réel. Elle n’aspire qu’à forger une culture de l’aparté aboutissant à la fétichisation de la différence.
Sur ce thème de ladite conférence, celui plus large du dialogue politique et autres sujets majeurs qui intéressent la vie nationale à l’instar du Plan national de développement (PND 2018-2027), les intellectuels de la nuance sont appelés à sortir du bois, à limer leurs cervelles à celles des autres, dénichant ainsi la vérité au cœur de la complexité pour déboucher sur des victoires collectives.
Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences français, enfonce le clou par son éloge de la nuance : « Que les gens modérés s’engagent dans les débats sans modération. Sinon, c’est ceux qui ont des discours polarisants, tranchés, qui vont s’imposer et cela empêchera le débat.»
Sous d’autres cieux, la modération monte au créneau. Face aux manifestations et violences inédites qui ont secoué le pays de la Teranga, le collectif d’intellectuels, entrepreneurs ou responsables associatifs sénégalais a publié, dans l’hebdomadaire Jeune Afrique, une tribune intitulée Cinq mesures pour sortir de la crise au Sénégal.
De grandes compétences impliquent de grandes responsabilités. Remettre le Burundi sur les rails du développement – deuxième pays le plus pauvre, selon le dernier classement de la Banque mondiale – commande à ceux dont les positions ne sont pas adossées à une idéologie politique de ne plus se tenir à l’écart, de ne plus déléguer leur citoyenneté. Le nécessaire retour de la paix passera par l’engagement des intellectuels de la nuance qui doivent devenir le mortier pour lier la brique du « Nous tous » du système à celle du « Nous aussi ». Pour l’heure, chacun n’entend pas ce qu’on lui dit, à force d’écouter ce qu’il va dire.
Guibert Mbonimpa
Ah ! L’innénarable Ambassadeur Willy Nyamitwe ! Il vendrait du shampoing à un chauve, ce cher homme.
Tant que le Président Évariste ne l’aura pas mis au pas, il faudra bien considérer que l’Ambassadeur parle de la voix de son maître.
Et JeryCan regarde s’envoler toutes ces belles illusions, crevant de sombres nuages au passage. Gare aux précipitations.
O ciel. Vous avez dit « 2ème pays le plus pauvre du monde » selon la Banque Mondiale?
On est tombé si bas