L’accalmie observée chez les jeunes affiliés aux partis politiques ces derniers jours a été qualifiée de « cessez-le feu », de « suspension des hostilités. » Une situation tendue caractérisée par des provocations, des intimidations, des arrestations arbitraires, des passages à tabac, des biens saccagés, des permanences détruites, des discours d’appel à la haine et à la violence politique, voire mort d’hommes… s’est développée surtout avec l’agrément du parti CNL.
Les jeunes de ce dernier et ceux du parti au pouvoir se regardaient en chiens de faïence sur pas mal de collines. Cette situation a interpelé plus d’un. Il fallait chercher comment sortir de l’engrenage.
Les églises, la société civile, les médias ont dénoncé ce mal qui n’augure rien de bon à l’aube du scrutin de 2020. Des messages ont été lancés pour mettre fin à la « barbarie » qui commençait à prendre de l’ampleur. La tenue de la réunion entre le ministère de l’Intérieur et les représentants des partis politiques avait laissé une lueur d’espoir dans l’opinion. Les dirigeants des formations politiques s’étaient engagés à s’impliquer de près pour que les confrontations entre les membres des différentes ligues des jeunes politiques cessent rapidement sur l’ensemble du territoire burundais.
Cependant, ce qui vient de se passer à Nyamurenza est une preuve irréfutable que le ver a pénétré le fruit et le dévore déjà de l’intérieur. Les jeunes militants du Cndd-Fdd et du CNL qui s’affrontent provoquent une mort d’homme. Les arrestations « sélectives » s’opèrent par l’administration et la police. Certains jeunes ne passent plus la nuit chez eux ou tout simplement ont fui le pays. La situation est très préoccupante. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons l’assassinat d’une représentante des femmes du parti CNL dans la commune Kiganda.
Nos autorités devraient de nouveau prendre le taureau par les cornes, appeler à la retenue. Aux leaders des partis politiques d’imposer à leurs membres un véritable programme d’éducation civique à la démocratie, à la paix et à la non-violence électorale en vue d’éviter des dérapages meurtriers.