Pour l’économiste André Nikwigize, le gouvernement devrait, en priorité, engager des réformes avant de parler de Vision pour le long terme.
Pourquoi un produit « Placebo » ?
Les médicaments « Placebo » sont ceux que les médecins prescrivent à certains malades, surtout ceux souffrant de maladies chroniques, afin qu’ils aient l’impression de se sentir mieux, alors qu’en réalité, ce sont des médicaments inoffensifs, ils ne guérissent, ni, ne tuent le malade.
C’est ce qui se passe au Burundi ?
C’est ce genre de recettes que le pouvoir en place sert à la population burundaise, qui souffre de la pauvreté et de la faim.
Comment ?
Depuis bientôt 15 ans, le gouvernement annonce une Vision nationale qui permettra au peuple burundais de sortir de l’état de pauvreté dans lequel il se trouve.
En 2010, le Burundi a avait adopté, pour l’horizon 2025, une Vision de Développement qui visait : « Une nation unie, solidaire et en paix ; un pays bâtit sur une société de droit, avec un patrimoine culturel riche, une économie prospère, au service du bien-être de tous ».
En 2018, le gouvernement avait lancé le Plan national de Développement 2018-2027, avec pour objectif l’avènement « d’une nation démocratique, solidaire et prospère, à travers une transformation structurelle de l’économie nationale pour la mettre sur une nouvelle trajectoire de forte croissance, en réduisant profondément les inégalités sociales et la pauvreté rurale et urbaine ».
Sur les 11 piliers de ce Plan, figuraient, notamment : la modernisation de l’agriculture, l’accroissement de la production énergétique, la diversification et la promotion d’une économie compétitive et saine.
Quel a été le résultat ?
Aucun de ces piliers n’a été atteint. En 2024, la population burundaise est extrêmement pauvre et affamée. Seulement 12% de la population a accès à l’électricité, tandis que le secteur privé, et, surtout industriel, est presque inexistant.
Nous avons une nouvelle Vision
Avant l’expiration du Plan 2027 et son évaluation, en 2023, une nouvelle vision a été adoptée : La Vision 2040-2060, ayant pour objectif de faire du Burundi, à l’horizon 2040, un pays émergent, et pour 2060, un pays développé. « A l’horizon 2040, le Burundi sera un pays paisible, où chacun vit dans des conditions décentes, où personne ne meurt d’une cause évitable, avec une économie compétitive tirée par les secteurs agro-alimentaire et industriel à haute valeur ajoutée et par une exploitation minière au bénéfice de la société ; le tout, dans un environnement naturel préservé et avec la prise en compte du genre et de l’équité ». Dans cette nouvelle vision, c’est toujours l’agriculture et les industries qui sont les piliers porteurs de cette croissance extraordinaire.
Il est regrettable de constater que malgré ces orientations louables, aucun changement dans la politique budgétaire du gouvernement. L’agriculture, supposée être le moteur de la croissance économique du pays, ne reçoit que 8% du budget, alors que 40 ans auparavant, ce secteur recevait 22% du budget de l’Etat. La contribution du secteur de l’industrie est presque inexistante, d’autant plus que ce secteur devrait puiser dans les excédents agricoles, qui n’existent pas.
Vous n’y croyez pas ?
En définitive, avant de parler de Vision pour le long terme, le gouvernement devrait, en priorité, engager des réformes, visant, notamment, à : accroitre le niveau d’investissement dans le secteur de l’agriculture ; réduire les déficits budgétaires, augmenter l’épargne publique et mettre en place des politiques institutionnelles adéquates pour accroitre l’investissement privé. Sinon, ces plans nationaux non réalisés, et ces promesses non tenues, seront toujours considérés, par les Burundais, comme des médicaments « placebo », qui ne les guériront pas de la pauvreté et de la faim.
Merci pour l’économiste pour son intervention .Je veux ajouter que si on veut atteindre ce développement ça demande des experts en économie ce n’est pas n’ importe qui pour planifier ce qu’il faut faire sans qu’il en a une théorie et une expérience y relative!Je ne comprends jamais les autorités quand ils par exemple tout le monde de faire l’agriculture ce que je considère comme l’inverse du développement à mon avis étant donné que même les espaces cultivables sont rares !la logique serait que une minorité de la population pratique l’agriculture sur une superficie suffisante d’une manière moderne et que le gouvernement subventionne le secteur!le reste de la population devrait être orientée dans d autres domaines que le gouvernement devrait penser quant à la faciliter de la création d’autres emplois!aucun pays ne se développe sans passer par l’industrialisation jamais !Dire que demain 2040 on sera comme l’Inde,le Brésil d’aujourd’hui c’est une utopie.le développement exige la prise des réformes dans touts les secteurs en même temps pour qu’il n’y ait pas un qui entrave l’autre une fois oublié ! Et tout cela on doit avoir des statistiques pour faire ça comme référence ! Exemple :si le pays a besoin 1000tonnes de riz pour nourrir 13millions aujourd’hui on aura besoin combien en 2040 pour nourrir combien?on aura beoin combien de hectares pour produire cette quantité étant donné que urbanisation menace cette culture de riz!
Haraho mpora nibaza nti mbe umusi aba technocrates nka Mr NIKWIGIZE Andre boja mumabanga yigihugu pour le relevement de l’economie natianale ubwo hoboneka impinduka positivement?. Kuko wumvirije abahinga womenga uburundi bubuze les technocrates kandi buzuye. uwundi mwanya naho haraho nibaza nti uwuhashitse wese agira nkabandi. None mubisanzwe uburundi bukeneye pratiquement umuti uwuhe kugira butere imbere ko womenga theoriquement les opportunites zirahari???
N’ukwihweza neza kw’isi ibihugu vyatejwe imbere n’aba technocrates ingene bingana. Umugani w’abakera uvuga ko « ubusya uwundi bworoha » umenga aba technocrates urabaraba kenshi.
Mais tu confonds les technocrates et les décideurs. Erega les technocrates nta ngingo bafata. Hari instances de décisions barimwo ko umuntu arandamuka ngo je narose ko uburundi butezwa imbere n’iki c nke kiriya agaca afata budget y’igihugu yose ngo mpa ngire ibi na biriya umwimbu uzoca uboneka nawe ariko arondera kwimburira mu nda iwe (cfr la campagne fruits, élevage lapins..,) sans études préalables