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Analyse sémantique de l’interview de l’Ambassadeur de Suisse au Burundi accordée à Iwacu…

05/06/2013 Commentaires fermés sur Analyse sémantique de l’interview de l’Ambassadeur de Suisse au Burundi accordée à Iwacu…

Après [la publication de l’interview de M. Jacques Pitteloud, Ambassadeur de Suisse au Burundi avec résidence à Naïrobi->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1110] en visite à Bujumbura pour préparer la visite du Président Nkurunziza en Suisse, nous avons eu droit à l’analyse des propos du diplomate suisse … par Hogi notre fidèle lecteur. A lire, et commenter. je trouve les propos de l’ambassadeur à la fois très courtois et diplomates en restant étonnamment clairs et précis sur au moins 2 points importants que j’analyse de la manière suivante : I.1. "c’est un message qui s’adresse d’abord à l’opposition extraparlementaire. Ce message dit clairement que la communauté internationale et la Suisse en particulier refusent toute approche qui chercherait à obtenir par la violence ce que l’approche pacifique n’a pas pu obtenir" dans cette première partie de l’intervention, il a été fait usage du conditionnel ( … qui chercherait), il n’y a donc pas d’affirmation ferme. II.2. ".. Donc, nous invitons l’opposition extraparlementaire à revenir dans le champ politique" dans la partie finale, nous nous retrouvons avec l’indicatif, et surtout l’usage du verbe "revenir" (..dans le champ politique). là il sous-entend clairement que l’option de la violence a bel et bien été engagée par l’"opposition extra-parlementaire". En liant les 2 parties, l’ambassadeur met clairement en garde l’opposition extraparlementaire en la désignant de manière précise. J’en profite pour m’exprimer sur l’expression "opposition extra-parlementaire" qui pour moi est une aberration. Cette expression est peut être louable pour tenter d’équilibrer les opinions politiques mais elle correspond à une chose qui n’existe pas. l’opposition politique légale s’exerce au parlement et nulle part ailleurs, alors quand on n’est pas au parlement on n’est pas dans l’opposition. c’est comme si on parlait d’un ministère extra-gouvernemental, ça n’a aucune sens !!!. après qu’Antoine a insisté (si, si, en bon journaliste il l’a poussé à cracher le morceau), l’ambassadeur n’a pas évité une critique claire (encore une fois) cette fois-ci contre le gouvernement : II.1 "leur légitimité étant incontestée par la communauté internationale, ils peuvent se permettre d’avoir une attitude relativement détendue par rapport à l’opposition" ici, l’ambassadeur rassure le gouvernement par rapport aux assauts de l’opposition. c’est comme si il disait :"nous sommes de votre côté, vous n’avez pas besoin de réagir à la provocation de ceux qui conteste votre légitimité" dans cette première partie, on pourrait penser que l’ambassadeur caresse le gouvernement dans le sens du poil mais avec la suite l’ambassadeur franchit 2 pas : II.2.a "…éviter certaines réactions excessives d’usage de la force qui desservent la cause du Burundi…" premier pas : l’ambassadeur parle de "réaction", donc conséquences à une action. cette réaction est donc justifiée pour le l’ambassadeur. mais seulement, elle est "excessive". il me semble important de bien comprendre l’idée. III.2.b "…Les exécutions extrajudiciaires et la torture doivent cesser et ses auteurs doivent être poursuivis en justice" deuxième pas : l’accusation ici est claire, on parle nommément et sans ambiguïté de torture, d’exécution extrajudiciaire et d’impunité. qui sont des fautes très graves qui ne peuvent être imputables qu’aux autorités légitimes. Pour finir, je constate que comme la plupart des diplomates et politiques étrangers, l’ambassadeur suisse ne fait pas d’amalgame entre le gouvernement et le parti au pouvoir. Ce n’est pas une chose anodine, il sait que ce sont des entités très distinctes ; chose que les Burundais ne savons pas encore faire.

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