Dimanche 22 décembre 2024

Économie

ANALYSE – Economie : Quelles pistes pour éviter le naufrage du « paquebot Burundi »?

12/06/2024 26
ANALYSE – Economie : Quelles pistes pour éviter le naufrage du « paquebot Burundi »?

Dans les familles nucléaires, tant des villes que des campagnes, et au niveau national, tous les regards et oreilles sont tournés vers les plus hautes sphères du pouvoir. Les Burundais, petits et grands, attendent des solutions salvatrices. Les opinions, autrefois chuchotées, sont maintenant claironnées sur les réseaux sociaux, remplaçant radicalement les médias traditionnels tels que la radio, la télévision et la presse écrite. Peut-on envisager quelques pistes pour éviter le naufrage ?

Par Simon Kururu

L’économie burundaise ressemble actuellement à un navire confronté à un cyclone ou un ouragan furieux. En proie à un manque de devises pour importer les biens de première nécessité, avec des files d’attente pour acheter un kilo de sucre ou quelques litres de carburant, une hausse exponentielle des prix sur les marchés, des marches forcées pour aller et revenir du travail, et un recours à des moyens de transport à haut risque, le bateau tangue dangereusement. Les hautes vagues menacent de briser sa coque, entraînant ainsi un naufrage effroyable.

Comme presque tous les autres pays du monde, le Burundi traverse une période d’incertitudes politiques, économiques et sociales majeures. Le pays subit de grands chocs liés aux aspects géopolitiques comme la guerre en Ukraine, au changement climatique, et, en particulier ici, à la croissance rapide de la population.

Bref état des lieux pour l’Afrique et le Burundi

Le Fonds Monétaire International (FMI), dans son rapport d’avril 2024 sur les « Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne », reconnaît que « la situation de la région n’est pas au beau fixe, et la pénurie de financements se poursuit. Les États de la région sont en proie à des coûts d’emprunt élevés et à une faible mobilisation des recettes publiques nationales. Ces difficultés contraignent les pays à réduire certaines dépenses publiques essentielles et à réaffecter au service de la dette des fonds censés financer leur développement, mettant ainsi en péril les perspectives de croissance des générations futures ».

Le FMI note que cette pénurie de financements est en partie due à la raréfaction des sources de financement traditionnelles, en particulier l’aide publique au développement. Les États se tournent alors vers d’autres solutions, souvent plus coûteuses, plus opaques, et à échéances plus courtes. Les coûts de l’emprunt restent élevés, tant au niveau national qu’international, pour beaucoup de pays.

Dans ce contexte de contraintes financières et de chocs successifs, le document préconise que « la communauté internationale doit prêter plus activement assistance à la région ». Le FMI suggère aux pays concernés de s’adapter à ces difficultés en augmentant les recettes publiques, tout en limitant les répercussions négatives du rééquilibrage budgétaire sur les populations et leurs moyens de subsistance. Il reconnaît également un besoin urgent de dons et de prêts concessionnels.

Que faire pour le Burundi ?

La grave situation économique du « paquebot Burundi » devrait inciter les dirigeants à sonner le branle-bas de combat et à mobiliser toutes les énergies intérieures et extérieures du pays, sans exclusion d’ordre ethnique, politique ou régional. La crise frappe indistinctement tous les Burundais : dirigeants et dirigés, riches et pauvres, instruits et non instruits.

Engager une guerre pour sauver le « paquebot Burundi » implique la constitution d’alliances internes et externes. Avec de bons alliés, le navire peut éviter le naufrage, accoster pour être restauré, et ensuite voguer vers un avenir meilleur. Comme le dit un adage, on ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs. Aux grands maux, il faut de grands remèdes.

Le gouvernement a des responsabilités énormes dans le sauvetage du « paquebot Burundi ». « Il doit faire ce qu’il doit faire, et il le sait », entend-on dans les opinions publiques. Certaines voix anonymes soulignent « le manque de volonté pour bien faire, la relégation de l’intérêt de l’État au second plan, et la priorisation des intérêts personnels de quelques individus ». Les écarts vertigineux entre les classes sociales sont sources de conflits et de révoltes, situations où tout le monde est perdant.

Face à la complexité des tâches à accomplir, certains estiment qu’il faut mettre les compétences appropriées à la manœuvre dans tous les compartiments du navire. On n’hésite pas à rappeler que les compétences peuvent être importées si besoin, certaines étant déjà disponibles parmi les Burundais reconnus internationalement. Un haut responsable des Nations-Unis l’a dit clairement à ses partenaires burundais il y a quelques mois.

Mettre en place une task force pour redresser l’économie du Burundi

Parmi les solutions évoquées, la création d’une task force, pour se pencher jour et nuit sur le sauvetage du « paquebot Burundi », a été suggérée. Une force opérationnelle est une organisation temporaire créée pour exécuter une tâche spécifique. Les membres, choisis pour leurs compétences, doivent résoudre rapidement et efficacement des problèmes complexes.

La task force reçoit les recommandations politiques et stratégiques du Chef de l’État, assisté par le gouvernement, et prépare les décisions opérationnelles en exploitant toutes les expertises et ressources à sa disposition. Les actions sont alors autorisées par les plus hauts responsables, et la task force suit le bon déroulement des opérations.

Le commandement de la task force doit chercher le bien collectif et tenir compte des avis, favorables ou critiques, aux actions envisagées. Elle doit être prête à assumer ses responsabilités et éviter de blâmer d’autres pour des échecs éventuels.

Améliorer la capacité d’absorption des projets

La task force doit prioritairement se pencher sur la capacité d’absorption des projets, régulièrement évoquée par les partenaires techniques et financiers. Le taux d’exécution et de décaissement des projets financés au Burundi laisse à désirer, alors qu’il s’agit d’une des principales sources de devises.

Cette capacité concerne la compétence technique des équipes, la lutte contre le gaspillage des ressources, et la mise en œuvre rapide des projets. Une meilleure capacité d’absorption est donc un facteur clé pour prévenir le naufrage du « Paquebot Burundi ».

Depuis 2021, des décisions en faveur du Burundi ont été prises par de nombreux partenaires techniques et financiers, y compris le FMI, la Banque Mondiale, et l’Union Européenne. Ces mesures visaient une amélioration de la balance des paiements, un accroissement des réserves de change, et une réponse accrue aux besoins en infrastructures socioéconomiques et en biens de première nécessité.

Comment obtenir des devises ?

Sans devises, le « paquebot Burundi » ne peut fonctionner et risque fort de sombrer. Les devises proviennent principalement des exportations, des investissements privés, des dons, et des crédits étrangers. Le gouvernement doit entretenir de bonnes relations internationales pour faciliter ces flux financiers.

Les transferts des Burundais à l’étranger sont également une source potentielle de devises. Un expert souligne que la réduction de la différence de prix d’achat des devises entre les banques et le marché parallèle est cruciale.

Il n’est pas surprenant d’apprendre du Président de la République que le Burundi perd chaque année 47,6 millions de dollars en raison de mauvaises négociations sur les prix du café. Le Chef de l’État a aussi critiqué les opérateurs économiques qui écoulent des dollars sur le marché parallèle sans importer les produits nécessaires.

Ces dysfonctionnements impactent négativement les processus de recherche de moyens de paiement extérieurs. Emprunter à court et moyen terme est inévitable. Toutefois, l’emprunt suppose une gestion rigoureuse des ressources et le respect de conditionnalités imposées par les bailleurs de fonds.

Les Burundais doivent être prêts à accepter les sacrifices nécessaires, à condition que les dirigeants prêchent par l’exemple.

 

Forum des lecteurs d'Iwacu

26 réactions
  1. Jean Pierre Hakizimana

    Vous savez, si c’était pas les confirmations indirectes dont je recueille à travers les gens sur place, je commencerai à douter ce que je lit ici. J’ai essayé de chercher les publications amicales aux gouvernement pour voir de quoi ils parlent, mais j’ai rien trouvé.

    Le président et son équipe ne font jamais une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes, ils préfèrent faire des discours qui me semblent complètement déconnectés de la réalité même pas à 500metres de son palais!

    Je veux bien qu’ils croient aux miracles(Religion) mais je dois dire que je n’arrive pas a trouver l’equivalent mondial de l’actuel gouvernement. Si quelqu’un sait ce que nous manquons, s’il vous plait, n’hésitez pas de partager cette info/source. On dirait que l’on a des Baghdad Bob. Souvenez vous du fameux ministres d’information Irakien pendant la deuxieme invation de l’Irak apr les USA? https://www.liveabout.com/baghdad-bob-quotes-4068522

    Sinon le Burundi risk un chaos incontrôlé quand les digues vont céder. J’espère pas, car je me dis qu’il y a encore des gens adultes au Burundi

  2. TM

    Toute initiative salvatrice se heurte a une boulimie des gestionnaires vereux de la res publica.
    on ne peut pas puiser l’eau avec du tamis.
    Demandez au chef de l’etat ou il en est avec le recouvremenf des fonds du barrage de kajiji. Plus recemment encore avec cellist des milliards volatilises dans le secteur d’exportation du cafe…
    Bref si on n’assene pas un coup de balai vigoureux aux voleurs pourtant connus, produire emprunter, se faire des dons… tout cela reste vain.

  3. Abdou Zidane

    Le président de l’assemblée nationale burundaise ose dire que le carburant ont l’amener au Rwanda(pénurie) ce sont des mensonges,l’économie du Rwanda a connuune croissance remarquable robuste dans les secteurs technologiques,tourisme,services financiers agriculteurs et…..

    • Voltaire Kaziri

      On se demande sur quelle planète se trouve notre président de ‘Assemblée.
      Ridiculum Sum.
      Au Rwanda, le carburant Coule à flots.
      Même au Congo de Mobutu, il y a du fuel

    • Est ca passe par ou? puisque les frontieres sont fermees …et bien gardees par le trio- population administration-services de securite. A moins que ca n,est lachee. Ridicule???!!

  4. Matendo

    L’auteur de l’article a oublié un autre conseil le plus important notamment le changement des mentalités et d’habitude.

    Le comportement de certains burundais a changé ces dernières années. On dépense trop dans le luxe que dans l’investissement. Malgré la crise économique que traverse notre pays, les bistrots sont toujours remplis, les fêtes plus coûteuses y compris les enterrements. Il y a des gens qui passent tout leur temps sur les réseaux sociaux à chercher et à importer les tops modèles et styles d’ailleurs. Ce qui est plus étonnant et que ce sont les sans revenus notamment les jeunes qui aiment trop le luxe.

    Certes, nous on ne peut pas vivre sans dépense mais on doit rééquilibrer nos dépenses à nos revenus.

  5. Matendo

    Une analyse riche, sage et équilibrée.

    J’espère que les concernés vont tenir compte les conseils sages qui y sont contenus.

  6. Arcade Marira

    Tous les commentaires publiés içi peuvent se résumer par cet adage lapidaire.
    Le poisson pourrit par la tête.
    La corruption institutionalisée depuis 2005 a coulé le paquebot: Burundi.
    Espérons que l’équipe qui perd depuis 2005, se muera en équipe qui gagne pour nous amener à L’EDEN en 2040.
    Pour cela, il faut prier, prier et prier.
    Pour ceux qui y croient!!!!!!

  7. Anonyme

    Une conclusion bien dite: « Les Burundais doivent être prêts à accepter les sacrifices nécessaires, à condition que les dirigeants prêchent par l’exemple. »

    Malheureusement, le pouvoir est synonyme d’enrichissement illicite et criminel sans se soucier du reste des concitoyens. Curieusement, ils ont très courte mémoire, ils oublient qu’ils peuvent amasser tout ce qu’ils veulent et ne jamais jouir des richesses. Pierre Nkurunziza, Adolphe Nshimirimana, Bunyoni, étaient les plus puissants et parmi les plus riches du système CNDD-FDD. Où sont-ils? La cupidité devrait prendre fin. L’histoire jugera !

    • Stan Siyomana

      @Anonyme
      1. Moi je n’ai jamais compris pourquoi les gens d’une commune ou d’une province sont prets a donner deux ou cinq vaches au president de la Republique du Burundi (qui a deja de quoi manger) alors qu’un orphelinat ou une ecole secondaire a internat manquent de quoi nourir des jeunes burundais.
      2. Cet ancien president uraguayen preche par l’exemple.
      « José Alberto Mujica Cordano (/xoˈse muˈxika/1), surnommé Pepe Mujica, est un homme d’État uruguayen, né à Montevideo le 20 mai 1935. Il est président de la République de 2010 à 2015.
      Guérillero des Tupamaros dans les années 1960-1970, il est détenu en tant qu’otage et torturé sous la dictature militaire. Après le rétablissement de la démocratie, il participe à la création du Mouvement de participation populaire (MPP) avec le Mouvement de libération nationale Tupamaros (MLN-T)….
      Il se distingue, à l’échelle internationale, par son mode de vie, très éloigné du faste habituel de la fonction présidentielle. Il délaisse le palais présidentiel pour habiter la petite ferme de son épouse, « au bout d’un chemin de terre » en dehors de Montévidéo. Il continue à y cultiver avec son épouse des fleurs à des fins commerciales et donne environ 90 % de son salaire présidentiel à un programme de logement social, conservant pour lui-même l’équivalent du salaire moyen en Uruguay (environ 900 € par mois). Le couple présidentiel bénéficie de la protection de deux policiers à la ferme… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Mujica

  8. Markus

    Selon l’auteur de cet article, la situation économique du Burundi subirait surtout à cause des crises géopolitique comme la guerre en Ukraine, du changement climatique et la croissance constante de sa population. J’aimerais bien donc vous rappeler que le FMI a constaté dans son rapport de 2016 une chutte énorme de l’économie burundaise à cause du 3ième mandat. Il a – entre autres – constaté que , « le PIB du Burundi s’est contracté de 7% en 2015, et de 0,5% en 2016. Aucune croissance n’est anticipée en 2017, et une augmentation d’à peine 0,1% est prévue sur l’année 2018. Par rapport à celui de l’année 2015, le budget national de 2016 a réduit de 72% les dépenses d’eau, d’assainissement et d’hygiène, les dépenses de la santé de 54%, et d’éducation de 30%. Les dépenses dans le secteur militaire ont cependant augmenté (avec une baisse totale des dépenses estimée à 46%). Les infrastructures se détériorent, et souffrent d’un besoin impérieux de réparation. Les lois fiscales du Burundi ont besoin de réformes sérieuses, car les revenus de mai à août 2016 ont été de 30% inférieurs à ceux attendus, et 23% plus faibles qu’en 2015. Ceci est particulièrement important étant donné que la collecte des impôts est devenue une source cruciale de revenus depuis la suspension des aides des pays donateurs. Le PIB par habitant est au niveau anémique de 270 USD. 67% des burundais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le chômage est aussi très répandu parmi les jeunes », etc. Dès lors, la politique économique du Gvt Burundais n’a pas fait des grands progrès – tout au contraire. La banque centrale a perdu son indépendance (cruciale) vis-à-vis de la présidence, les hauts cadres se servent des biens des ressources naturelles et la corruption répandue corrode toute crédibilité dans l’impartialité des services publiques. Les autres causes, que le Burundi partagent avec bcp d’autres pays du globe (non seulement en Afrique) ne peuvent pas expliquer ce déclin.

  9. Sicana

    Le célèbre Emmanuel NKESHIMANA ati…baje nkabasazi ngo nibabahe igihugu (cugu sambura) mutaduhaye turabamara. Mais le grand chanteur a prévenu kwigihugu ataricana, kwigihugu atarabana. Murabona ko vyabananiye.

  10. Expert

    Radeau de la Méduse plutôt. Blague à part, on connaît le mal déjà. A quand notre contribution? Moi je fais le pari de rentrer ( 6 mois au pays, 6 mois dans le pays où j’ai cotisé pour ma retraite). Le temps de me faire construire une petite maison. J’ai fait le pèlerinage chez le Mutama du Septentrion et franchement son système ne m’a pas séduit. On n’est jamais aussi bien que chez soi.

    D’abord me faire bâtir une bicoque, et puis je verrais comment aider. Je suis expert dans mon domaine, mais je ne peux pas enseigner, car je n’ai jamais enseigné de ma vie. Je ne peux pas travailler avec les DD non plus, car ils sont handicapés des méninges. Mais je trouverai le moyen d’aider. J’aime les petites gens, et c’est par là que je commencerai . Si vous ne risquez pas votre peau dès la descente de l’avion, apportez des solutions, pas sur la toile, mais sur place.

    Nous sommes des cas typiques de free riders ( « free rider problem » pour les adeptes du game theory).

    A bon Entendeur !

    • Bellum

      Avec tout le respect que je vous dois, je pense que vous etes un doux reveur. Vous ne pouvez absolument rien faire sans le minimum de securite physique, sociale, economique et legale. Sans parler de ceux qui n’ont meme pas le droit a la vie. Les jeunes sont en train de fuir par milliers et vous rentrez dans cette galere sans le moindre espoir de salut comme Haiti en enfer depuis 200 ans.

      • Expert

        @Bellum,

        Je ne me sens pas menacé dans ma personne. Les jeunes quittent parce qu’il n y a pas d’avenir. Moi je fais le chemin inverse. J’ai déjà fait ma vie à l’étranger. Je fais le pari qu’on peut établir « un petit micro climat prospère » dans ce pays. Si j’échoue, j’aurai au moins essayé. Je ne risquerai que des sommes que je peux me permettre de perdre.

        • Bellum

          Cher Expert!
          J’ai essaye avant la destruction en 2015, par le mal DD, de la paix cherement recouvree. J’avais dans mon bled, une ferme commerciale avec 50 ouvriers agricoles. J’etais fier de creer des emplois surtout des femmes. La pauvrete c’est le manque de revenus. Un boutiquier voisin m’a fait une reflexion digne de Keynes « ifaranga ntiriba iryumwe ». Les salaires injectes diffusaient dans tout le village. Les DD ne savaient pas que les massacres, les emprisonnements et l’exil des innocents, le vol des elections allaient ruiner le pays. Ils ne recoltent que ce qu’ils ont seme. Choices have consequences.

    • Stan Siyomana

      @Expert
      Je crois que les autorites burundaises veulent que tout projet soit conforme a la « Vision », donc vous ne pouvez pas dire « Je ne peux pas travailler avec les DD non plus… ».

    • Jean Pierre Hakizimana

      @Expert,

      Tout ce que vous dites vraiment noble et non, nous ne sommes pas des « free riders ». Seulement il y a un problème: Il est pratiquement impossible de faire quoi que cela soit, sans avoir à faire avec les gens corrompus. Souvenez vous que en général le corrompu est aussi coupable que le corrupteur! A partir de la, vous êtes exposés légalement! Souvent un tel système fonctionne comme une mafia: Dès que vous entrez (une simple transaction) vous ne pouvez plus sortir car vous devenez une vache laitière à une personne, puis une autre, etc….

      Le système monétaire: Comment fairiez vous avec le spread USDBIF sur le marche(plus de 6000FBU) contre 2800FBU comme taux légal? Souvenez vous que aller sur le marché libre(noir), vous êtes presque dans l’illégalité?

      Je ne vais même pas rentrer dans la fiabilité des infrastructures comme l’internet, l’électricité, etc….

      Croyez moi, je sais de quoi je parle car j’ai la chance de travailler pendant les hivers dans des pays Africains(déjà fait La Tanzanie, Zanzibar, Kigali, Ghana, Botswana) pour donner les enfants une expérience Africaine. Imaginez vous ce que ces pays gagnent comme devise: Loyer, déplacement, restauration, etc…. sans compter les échanges culturelles que nous avons avec la population locale.

      Ceci dit, vous pouvez y aller, peut être que cela fonctionnerai pour vous. Bonne chance.

      • Expert

        @JP Hakizimana,

        Merci JP. C’est pas facile de se faire comprendre ( c’est pour ça que je ne suis pas prof, ha ha).

        Par free rider, je voulais parler du paradoxe du profiteur ( free rider, parasite) lorsqu’il s’agit de biens publics. Le Bien public dont on parle ici, c’est la démocratie, la bonne gouvernance chez nous. C’est quoi un bien public? Comme dirait la Palice, c’est le contraire d’un bien privé. Si vous consommez un bien privé ( une bière), il est impossible pour moi de consommer cette même bière ( on est donc rivaux). Un bien public est non rival. La consommation d’un bien public par une personne (Vous) ne diminue pas la possibilité pour une autre personne (Moi) de consommer ce même bien (Respirer l’air, Utiliser la même route, etc).

        Un plus, je ne peux pas vous empêcher de bénéficier de ce bien (non-exclusion).

        Dans le cas qui nous occupe, on a besoin de combattre le système actuel pour qu’on puisse mettre en place un système démocratique, notre bien collectif ( pas par les armes, on a assez donné sur ce point). Mais cela comporte des risques. Pour un agent rationnel, la meilleure stratégie est donc de pousser les autres à y aller, puisque s’ils réussissent, le parasite ou le free rider bénéficiera de la situation sans avoir risqué quoi que ce soit. Le problème, c’est que si tout le monde pense ainsi, rien ne se produira.

        Vous remarquerez que tout le monde sur ce site critique le système actuel ( à part quelques trolls bien identifiables), tout en attendant un messie hypothétique qui changera la situation.

        Nous sommes bel et bien des Free Riders .

  11. Bwanike

    Things fall apart.

    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240611-le-burundi-fait-face-%C3%A0-sa-pire-p%C3%A9nurie-d-essence
    Pourquoi8 le Rwanda, le Zaire et la Tanzanie n ont pas les meme terrible penurie!!!!
    On recolte ce qu on q plqnté depuis 2005.
    Peut on redresser le bateau qui tangue. Certainement oui.
    Mais pour cela il faut une equipe. La meme equipe qui a coulé le bateau, peut il le r4edresser. Peut etre, il ne faut jamais deseseperer.
    Gardons la foi

    • kabingo dora

      @Bwanike
      Je pense que vous avez raison sur ce point , on ne peut pas compter sur l’équipe qui a détruit une maison pour la reconstruire , il faut une nouvelle équipe , une nouvelle mentalité et une nouvelle façon de faire.
      Autre chose en ce qui concerne le renflouement du trésor en devises . C’est une stratégie qui a besoin du temps pour au moins deux raisons: 1) On a laissé la culture du café se déteriorer sur plusieurs années , lui redonner la vie prendra des années mais il faut le faire c’est un investissement. Ceci veut dire qu’à très court terme on ne peut rien attendre du café. Mais il faut assainir le secteur et ici le président devrait agir au lieu de se lamenter : installer les personnes qu’il faut .
      Dans le domaine de l’agriculture il est important de produire beaucoup plus pour agir sur les prix . En augmentant l’offre des produits agricoles les prix vont diminuer c’est une loi de l’économie.
      L’Etat doit mieux gérer les ressources et accepter de serrer la ceinture , ce n’est pas le cas aujourd’hui . Enfin l’appareil du parti au pouvoir doit collaborer avec le président au lieu de lui mettre les batons dans les roues : calmer le jeu avec les pays voisins mais surtout lutter contre la discrimination des minorités ethniques aussi bien dans la pratique que dans les textes. Si non personne ne fera confiance au gouvernement actuel ou à venir.
      Une dernière chose en ce qui concerne la diaspora Burundaise. Le gouvernement actuel a choisi de la diviser en « nyakurisant » les associations de burundais à l’étranger , eh bien il récoltera ce qu’il a semé .

    • Stan Siyomana

      @Bwanika
      1. Vous ecrivez: « Peut on redresser le bateau qui tangue. Certainement oui.
      Mais pour cela il faut une equipe. La meme equipe qui a coulé le bateau, peut il le r4edresser… »
      2. Mon commentaire
      Les derniers mois, l’on a vu Reverien Ndikuriyo (=Secretaire general du parti au pouvoir CNDD-FDD) silloner tout le pays (et visiter chacune des 119 communes du pays?).
      Personnellement, je ne m’attends pas a ce que les elections de 2025 amenent « une nouvelle equipe ».

  12. Kiramotse

    Y a t il un autre pays de la sous région qui naïvement croit qu’en 2040 il sera un dragon?
    Certainement pas.
    Que se disent ils nos bihangange/hénéraux , lorsqu ils sont seuls?
    Un ami CNDD/FDD me répondit ume fois ceçi.
    « Bavugana uwusumvya abandi gutunga, avec le slogan Caratuvunye. Ntituzorekura »

  13. Bakame

    Ce qui arrive au Burundi est une conséquence d’une gestion catastrophique, abyssale du CNDD/FDD depuis 2005.
    Ils ont même donné un titre inoui à l’homme qui a fait du Burundi le pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde. C’est dire!!!@!
    Le Burundi est au fonds de l’abîme.
    Qui le sauvera????
    Seul Dieu le sait.
    Il est quand même sidérant qu’aucun des pays de la sous région n’est dans la même m…(tronçonné).
    Exemple d’irrationnalité caractéristique de notre vision: Le pays est en agonie, sans carburant et nous avons l »outrecuidance de fermer notre frontière avec le Rwanda.
    Nos dirigeants savent ils compter jusqu’à dix?
    Note de l’éditeur: Le Congo de Tsisekedi n’a pas lui fermé sa frontière avec le Rwanda.
    Les Gacece, Nyamitwe et Karerwa pourraient l’expliquer

    • Ukuri

      Arrêter d’accuser Nyamitwe de tout. Nyamitwe n’est celui qui a vidé la BRB de ses lingots d’or qui assuraient la stabilité du franc burundais!Ce n’est pas Nyamitwe certainement pas.Tant que les burundais font l’autruche ils vont continuer à plonger dans les abysses de la misère.Il faut chercher et punir sévèrement ceux qui ont mis la BRB à genoux.Ce sont eux les coupables de la mise à genoux de ce pays dans lequel nous sommes en train de faire les queues interminables pour le carburant et le sucre.Je suis sûr que Nyamitwe n’y est pour rien sinon il ne serait pas en train de courir les rues d’Addis Abeba s’il avait pillé nos lingots d’or qui garantissaient la stabilité du franc burundais.Les voleurs sont avec nous dans ce pays.

  14. Stan Siyomana

    Jewe natanguye kugira amakenga nko mugisata co kwimba ubutare aho numva ngo hariho aba generaux barongoye des cooperatives des orpailleurs, ngo hariho ishirahamwe (ryo muri Amerika?) mugisata ca sports rizoza kwimba ubutare bwa nickel, ngo hariho societe izoza itanga 500 millions de dollars mukigega ca Reta kandi itaranatangura kwimba no gushora nickel, ngo tugiye kwimba iyo nickel kandi igihugu kitagira na megawatts 100 z’umuyagankuba kandi atabara ry’indarayi ryo gushobora gushikana/gusohokana ubwo butare gushika kukivuko ca Dar es salaam.

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