Iwacu a approché un spécialiste en charge du Burundi auprès d’une institution internationale qui fournit des financements, des conseils stratégiques et une assistance technique dans les pays en développement. Il explique en dix points la crise en cours et la voie de sortie. Ce qui est sûr, sur le plan économique, les jours à venir seront très difficiles pour les Burundais. Notre source a souhaité garder l’anonymat.
Par Antoine Kaburahe
1. Comment expliquer cette dépréciation continue de la monnaie burundaise?
La dépréciation actuelle que l’on observe est structurelle et reflète bien les fondamentaux de l’économie et la dynamique du marché de change. Elle est essentiellement le produit d’une offre insuffisante de devises qui aboutit à un rationnement de la demande.
Les ressources en devises du pays proviennent de 4 sources : (i) Les exportations, (2) les investissements directs étrangers (IDE), (iii) l’aide au développement et (iv) les transferts des migrants.
Le pays regorge d’un potentiel réel en matière d’exportation des minerais, mais ce secteur souffre d’une opacité et de sérieux problèmes de gouvernance qu’il n’amène pas sa contribution juste aux rentrées de devises pour le pays. Quant aux investissements directs étrangers, en l’absence d’un climat des investissements adéquat et incitatif, le Burundi reste l’enfant pauvre de la région. Déjà, en 2019, le Secrétariat de la Communauté Est Africaine estimait que le Burundi avait reçu 1 million $ d’IDE, le Kenya 1332 millions $ , l’Ouganda 1266 millions $, le Rwanda 420 millions $, et la Tanzanie 1112 millions $ (https://www.eac.int/operating-environment/eac-investment)
Le volume de l’aide au développement a aussi sensiblement diminué depuis bientôt une quinzaine d’années à cause des déficiences en matière de gouvernance qui ont empêché le pays d’adhérer aux standards requis sur le plan de la gestion économique et politique. Les promesses faites au lendemain de 2020 ne se sont pas encore réellement matérialisées et le pays ne parvient pas à absorber de manière optimale (voir rapport de la Banque Mondiale) le peu qui vient.
Les transferts de migrants ont globalement souffert de la crise du Covid 19 et ses implications sur les conditions socio-économiques dans les pays originaires de ces fonds. Néanmoins, à cela s’ajoute, des restrictions de transfert vers le Burundi jusque très récemment, suite à la politique de change qui prévalait et obligeait les destinataires locaux à recevoir les montants en fbu au taux officiel. Le problème fondamental reste donc lié à la pénurie de devises. L’absence de production nationale suffisante dans un contexte pareil vient naturellement aggraver la situation.
2. Pourquoi cette dépréciation semble s’accélérer ces derniers jours?
Au-delà des problèmes structurels décrits, il y a très probablement aussi une anticipation autoréalisatrice de la part des acteurs du marché de change parallèle qui s’attendent à une dépréciation continue du Fbu et préfèrent donc garder les devises. Ce qui effectivement amène de la matérialité à leurs anticipations. C’est un phénomène bien connu en économie. Bien entendu, la communication des autorités politiques sur la question de la « monnaie » n’arrange pas les choses.
3. Est-ce que les spécialistes ont vu venir? C’était prévisible?
Pour ceux qui suivent de très près la situation économique du pays, il y a eu peu de surprises, même si les effets de la panique/spéculation ne sont pas toujours anticipables à leur juste niveau. Il faut se rappeler que la question de la dévaluation est sur la table de discussion avec le FMI depuis la reprise des engagements l’année dernière.
4. Dans le pire des cas, qu’est-ce qui peut se passer?
L’aggravation de la situation actuelle déjà problématique. Le différentiel significatif entre le taux de change officiel et le taux de change parallèle (qui s’approche de 100%) fait coexister 2 économies dans un même pays : une économie pour quelques privilégiés qui fonctionne au cours officiel (2061/2094 acheteur/vendeur au 24 mars 2023) et une autre, pour la très grande majorité des burundais, qui fonctionne au taux parallèle et un coût de la vie qui avoisine le double. Il est donc à craindre que les conditions de vie de la quasi-totalité des Burundais vont continuer à régresser au rythme de la dépréciation et de l’inflation qui s’en suit.
5. Est-ce qu’il y a des précédents? En Afrique? Des cas qui ont marqué les esprits…
Oui, il y a quelques années, le Nigeria avait connu un fort différentiel de taux entre le cours officiel et celui du marché parallèle suite à certains chocs exogènes et autres décisions inappropriées de politique de change.
6. Que faire alors dans pareils cas?
Il faut regarder la réalité en face et initier des décisions qui font évoluer le cours vers un taux de marché. Ceci aura le mérite de lever des distorsions et inefficiences résultant de l’imposition d’un taux officiel qui ne reflète pas les fondamentaux économiques. Ce nouveau taux sera très probablement proche de celui du marché parallèle et l’expérience montre que l’inflation qui en résulte est souvent faible du fait qu’elle est déjà incorporée dans les prix actuels.
Néanmoins, il faut bien préparer la décision, car elle garde certaines implications importantes sur le coût de la vie notamment via les prix des intrants importés pour la production domestique ( ex. Brarudi) dont le carburant et les prix de l’énergie et les autres denrées stratégiques comme les médicaments. Par exemple, les produits importés à 2090fbu/$ seront à 4000fbu/$…Donc il faudra presque le double en fbu pour importer la même quantité de carburant, intrants brarudi, etc.
Un système de filets sociaux pourrait s’avérer nécessaire pendant la période transitoire et au-delà. Pour le moyen et long terme, il s’agira de libérer le potentiel du pays par des politiques économiques et une gouvernance appropriées. Plusieurs exemples en Afrique existent des pays qui s’en tirent plutôt bien.
7. Quel rôle peuvent jouer le FMI et / ou la Banque mondiale ?
Le FMI est déjà en discussion avec le pays sur cette question. Le Fonds a disponibilisé une assistance technique qui est en train d’aider la BRB à initier des étapes nécessaires sur la réforme du marché de change avec l’objectif de reflouer progressivement les réserves en devises du pays. La volonté et le rythme du pays décideront de l’issue de cette démarche.
8. En combien de temps la situation peut-elle se normaliser?
Il est difficile d’en faire une estimation précise et cela dépend en partie des facteurs qui échappent au contrôle du pays. Mais si des réformes adéquates sont mises en œuvre, couplées à une discipline en matière de gestion économique et d’une gouvernance appropriée, des progrès substantiels peuvent être enregistrés à court et moyen terme.
9. Est-ce la population rurale est autant touchée que la population urbaine ? Est-ce que le manque d’argent
« habituel » dans le Burundi « profond » n’est pas paradoxalement une chance pour les petites gens?
Je ne pense pas. On n’est plus à l’âge de la chasse et de la cueillette. Ce serait d’ailleurs très cynique de penser ainsi : ça voudrait dire que l’absence d’inclusion financière, de connexion aux circuits modernes économiques, de fréquentation des services privés nécessaires (ex les pharmacies) immunisent les paysans contre la dépréciation et l’inflation. Et ce serait ignorer les interdépendances avec ceux qui sont dans le « circuit ».
10. Si vous avez un conseil urgent à dire aux autorités burundaises, ce serait quoi ?
Prenez le courage à deux mains, consulter, communiquer et initier les décisions qui s’imposent. Elles sont connues !
A Hakizimana et autres,
Ne plaçons pas notre discussion en ce qui concerned le Burundi.
1) IL nous faut d’abord un minimum d’humanité à nos dirigeants: Bannir la corruption est la base angulaire.
Pourtant tous nos dignitaries ont refusé de déclarer leurs biens.
I was speechless when I heard Mutabazi explanations. Je parle de Mutabazi, car à la fac. il nous pompait plein d’idées démagogiques.😉😉😉🫠
2) Faites la promotion de la méritocratie
3) Ayez le courage d’envoyer les leaders apprendre chez les bons élèves.
Moi par exemple, norungika tous les policiers kwiga au Rwanda.
D’abord, Je comprend parfaitement ton argumentaire! Mais sachez que bannir la corruption au Burundi, il y a pas mille chemins. il faut punir sérieusement les corrompus et surtout to punish not the juniors people but the seniors peoples. Malheureusement , nous sommes loin de cette étape parce que ceux qui devraient punir ne peuvent pas se punir.
Ensuite, la méritocratie au Burundi est devenu de l’or rare. la politique a dominé tout de telle sorte que si tu n’es tel ou tel voulu par ceux qui nous gouvernent tu accèdes difficilement ou jamais aux fonctions qui, pourtant demandent une certaine technicité ou connaissance particulière. je suis désolé de le dire mais je dialoguait dernièrement avec quelqu’un à propos d’un recrutement qui s’est déroulé dans des conditions obscures et il m’a dit » erega akazi kagoye kuronka ntikagoye gukora ». Mais que nos dirigeants sachent qu’il ya de postes techniques qui exigent des compétences et intelligence que tout le mode ne maîtrise pas. meritocraty means that you select the best people to run the country.
Enfin, les bons exemples à imiter en matière de bonne gouvernance sont légion , mais faut-il encore qu’il y ait cette initiative.
Suite à ses troubles politiques sans finir, l’image du Burundi auprès des bailleurs de fonds est peu attirante. Rien n’empêche plus le développement d’une économie stable qu’une histoire de massacres et du terrorisme, qu’une justice dépendante et de favoritisme, qu’une incertitude contractionnelle et un régime qui se dérobe de toute obligation constitutionnelle (voir par ex. le 3ième mandat). Et ce n’est pas pour rien que le Burundi a une mauvaise presse. Il y a par ex. 3 ans, un rapport de la Banque Mondiale a relevé qu’une bonne partie, c’est à dire 103 millions de dollars d’aide au développement accordée au Burundi ont finit aux paradis fiscaux. L’Olucome avait demandé un audit urgent – mais en vain! De pareils signaux sont bien notés non seulement aux bureaux Euro-Américains, mais également dans les milieux ruraux du Burundi: Un étude de la BRB a relevé déjà en 2016 que seuls 21% de la population burundaise font recours aux services bancaires et la situation actuelle n’est pas meilleure – tout au contraire. Le problème de fond est la manque de confiance aux services bancaires, qui est liée à tout ce que je viens d’écrire…
je voudrai commencer mon commentaire par remercier l’expert invité parce qu’il a mis en évidence la problématique économique auquel le Burundi fait face actuellement ainsi que les pistes de solutions . il revient donc aux autorités burundaise de prendre le courage à deux mains, de consulter ceux qui s’y connaissent en la matière afin de résoudre sinon atténuer cette crise. mais il y a un aspect que j’ai pas compris de la part de l’expert. il explique que l’absence des investissement directs étrangers résulte de l’absence d’un climat des investissements adéquat et incitatif . cependant , le Burundi vient récemment , en 2021, d’adopter un code des investissements qui se veut incitatif, en témoigne son article premier qui précise que le code a pour objet de promouvoir et faciliter les investissements ainsi que les exportations. si l’expert me lit en copie, je lui demanderai de nous expliquer pourquoi malgré cela, l’entrée massive des IDE au Burundi laisse à désirer?? merci pour le journal iwacu et pour l’expert invité.
Le papier est patient.
Merci de l’interview Mr Kaburahe même si personne ne peut savoir si c’est de la fiction ou pas![Car pas vocalique!)
Malgré ça,après la lecteur de vos écrits,une question m’est revenue dans la tête.
Pourquoi les burundais attendre toujours d’être sauvés par les étrangers comme le FMI,dons des étrangers et catera?
Depuis 1962,année de l’Indépendance du Burundi, les burundais n’avons pas été capables de gérer et notre démocratie,notre économie etc.
Nous nous sommes attendus à l’intervention d’un étranger pour que la situation male se renormalise chaquefois.Du moins,nous avons été infantilisés chaquefois. Cette fois,qu’ils nous laissent tomber c’est notre erreur! Imaginez-vous:
Les burundais cultivateurs restent dans pratique rudimentaire de labourer à l’aide des houes alors que de nos jours,l’agriculture a été machinalisée et on cultive toutes les saisons. Au lieu de protéger les espaces riches à labourer, nous y construisons des grattes ciels comme si ils sont comestibles. Même cultiver à l’aide d’une houe est fait seulement par les burundais illetrés,nos mères et pères,nos soeurs et frères qui ont échoué à l’école ou qui ne l’ont jamais fréquentée. Pensez encore sur cette dernière évoquée!
Pour dire: pas un docteur,pas un maitre,pas un enseignant licencié de l’école fondamentale en passant par l’école post fondamentale et tout autre diplômé ne cultive au Burundi.Tous ces cités attendent la récolte de l’illitré pour avoir de quoi à manger.
Et nous attendons le changement de la situation,alors que nous n’avons pas changé nos comportements!
C’est vrai qu’il ya une grande part d’erreur de nos politiciens depuis longtemps à nos jours,mais ils ne sont pas les seuls au Burundi!
Un jour,si nous ne changeons pas,tout Burundais se retrouvera au marché avec d’argent et manquer quoi à acheter!!
Tous les maux que connaît le Burundi est dû à ses intellectuels,pas d’autres!!
Toi intellectuel qui me lis ici, tu as aussi labouré au moins quelques mètres,ou pas? Qu’attends-tu pour changer ton comportement? Travaillons,augmentons l’offre,pour ne pas nous retrouver dans le gouffre le lendemain!!
Nous n’avons pas besoin du FMI ni des aides étrangères.Cela fait plus de 60 ans que cela n’a servi à rien.Un mendiant à force de lui jeter des cacahuètes n’apprendra jamais à se débrouiller tout seul.Les chinois disent qu’au lieu de donner du poisson à un pauvre mieux vaut lui apprendre à pécher lui-même.Donc le FMI et la Banque mondiale contribuent à couler les burundais qui ne savent plus se débrouiller seuls.De plus ils sont endettés pour remplir les caisses de ceux qui les endettent.La pauvreté du Burundi est donx exploitée par ces étrangers que nous appelons au secours.Laissons les burundais créer leur propre modèle de développement à partir de la zone rurale.Les ruraux sont majoritaires dans ce pays.Laissez-les créer les conditions de leur succès économique.Pas besoin de modèles importés qui n’ont fait que nous détruire et détruire notre dignité.
Oh que j’ai peur que tu prêches dans le désert. Pendant mon adolescence j’avais un copain qui disait lorsque quelqu’un parlait vrai comme toi: « que Dieu exauce ta prière « .
@Mbonerakure George, vous avez raison. J’ajouterai que souvent nous oublions que ces fonds servent a garder le control des destinataires. Autrement dit, le Burundais, comme les Argentins, importent peu pour ces institutions(FMI, Bank Mondial). Remarquez que les bénéficiaires plongent dans la miseres. Ceux le peuvent, aller lire » The confession of an economic hitman » de John Perkins. Vous pouvez regarder le documentaire de ce bouquins:
https://www.c-span.org/video/?190718-1/confessions-economic-hit-man
@Tamara B
1. Vous ecrivez:« J’ajouterai que souvent nous oublions que ces fonds servent a garder le control des destinataires… »
2. Mon commentaire
a).La Banque mondiale n’impose pas ces prets/fonds au Burundi, ces fonds sont concessionaires, donc ils ont le taux d’interet le plus bas possible et le Burundi n’est pas quote par les agences de notation, donc il ne peut pas aller sur les marches internationaux pour lever des fonds. Comme l’a dit le kenyan Dr David Ndii (Chair, President’s Council of Economic Advisors) la Banque Mondiale est le preteur de dernier resort/Last resort lender.
https://www.youtube.com/watch?v=EY03oLBlgnY&t=168s
b). C’est bien la faute de nos propres dirigeants burundais si les projets finances par la Banque Mondiale n’ont pas toujours de bon resultats.
« Le taux de décaissement des projets financés par la Banque mondiale est de 21% seulement pour les 1,3 milliards USD du portefeuille de la Banque mondiale destiné au gouvernement du Burundi sur la période 2019-2023. Des centaines de millions de USD risquent de tomber en annulation alors que le pays a tant besoin de devises. Une honte, une incurie, une catastrophe, … selon les observateurs… »
https://www.iwacu-burundi.org/execution-des-projets-de-la-banque-mondiale-une-honte/
@Stan, excusez moi je vais repondre en Anglais pour etre rapide. Please try to read the book I pointed out. Believe me, you will learn a thing or two about these Brentwood’s financial institutions. These institutions are debt trap producers!
If you recall, when Greece was in financial trouble, they quickly realized that World bank or IMF were not put in place to assist « first world » countries! Have you ever wondered why that was?
I’m not surprised that Dr David Ndii is advising Kenya to raise it’s population tax base, by raising their income. There are two ways this can be done: Devaluate it’s currency or raise Kenyan’s standard of living. I will bet you a $ that they favour the former because the latter requires serious work. Let me remind you that Tanzania, Botwana & Ghana are currently defaulting on their USD denominated bonds, therefore are left with only one tool that Dr Ndii & co know: Inflation. Inflate their way out of debt while bringing down it’s people’s standard of living. Remember, Europe is trying it’s best to shift toward renewable energy. Europe has nothing under it’s belly to produce this renewable energy. They need copper, zinc, cobalt, steel, aluminum, that they can not longer get from Russia!
So back to Burundi, when was the last time Burundians’ standard of living grew? Let me remind you that there is a hydro dam that was supposed to be built in Mpanda. Even Mr president does not know what happened to the funds. How many Burundians have electricity?
There are tons of liquidity looking for business opportunities, projects that make business sens. There is no such a thing as free lunch. I totally agree with @Mbonerakure George, Burundi, needs to look else where for fresh ideas, not IMF or World bank, because these guys/girls are like a person with hammer that everything they see is a nail! I hasn’t worked then, and it will not work. These institutions are not business entities, they are G5’s political tools. What does Burundi got to lose? Try new things, and see how it goes.
A wise man once said, » If you don’t learn economy, you risk making a mistake of talking economist too serious. This is voodoo science! There is not point in building beautiful road with folks around them living nearly a primitive life, not schools, skilled teachers, health care facilities, etc.. proper running water, kids still reading in dark, assuming they can find books or read, etc.. Look I’m not going to pretend I know what needs to be done, but I believe that asking Burundians a simple question like » How can I help » is a good start.
https://www.reuters.com/world/africa/ghana-announces-external-debt-payment-suspension-slipping-into-default-2022-12-19/
https://www.theeastafrican.co.ke/tea/business/potential-loan-defaults-haunt-tanzanian-banks-3541180
@Tamara B
Mon ordinateur peut etre capricieux, je n’ai pas pu envoyer mon long commentaire ou j’essayais d’expliquer que la Banque Mondiale n’a rien a voir avec US-dominated bonds (ou eurobonds) et que ces prets sont dans la categorie de « multilateral » et ce multilateral represente 8,1 milliards des 28,6 milliards de la dette totale exterieure du Ghana.
La Banque Mondiale soutient des projets d’energie renouvelable (comme le Projet d’energie solaire aux communautes rurales au Burundi -Projet Soleil/Nyakiriza) et ne finance plus les projets de petrole et gaz depuis 2019 (sauf dans des cas rares).
On ne resout jamais la question de dettes exterieures en creant? l’inflation.
Le cas de la Tanzanie n’a rien a voir avec la Banque Mondiale. Ce sont des Tanzaniens eux-memes qui ne remboursent pas l’argent qu’ils doivent aux banques locales.
@Tamara B
Voici un article qui montre la difference entre la dette de la Banque Mondiale et les USD-denominated bonds.
« FMI et Banque mondiale
Dans la catégorie des organisations multilatérales (qui détiennent 27 % de la dette publique extérieure africaine), les deux institutions de Bretton Woods occupent une place centrale. Et c’est moins par les montants qu’elles débloquent en faveur des économies du continent que par leurs poids dans le système financier international qu’elles sont incontournables. Aucune opération de levée de fonds sur les marchés internationaux ne peut vraiment se faire sans la bénédiction du FMI, qui a débloqué en urgence 500 millions de dollars pour couvrir six mois de remboursement de dette de 25 pays pauvres, dont 19 africains.
Selon les chiffres de Jubilee Debt Campaign, une ONG britannique qui milite pour l’annulation de la dette des pays en développement, la dette africaine vis-à-vis du FMI et de la Banque mondiale s’élevait à 84 milliards de dollars à la fin de 2017.
• Investisseurs privés
D’après les chiffres de l’International Debt Statistics, ils représentent 40 % du total de la dette publique extérieure africaine, ce qui fait d’eux les principaux créanciers du continent. Ces investisseurs, le plus souvent des gestionnaires d’actifs, des fonds de pension, des banques privées ou des assureurs, détiendraient, selon le cabinet M&G Investments, 115 milliards de dollars d’euro-obligations de vingt et un pays africains.
À cela s’ajoutent les prêts contractés directement par des gouvernements auprès de groupes internationaux, comme Glencore et Trafigura… »
https://www.jeuneafrique.com/1001378/economie/qui-detient-la-dette-africaine/
Cher Tamara si les BRICS ambitionnent de creer leur propre Banque de developpement, parralele a la BM c est qu,il y a une raison pour cela. Depuis Bretton Woods(1948) le systeme financier International est domine par l,Ouest, les USA en particulier. les prets concedes par la BM/FM ne sont pas de l,amour ou de la charite pour les pays emprunteurs, ce sont des placements, c,est du business, aux conditions du pretant, cad la Banque et les proprietaires de cette banque( l,ouest global) y compris les conditions et contraintes *politiques*. C,est a nous de trouver des strategies pour nous en sortir notamment en travaillant dur, en creant nos propres richesses, en gerant en pères de famille nos ressources y compris les emprunts recus de ces bailleurs cupides soient ils. En resume ne nous plaignons pas, prenons notre destin en mains, changeons notre culture et mode de pensee. Et tu verras, TUZOGORORA!!!
@John
Je crois que les BRICS nonplus ne vont pas creer leur banque de developpement par charite.
Si un pays a des difficultes economiques, il ne va pas rembourser ses dettes, qu’elle vienne de la Chine, des BRICS ou de la Banque Arabe de Developpement.
Peu importe d’ou vient le financement, un projet va echouer si une partie de l’argent est detourne.
@Stan, tu as ebtierement raison
@John, Merci de pointer le system dont les pays de Bric sont en train d’essayer de mettre sur place. Comme le USD n’est plus une devise politiquement neutre, la confiscation des reserves (en USD)Russes, la premiere fois que ceci se passe , ces pays se trouvent dans le besoin/obligation de créer un autre system alternative. Remarque que ceci consiste a mettre sur place une zone de libre échange, chose presque inexistante en Afrique. Ceci est vraiment incroyable !
Effectivement, l’argument de Mr John Perkins, bien soutenu par la réalité historique est que les fonds de FMI ou La banque Mondial ne constituent pas de placements car ceci insinue que l’investisseur attend un retour sur sont investissement. Du moins, c’est des placements qui ne suivent pas les lois fondamentales économiques. Remarque a quelque point le Burundi, en particulier ou l’Afrique en General, ont peu de flow d’investissements direct.
@Hakizimana, l’investissement direct constitue l’investissement directement venu des fonds privés. Par ex. Toyata investirai dans une usine de montage de ses voitures pour le marché des grand lacs. Remarque que Toyata qui répond aux actionnaires, pas une institution gouvernementales, devrait faire des études de faisabilité, typiquement un consultant donnera toutes les info sur le Burundi: La main d’oeuvre suffisamment qualifié, Une longue histoire de respect de droit de propriété privé, l’absence de corruption car certain pays ont des lois contre la corruption meme sur le sol étranger(Les USA par example, un PDG peut etre pursuivi d’avoir participé dans la corruption dans d’autre pays), Aujourd’hui on a des lois que l’on appelle « ESG » (Environment, Social responsability, Governance), etc…. Le dire est une chose, le faire en est une autre. Remarque par example cet exemple d’une banque qui se fait voler par ses employés, ou cette histoire des trois personnes qui tiennent tous les secteurs clés de l’économie Burundaise, ou la politique monétaire qui a deux taux d’échanges, etc…. posez vous cette question: « Si vous gériez une société qui a besoin d’expendre dans la region des grands lacs, entre le Rwanda, RDC, Burundi et L’Uganda, ou iriez vous? » Il faut tjrs se rapeller que le capital est hyper sensible, bouge tres rapidement et fascilement et fini tjrs ou il est plus respecté. Autrement dit, le Burundi a besoin de mettre des actions qui soutient ce dont ses autorités disent dans le publique. Meme un Burundais qui a des capitaux, et croient il en a tellement, aurait du mal de justifier un investissement au Burundi.
@Tamara B
A « Il faut tjrs se rapeller que le capital est hyper sensible, bouge tres rapidement et fascilement et fini tjrs ou il est plus respecté. Autrement dit, le Burundi a besoin de mettre des actions qui soutient ce dont ses autorités disent dans le publique. Meme un Burundais qui a des capitaux, et croient il en a tellement, aurait du mal de justifier un investissement au Burundi… »,
je dis a haute voix « BRAVO/AMEN!!! »
@Mbonerakure George
1. Vous ecrivez:« .Laissons les burundais créer leur propre modèle de développement à partir de la zone rurale.Les ruraux sont majoritaires dans ce pays.Laissez-les créer les conditions de leur succès économique… »
2. Mon commentaire
a). Pourriez vous nous dire a quoi ressemblerait ce propre modele de developpement du Burundi?
b). Le Burundi n’a pas du tout le temps d’aller faire des experimentations socio-economiques/reinventer la roue du developpement socio-economique. Le Burundi ferait mieux de voir comment certains pays africains (qui sont les seuls pays du monde a avoir plus de ressemblance historique avec la societe burundaise) essaient de s’en sortir: Botswana, Ghana, Kenya, Tanzanie (surtout depuis le pouvoir du feu president Dr John Joseph Pombe Magufuli (1959-2021), Ethiopie (surtout depuis le pouvoir du feu president Meles Zenawi (1955-2012).
Par exemple, avant la construction du nouveau chemin de fer standard gauge rail (SGR) en Ouganda, une commission parlementaire s’est rendue en Ethiopie pour voir comment les ethiopiens ont construit leur chemin de fer.
Toujours cette manie de jeter le tort sur les autres, les boucs émissaires. Il ne faut pas essayer de nous faire oublier que le gros problème c’est nous. Certains parmi nous sont doués dans l’art de détourner l’argent du pays qu’il vienne de nos populations ou de l’étranger comme les institutions que vous mentionnez. Et quand je dis détourner, comprenez l’argent siphonné qui va directement dans les poches de certains corrompus, ou l’argent qui est mal utilisé par exemple dans la construction des stades sur les collines qui n’ont pas d’eau potable, ou carrément l’argent non utilisé qui retourne chez le bailleur (ici même, on a donné des exemples). Voyez-vous, l’argent d’où qu’il vienne, on peut le fructifier et faire des miracles, c’est cela la mission de bons gestionnaires. Mais si les gestionnaires ont d’autres objectifs égoïstes, nous resterons dans la courbe de la dégringolade.
@Mbonerakure George
La Banque mondiale offre des prets concessionnaires, donc a faible taux d’interet.
Un pays a petite economie (comme le Burundi) peut recevoir des prets avec ces conditions:
Maturity: 40 ans, Grace period: 10 ans, Principal repayment: taux d’interet de 2% par an entre la 11 eme et la 20 eme annee, et puis 4% par an entre la 21 eme et 40 eme annee.
« Conditions de prêt IDA
Les conditions de prêt qui s’appliquent à un pays sont déterminées en fonction de son risque de surendettement, de son revenu national brut (RNB) par habitant et de sa solvabilité pour emprunter à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Les dons constituent l’intégralité de l’aide financière aux pays à risque de surendettement élevé, et la moitié de l’aide apportée à ceux dont le risque de surendettement est moyen. D’autres bénéficiaires reçoivent des crédits de l’IDA à des conditions soit ordinaires soit mixtes et non concessionnelles, avec une échéance respective de 38 et 25 ans. .. »
https://ida.banquemondiale.org/fr/financing/ida-lending-terms
En tant que Burundais vivant à l’étranger qui envoie de temps en temps quelques USD à mes frères et soeurs, ou cousins/cousines voici mon conseil urgent à dire aux autorités burundaises:
1-Prenez le courage à deux mains, ayez l’humilité de pouvoir accepter que vous avez besoin d’essayer d’apprendre les lois fondamentales de l’économie et que ceux qui se lèvent tous les jours à 5 Heure du matin pour aller gagner son pain, font tout pour protéger leur pouvoir d’achat. Il est hors question que le fruit de mon travail finisse dans les mains de quelques gens qui fonctionnent par la loi de confiscation. Le marché (le taux de change parallèle ) gagne tjrs. C’est question de temps!
2-A tous mes frères et soeurs de la diaspora, pour l’amour de la patrie Burundaise, arretez ,s’il vous plait de nourrir ces parasites de votre travail. Faites tout que vos transferts arrivent aux destinataires soit en Euro ou USD. Il faut comprendre que nous constituons la source principale des devises du Burundi. Exigeons/apprenez aux frères et soeurs l’utilisation efficace de ces capitaux pour elever leur standard de vie. Arretons de jouer les victimes. Le Burundais a tout pour pouvoir vivre mieux.
Une très bonne analyse mais malheureusement aussi faut ajouter que, aussi longtemps que la banque centrale sera sous l’autorité de la présidence où on ne la considère pas comme un organe typiquement technique et qu’elle ne fait pas correctement sa mission principale, il n y aura pas de progrès!
Merci beaucoup Kaburahe et le journal Iwacu de nos coeurs.
Votre interview est clair et limpide. Tres different de la démagogie infantilisante de nos dirigeants.
Au Burundi, la nomenklature (classee restreinte: 200 personnes au maximumum) promeut (du verbe promouvoir) seullement une politique de mangeoire. Il n’y a aucune vision. Aucune du tout. Iyo Kaburahe, canke Rufyiri, canke Faustin bavuze, nous avons de l’espoir.
Mais expliques moi pourquoi aucun député , aucun sénateur, excepté Rwasa tient il un discours qui oriente qui pointe les manquements actuels?
La corruption qui gangrène le pays est entretenue par quelques généraux et quelques Bihangange.
Faustin et Rufyiri ont meme eu le coureage de donner des noms.
En meme temps, les hautes autorités nous ridiculisent en disant que nous allons envoyer la nourriture aux europeens, que le BIF vaut plus que le $usd ou que les malheureux de Matongo mangent de la viande
.
Merci. Une bonne analyse de la part d’un expert qui sait de quoi il parle.
Il y a cependant un élément important qu’il a aussi minimisé : la communication politique de nos dirigeants. Quand on entend le président dire qu’il va « transformer des milliards en francs BU cachés, en papier, s’ils ne sont pas déposés dans la BRD », il ne pense pas que son discours en tant que président à des répercussions sur l’activité économique du pays.
Bien sûr, ceux qui les cachent vont chercher comment les convertir en devises, ce qui augmente leur demandent, et leur taux de change.
Les solutions sont connues. Il faut produire plus, assainir l’environnement d’affaires et mettre en place la bonne gouvernance. Les gens qui bloquent le développement du Burundi sont connus, ils font partie du système au pouvoir depuis les derniers 20 ns, nous n’avons pas des dirigeants courageux pour prendre le taureau par les cornes et les mettre hors d’état de nuire.
Je trouve que cette analyse est fine et très sincère. Nos autorités devraient prendre des décisions d’urgence pour endiguer cette situation sinon les retombés seront à mon avis très difficiles à gérer avec une perte de croyance en la légitimité des gouvernants.