Le lancement de la campagne de grains de maïs par l’Anagessa depuis le 19 décembre 2024 n’a pas eu l’effet escompté. Dans certains coins du pays, l’Anagessa peine à écouler son stock de grains de maïs. Leur mise sur le marché burundais coïncide avec la récolte du maïs par les agriculteurs.
Seulement 16,5 tonnes de grains de maïs sur 312 tonnes qui étaient dans le hangar de stockage au début de la campagne ont été vendues en commune Butanganzwa dans la province de Kayanza par l’Anagessa (Agence nationale de gestion de stock et de sécurité alimentaire).
Janvière Kanyana, administrateur communal s’inquiète pour le stockage de la production de maïs qui sera bientôt récolté lors de cette saison culturale A puisque les hangars sont toujours pleins. « Selon les données recueillies auprès de l’agence de sécurité alimentaire et de gestion de stocks en commune Butangazwa au début de la campagne de vente de grains de maïs en cette commune dans les hangars de stockage, on avait une quantité de grains de maïs égale à 312 tonnes 665 kg Selon les mêmes données, aujourd’hui, seulement 616 kg ont été déjà vendus », indique-t-elle.
Mme Kanyana fait aussi savoir que la population n’achète pas beaucoup de ces grains de maïs du fait que les ménages ont pour le moment du maïs qu’ils viennent de récolter dans les marais.
Deus Babahokubwayo, administrateur de la commune Rango fait savoir lui aussi qu’environ quatre hangars de stockage qui se trouvent en commune Rango sont encore pleins de graines de maïs récolté l’année dernière. Il ne voit pas non plus comment on va stocker le maïs qui sera récolté lors de la saison culturale A en cours.
Les deux autorités communales demandent que pour les prochaines campagnes, l’Anagessa puisse écouler sur le marché la production du maïs à temps quand la population se trouve dans le besoin.
« Cette récolte qui était dans les stocks de l’Anagessa est livrée au moment où il y a effectivement, dans certains lieux, la récolte du maïs », déplore Noël Nkurunziza, le secrétaire général et porte-parole de l’Association burundaise des consommateurs, Abuco. Il estime que cette production vendue sur le marché rencontre d’autres productions qui étaient là et, finalement, il y a un conflit des prix.
Il ajoute que l’Anagessa doit apprendre à cibler la période qui pourrait correspondre justement au déblocage du stock de grains de maïs.
Des prix qui varient
Dans la province de Cibitoke, les stocks de l’Anagessa sont également pleins faute de marché d’écoulement. Avec la campagne de l’Agence, la population n’a pas acheté de grandes quantités de maïs. En effet, la campagne a débuté en même temps que les agriculteurs étaient en train de récolter le maïs dans leurs champs.
Un habitant de Cibitoke indique que, pour le moment, les agriculteurs vendent leur récolte aux commerçants à un prix dérisoire de 1 200 FBu par kg.
À Makamba, certains habitants se réjouissent de la campagne de vente des grains de maïs collectés par l’Anagessa. Toutefois, ils déplorent que l’Etat a lancé cette campagne un peu tardivement au moment où la récolte d’autres maïs s’annonçait.
Selon les mêmes habitants, l’Etat devrait mettre en vente à temps le maïs stocké pour éviter des prix exorbitants aux consommateurs. Au marché de Makamba, le kg de maïs s’achète actuellement à un prix variant entre 2 100 à 2 400 FBu le kilo alors qu’il oscillait entre 2 700 et 3 000 FBu avant cette campagne de l’Anagessa.
Selon Noêl Nkurunziza, l’Anagessa doit donner le prix fixe pour éviter les spéculations de la part des commerçants. « Le prix d’achat à l’Anagessa est connu. Afin d’éviter que les commerçants haussent les prix comme ils veulent, un prix indicatif doit être donné au même moment que les stocks de graines de maïs sont vendus sur le marché », suggère-t-il.
Rappelons que lors du lancement de la campagne de vente de graines de maïs le 19 décembre 2024, le prix d’1 kg de graines de maïs était de 2 100 FBu pour la population et de 2 300 FBu pour les commerçants. Mais ce prix a été revu à la baisse, c’est-à-dire à 2 000 Fbu le kilo.
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