Les agriculteurs attendent toujours le paiement de leurs récoltes de maïs vendues à l’Agence nationale pour la Gestion des stocks agricoles (Anagesa), malgré l’ultimatum fixé au 12 avril 2024 par le Premier ministre Gervais Ndirakobuca.
Depuis plusieurs semaines, les agriculteurs du Burundi expriment leur frustration et leur colère face au non-paiement de leurs récoltes de maïs par l’Anagesa.
Cette situation, impacte sévèrement la vie quotidienne de ces producteurs agricoles. Leurs projets reposent en grande partie sur le paiement par l’agence.
Dans différentes régions du pays, les agriculteurs se plaignent du délai de règlement des sommes leur dues. Des rumeurs comme quoi certains parmi eux auraient déjà été payés circulent. Et cela augmente la colère de ceux qui attendent impatiemment leur dû.
À Kayanza, une agricultrice confirme qu’une partie des agriculteurs ont été payés et qu’une autre attend toujours les fonds. À Mwaro, une source confirme que les agriculteurs n’ont pas encore reçu leurs sommes.
La population dénonce aussi le fait que le prix fixé par le gouvernement pour le maïs, soit 1700 Fbu par kilogramme, est loin d’être respecté par certains commerçants. Ces derniers préfèrent acheter à des prix nettement inférieurs variant entre 1 200 et 1 500 FBu.
Face à ces dysfonctionnements, des mesures avaient été promises lors d’une émission publique organisée le 29 mars dernier à Karuzi.
Le porte-parole du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Clément Nkurunziza avait affirmé que l’Anagesa allait procéder aux paiements des agriculteurs la semaine suivante.
Pour les commerçants qui ne respectent pas le prix fixé par l’État, Nkurunziza avait annoncé que des sanctions seraient prises à leur encontre. Malgré ces annonces, la réalité sur le terrain demeure décevante pour de nombreux agriculteurs.
Contacté pour des éclaircissements sur ce problème, Joseph Nduwimana, directeur général de l’Anagesa, déclare que les agriculteurs ont déjà reçu leurs payements. Il précise que les agriculteurs qui n’ont pas encore été servis font partie de ceux dont la récolte a été collectée après le début des premières collectes.
La conséquence directe de ce retard de paiement est que les agriculteurs se trouvent dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins quotidiens. Beaucoup d’entre eux déclarent ne pas avoir les moyens financiers nécessaires pour répondre aux besoins primaires de la vie tels que l’alimentation, l’éducation des enfants et les soins de santé.