Dans sa déclaration du 11 août, Amnesty international recommande Gitega de libérer deux défenseurs des droits humains, Germain Rukuki et Nestor Nibitanga ainsi que les 4 journalistes d’Iwacu. Pour cette ONG, ce sont des prisonniers d’opinion.
«Plusieurs défenseurs des droits humains et journalistes ont été arrêtés et déclarés coupables », déclare Amnesty international. Elle parle notamment de Germain Rukuki, un ancien employé de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Burundi (ACAT-Burundi) et Nestor Nibitanga, un ancien employé de l’APRODH. Le premier a été arrêté en juillet 2017 et déclaré coupable de plusieurs infractions, dont l’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Il a été condamné à 32 ans de prison. Le second a été aussi déclaré coupable d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et condamné à cinq ans de prison en août 2018. « Il était accusé d’avoir établi des rapports pour le compte de l’Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) après que les autorités avaient ordonné la cessation des activités de l’organisation. »
« Ils doivent être libérés sans conditions »
L’Amnesty international considère ces deux hommes et les 4 journalistes du Groupe de presse Iwacu Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi comme des prisonniers et prisonnières d’opinion. Ces derniers ont été arrêtés, rappelle cette organisation, « alors qu’ils allaient couvrir des affrontements entre les forces de sécurité et un groupe armé dans la province de Bubanza ». Ils ont été déclarés coupables et condamnés « uniquement pour avoir exercé de manière pacifique leurs droits humains ».
« Ils doivent être remis en liberté immédiatement et sans condition », estime Amnesty international, soulignant que « cela peut améliorer la situation des droits humains au Burundi ».
Pour rappel, dans son discours d’investiture, le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye, a promis de bâtir le Burundi sur des principes de bonne gouvernance, de respect et de protection des droits de la personne humaine. « Inutile de me le redemander comme on a habitude de le faire, c’est ma priorité », a déclaré le successeur de Pierre Nkurunziza.