« Doubler la production du café burundais, en passant de 17.000 à 35.000 tonnes, avec un budget de 10 millions de dollars américains sur cinq ans, tel est l’objectif de la Fondation Kahawatu. » Cela a été annoncé par Jan LÜHMAN, directeur exécutif de la Fondation Kahawatu, ce lundi 19 novembre 2012, dans une réunion d’échanges sur l’Initiative Kahawatu avec les intervenants de la filière café à Bujumbura.
<doc6085|left>Selon Mme Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, cette réunion entre dans le cadre du mémorandum signé le 28 octobre 2012 entre le gouvernement burundais et le directeur exécutif de la Fondation Kahawatu, à Genève. Pour elle, c’est une concrétisation de la ferme volonté des parties prenantes d’affronter les défis de la caféiculture burundaise dont la faible productivité et la cyclicité de la production. « Ces défis ne seront pas levés qu’en s’attaquant aux causes déterminantes et aggravantes dont la faible fertilité des sols, le manque des tailles des caféiers, le vieillissement des caféiers, les maladies et les ravageurs du café. Il y a également l’association incontrôlée du caféier avec d’autres cultures et les perturbations climatiques », précise-t-elle.
Assurant plus de 86% des recettes d’exportation, 11% du PIB(Produit Intérieur Brut), apportant des revenus à environ 590.000 petits producteurs, la filière café est un secteur stratégique pour le Burundi, fait savoir la ministre Kayitesi.
Le FIDA, prêt à apporter son expérience et ses techniques
« Le café constitue l’un des piliers des exportations burundaises et nourrit à peu près 600.000 ménages, soit près de 4 millions des ruraux burundais, d’où son importance économique et sociale sur environ 50% des Burundais », indique Hamed Haidara, Directeur Pays et Représentant du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) au Burundi.
Il promet que le FIDA va appuyer les activités envisagées par la Fondation Kahawatu. « Kahawatu bénéficiera de notre expérience dans la mise en œuvre de programmes et projets de développement rural », précise-t-il. M. Haidara souligne que l’équipe nationale de Kahawatu, une fois mise en place, sera en pleine collaboration avec l’équipe des projets du FIDA.
Selon lui, ceci permettra à l’équipe Kahawatu de profiter de l’expérience de l’équipe du FIDA dans le ciblage des bénéficiaires des projets et programmes. « La coopération conjointe entre le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et Kahawatu constitue un premier pas concret dans la mise en œuvre du plan d’action du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) en ce qui concerne le développement de partenariats publics privés ( PPP) dans le secteur de l’agriculture », souligne-t-il.
Du coté des agriculteurs, c’est la satisfaction. Joseph Ntirabampa, président de la Confédération des caféiculteurs «CENAC Murima w’isangi », souligne que cela démontre l’engagement du gouvernement à développer ce secteur clé du pays. Il demande à la Fondation Kahawatu d’aider surtout dans la fertilisation du sol et le suivi des agriculteurs. Pour Ntirampeba, il n’y a pas d’inquiétude à se faire. Selon lui, avec cette initiative et l’appui du FIDA, la production du café va doubler, voire tripler.
<doc6088|right>{Kahawatu qui signifie en langue Swahili « café populaire », est une fondation sans but lucratif basée en Suisse. Elle a été créée par des partenaires industriels tels que Sucafina, le Café Illy, Mitsubishi Corporation, le FIDA, Inter Bank Burundi, la Rainforest Alliance CABI, etc. Kahawatu, c’est donc un PPP (Partenariat Public Privé) pour appuyer la filière café dans l’augmentation de la productivité. A la veille de la Conférence de Genève, le gouvernement du Burundi, représenté par Mme. Odette Kayitesi et la Fondation Kahawatu, ont signé un mémorandum d’entente. Le 2ème vice-président de la République, Gervais Rufyikiri, était aussi présent. }
