Amicale des musiciens : « Ce que nous faisons n’est pas du karaoké, mais des concerts live »

L’Amicale des musiciens du Burundi voudrait qu’à partir de cette année les soirées dites karaoké soient désormais appelées Concert Live. Pour éviter un fâcheux abus de langage.

« Jouer l’instrumental d’une chanson connue et demander aux gens qui passent une bonne soirée d’imiter le tube original en essayant d’y mettre des paroles, c’est juste pour s’amuser. Ce n’est pas ce que font les musiciens comme Steven Sogo, Rally Joe, Yoya, Bosco et Vianney de Peace & Love et d’autres. Ils ne badinent pas, c’est du sérieux », s’insurge Bruno Simbavimbere alias Member, président de l’Amicale des musiciens du Burundi. Selon lui, les spectacles produits par ces musiciens qui animent ce que les gens appellent abusivement ’’soirée karaoké’’ sont de vrais concerts.

L’Amicale des musiciens du Burundi ne veut plus entendre parler de ces soirées dites ’’karaoké’’. « Avec tous les torts ou problèmes que ces spectacles causent aux musiciens, obligés d’arrêter officiellement leur show à 20 heures par respect à la lettre circulaire du Maire de la ville de Bujumbura, il faut désormais parler de Concert Live. »

Pour Bruno Simbavimbere, arrêter ces spectacles à 20 heures, c’est littéralement « tuer » ce secteur, les musiciens, c’est briser toute une chaîne. « A part que le spectacle produit est un gagne-pain pour le musicien, les recettes dans les bars proposant ces divertissements chutent avec cette mesure. C’est à cette heure-là que l’ambiance commence et la plupart de gens sont attirés par ces concerts. Donc sans ces spectacles, la consommation baisse.»

Et ce n’est pas tout. « La musique change positivement l’image que les gens se font du pays. Avec tout ce qui se dit au niveau politique, les étrangers en visite au Burundi sont agréablement surpris de constater qu’il y a quand même de l’ambiance, de la vie.» Et de lancer un appel : « Il faut que l’autorité publique protège et encourage les jeunes talents. Il faut que le statut de l’artiste soit reconnu, valorisé.»

Un avis partagé par Rally Joe : « J’ai dû arrêter, je ne participe plus à ces concerts qui me permettaient de gagner un peu d’argent. Le spectacle en question n’est pas du karaoké au vrai sens du terme et l’Amicale des musiciens a raison de changer cela.»
Au Kenya, explique-t-il, ces spectacles commencent le mardi pour se terminer le dimanche, les musiciens ne répètent que chaque lundi : « Au Rwanda où on était invité dernièrement avec des amis comme Yoya, on a joué jusqu’à deux heures du matin et personne n’est venu nous dire d’arrêter. C’est dommage pour notre pays», regrette-t-il.