Après le décret destituant certains membres de la Commission de libération des détenus bénéficiaires de la grâce présidentielle pour trahison, l’association de lutte contre le chômage et la torture (ALUCHOTO) militant également pour les droits de l’Homme, salue le geste. Cette organisation appelle le chef de l’Etat à mettre en place une commission indépendante de correction des erreurs commises.
Dans une conférence de presse animée ce vendredi 10 janvier, l’Aluchoto affirme se réjouir de la destitution de certaines grandes personnalités de la commission de la mise en application de la grâce présidentielle.
« Nous avons bien accueilli ce décret de destitution et nous sommes si contents. C’est une confirmation que les cris et les appels lancés ont été entendus et exaucés », déclare Vianney Ndayisaba, le coordinateur de l’Aluchoto.
Cette association a dénoncé les intrigues et la corruption faite par ladite commission en libérant des criminels accusés de viol ou d’assassinat à la place des vrais bénéficiaires comme les prisonniers acquittés. « C’est un fruit des efforts fournis et aux cris lancés », affirme-t-il.
Par ce geste, soutient le coordinateur de l’organisation Aluchoto, le Burundi retrouve l’honneur et la dignité à travers cette destitution, c’est une réponse pour notre association et d’autres organisations luttant pour les droits humains. « Nous encourageons le président de la République pour cette bonne décision. Cela donne une nouvelle et bonne image au pays, et à travers ce genre de décisions, le Burundi retrouve dignité et honneur ».
Dans ses rapports, l’Aluchoto indique que sur les 5 442 prisonniers qui devaient bénéficier de la grâce présidentielle, 4 011 prisonniers ont été libérés et les 1 431 autres sont encore en prison.
L’association possède aussi une liste des prisonniers de deux parties : une partie de ceux qui ont déjà purgé leur peine et une autre partie de ceux qui ont éligible pour la grâce présidentielle, mais qui sont toujours en prison.
À peu près 30 condamnés accusés de viol ou d’assassinat dans 4 provinces, dont 3 à Gitega, 7 à Rumonge, 11 à Bururi et 7 à Bubanza, ont été libérés par cette commission, pourtant ils n’étaient pas concernés par cette clémence du chef de l’Etat.
Par contre, 255 prisonniers, dont 101 à Bujumbura, 37 à Rumonge, 63 à Gitega, 28 à Bururi, 13 à Muramvya et 13 autres à Bubanza, sont encore en détention alors qu’ils avaient déjà purgé leur peine ou ont été graciés par décision du chef de l’État.
L’Aluchoto prête à aider pour plus de transparence et de justice
Aluchoto demande à toute personne ayant les siens graciés ou acquittés de le dire pour que cette organisation puisse intervenir. « Nous leur avons donné le numéro, qu’ils nous envoient un message. Nous faisons déjà le rapport et le soumettons au président de la République du Burundi. Nous n’allons pas nous taire et personne ne restera emprisonné alors qu’il est acquitté. La mission commencée doit être bien accomplie ».
Le coordinateur national de cette organisation appelle le président de la République Evariste Ndayishimiye à ne pas s’arrêter à cette destitution. Ces accusations frappent aussi le secteur de la justice, surtout les chefs des parquets et les commissaires de prisons. « Que Son Excellence ne s’en arrête pas là. Il faudrait également voir du côté de certains procureurs et surtout du côté des commissaires des prisons. Il y en a qui seraient impliqués dans cette trahison contre la décision présidentielle ».
L’organisation Aluchoto demande aussi la mise en place d’une commission indépendante incluant les représentants de de la CNIDH et des organisations de la société civile dont les associations luttant pour les droits de l’Homme, pour corriger les erreurs commises par la commission précédente.
Cette commission aurait une double mission : celle de chercher tous ceux qui ont été libérés par ladite commission sans être éligible de grâce présidentielle et de les remettre en prison, et de chercher toute personnalité impliquée dans cette injustice de libérer les criminels.
Selon des informations dignes de foi, les trois cadres de la présidence, membre de la commission de mise en application de la grâce présidentielle, destitués pour trahison, auraient été déjà arrêtés.
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