Une étude américaine vient de prouver qu’allaiter pendant au moins six mois réduit à 47 % le risque de développer le diabète pour la mère. Et bien d’autres maladies graves, à en croire un gynécologue.
« Nous avons constaté un lien très fort entre la durée d’allaitement et une réduction du risque de développer un diabète de type 2, après avoir pris en compte tous les facteurs prédisposant à cette maladie», révèlent les chercheurs associés aux universités du Minnesota et de l’Alabama.
Leurs travaux ont été publiés, le 16 janvier dernier, dans le « Journal of american medical association(JAMA) ». Une étude qui a duré 30 ans. D’après ces enquêteurs, les résultats sont valables pour toutes les femmes, quelle que soit leur origine ethnique.
Le gynécologue Salvator Harerimana affirme qu’allaiter prévient bien d’autres maladies : « Une femme qui allaite dépense de l’énergie allant autour de 700 à 800 kilocalories. Ce qui contribue à une perte pondérale qui prévient nombre de maladies liées à l’excès de poids : diabète, hypertension, etc. » Au cours de la grossesse, explique-t-il, certaines femmes développent un diabète « gestationnel ». Elles ont ainsi plus de risque de devenir diabétiques plus tard. « Nous leur recommandons un allaitement exclusif. »
Prévention des cancers gynécologiques
Dr Salvator Harerimana assure que l’allaitement maternel contribue à la réduction, à un certain pourcentage, des cancers gynécologiques, tels le cancer de l’ovaire, du sein et de l’utérus. « Des études ont démontré que l’allaitement a un lien direct avec la diminution du risque d’attraper ces cancers ».
Par quel mécanisme ? Selon ce gynécologue, ces trois cancers sont hormonodépendants. Au moment de la période d’allaitement, les œstrogènes, hormones qui régulent le cycle menstruel, sont moins produites. Or ces hormones sont incriminées dans la genèse des cancers gynécologiques. Leur présence en faible quantité au moment de l’allaitement prévient donc ces cancers.
De surcroît, les femmes qui allaitent ont une augmentation de la densité osseuse, ce qui prévient l’ostéoporose (fragilisation progressive des os) qui survient surtout pendant la ménopause. « Cela prévient donc les fractures spontanées liées à la fragilité des os.»
Dr Harerimana évoque un autre avantage de l’allaitement surtout pendant les six premiers mois : moins d’œstrogènes, pas d’ovulation et donc pas de fécondation. « Mais certaines conditions doivent être respectées pour que cela marche : il faut que l’enfant soit nourri exclusivement du sein pratiquement toutes les 4h ».
Enfin, l’allaitement permet une stabilité psychologique, psychique et émotionnelle de la mère de par le contact charnel avec son bébé.