<img7102|left>[L’hôtel Club du lac Tanganyika->http://www.hotelclubdulac.com/] peut soutenir la compétition avec des établissements internationaux. Un bon point pour le tourisme burundais et une fierté pour ce fils de Naples.
<doc7094|right>« J’étais loin d’imaginer le coup de foudre que j’allais avoir pour ce pays », raconte Alfredo Frojo, avec un large sourire. De taille moyenne, Alfredo Frojo, le teint hâlé, la cinquantaine affichée, avec des cheveux grisonnants coupés courts, et une barbe naissante, vient nous chercher à la réception de son hôtel, cigare aux lèvres, avec une décontraction, qui peut paraître surprenante pour un businessman de son calibre. Dans le lunch bar de l’hôtel, il revient sur son parcours. Ingénieur civil, spécialiste de la bio-architecture, ce napolitain, deux fois père, arrive au Burundi en 1989 dans le cadre d’une ONG italienne qui s’occupe des échanges culturels entre l’Europe et l’Afrique. Accro au pays, il y reviendra ensuite plusieurs fois : « J’aimais beaucoup le Burundi, mais surtout le « club de vacances ».
Lorsqu’en 1992, il apprend qu’il y a une offre internationale pour l’achat du club de vacances, il n’hésite pas une seconde. Avec deux de ses amis, il décide d’acheter l’hôtel. « Fonctionnel, dit-il, mais mal entretenu. » En août 1993, il signe le contrat d’achat et paye une bonne partie du prix convenu.
Mais deux mois plus tard survient le coup d’Etat, le début d’une longue crise pour le Burundi. Ses associés fuient. Son hôtel est « réquisitionné », d’abord par le gouvernement, sous protection étrangère, ensuite par les militaires Burundais. Les clés de l’hôtel lui sont enfin remises en 2001, mais l’établissement est en ruine. Entièrement pillé, dans une saleté indescriptible, il lui faudra six mois pour tout nettoyer. Avec des artisans et du matériau local, l’établissement est lentement rénové.
Enfin, en 2006, l’hôtel club du Lac Tanganyika rouvre timidement ses portes, mais ne devient entièrement opérationnel qu’en 2009, avec 80 chambres. Aujourd’hui, l’hôtel emploie 220 personnes et possède un ensemble de services variés qui rendent l’endroit unique au Burundi. « Un endroit serein et calme avec un décor pittoresque et original », écrit la Sous-secrétaire général adjoint au sein des Nations unies dans le livre d’or de l’hôtel. Sur la plage blanche, des cercles de gazons ont été aménagés avec en leur centre des cocotiers offrant une ombre bienfaisante. En outre, différentes fêtes sont organisées dans ce quatre étoiles.
Amateur de bons cigares, Alfredo Frojo n’a qu’une passion qui est en même temps son hobby : son travail. Un bémol, toutefois, il trouve insuffisant les efforts fournis dans le domaine du tourisme, et le problème de tapage nocturne est, selon lui, sous-évalué par le gouvernement. « Ce qui pénalise la production de recettes extérieures », conclut-il.