Le président du MSD était avec ses partisans ce samedi 22 juin au chef- lieu de la province Ruyigi. But de cette visite : « remettre le parti sur les rails. » Une occasion aussi pour s’exprimer sur le projet de loi sur les manifestations et réunions publiques sous analyse à l’Assemblée nationale.
Même s’il était prévu que le président du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), Alexis Sinduhije, rencontre seulement les membres du comité provincial ainsi que les représentants des comités communaux du parti, cela n’a pas empêché les autres partisans du MSD et quelques dizaines de badauds de se rassembler devant la permanence du parti. Ils étaient tous impatients de rencontrer leur leader car sa dernière visite dans la province Ruyigi remonte à 2009 : « Cela va nous donne de la force pour redynamiser notre parti », indique un membre venu de la commune Butezi pour cette occasion.
Alexis Sinduhije a explique que cette visite s’inscrit dans le cadre d’un processus de remise à niveau du parti : « J’ai rencontré les membres des comités à la base afin que ces derniers puissent mettre en place des cellules sur toutes les collines de la province Ruyigi. » Et de se féliciter du pas déjà franchi : « Le parti est toujours là. J’ai toujours dit que nous ne sommes pas un petit parti. Nous sommes implantés dans toutes les communes de la province Ruyigi. »
Confiant …
Cependant, il déplore qu’il y ait toujours des d’intimidation de la part des Imbonerakure et de l’administration : « Nous allons en discuter avec les responsables du parti au pouvoir pour voir comment changer les attitudes de certains de leurs membres », qui reste confiant sur les engagements pris lors de l’atelier des acteurs politiques du 11 au 13 mars 2013, « même si certains ne sont pas bien respectés » …
Le président du MSD en a profité pour se prononcer sur la question du projet de loi à l’Assemblée nationale portant règlementation des manifestations et réunions publiques : « En voulant restreindre les libertés, le pouvoir est en train de se tromper. M. Nkurunziza et son gouvernement ne peuvent pas nous ramener avant 1992. C’est impossible », a-t-il martelé. Et d’ajouter : « Une fois adoptée cette loi sera abrogée au bout de quelques mois car les Burundais vont le refuser et ils gagneront. Le Burundi a toujours gagné », conclut-il.
Des propos qui remontent le moral de Janvier Mayange, président du MSD à Ruyigi : « Il a su nous redonner confiance, la peur commence à se dissiper », précise-t-il. Toutefois, certains membres ont soulevé la question de manque de moyens pour arriver sur terrain. Alexis Sinduhije a fait remarquer que si une personne est déterminée à lutter pour ses droits, elle arrive à ses fins. Pour lui, ce n’est pas l’argent qui compte en premier lieu, c’est la volonté.