Les quatre prévenus en appel à la Cour suprême ont terminé ce mardi 28 mai leurs audiences publiques. Ils continuent de demander d’être blanchis suite aux irrégularités observées lors de la première comparution. Le président du siège et président de la Cour Suprême promet de les appeler dans un délai ne dépassant pas 30 jours.
Pour ce deuxième jour du procès de l’ancien Premier ministre, Désiré Uwamahoro, Destin Samuel Bapfumukeko et Côme Ndacayisaba, l’ambiance n’était pas celle de la veille. Cependant, la sécurité était toujours de rigueur dans la petite salle d’audience à moitié vide. Le président du siège n’a cessé d’imposer le silence, tout comme la veille. Les débats se sont poursuivis pour les accusés qui n’avaient pas eu le temps d’exposer leurs motifs d’appel.
Comme lors de la première audience depuis leurs arrestations, les deux accusés ont clamé haut et fort qu’ils sont emprisonnés injustement sans motifs valables. Ouvrant le bal, le Colonel de police, Désiré Uwamahoro, a contesté énergiquement les charges du Ministère public, qui persiste et signe que les enquêtes et les interrogatoires ont été effectués dans le respect des lois.
« J’ai toujours clamé que c’est un montage. Imaginez une personne qui représente une institution comme le Ministère public affirmant qu’elle a des preuves matérielles et morales, mais qui se perd dans des interprétations erronées de la loi pour, en fin de compte, me laisser moisir en prison alors que je n’ai rien fait d’illégal », a-t-il déclaré.
Selon lui et son avocat, il n’est pas normal qu’il soit condamné sur la base de faits qui s’avèrent faux. Il indique en outre qu’il est inadmissible d’être condamné pour complot contre la sécurité intérieure et les institutions du pays alors que cette infraction n’existe nulle part dans le Code de procédure pénale.
« Il confond une infraction avec un titre de chapitre du Code de procédure pénale. De plus, j’avais demandé que les exceptions observées soient d’abord résolues dès le début, mais il s’empresse de dissimuler ce qu’il devait montrer et démontrer », a-t-il ajouté.
Selon lui, la divulgation de secret professionnel dont il est accusé n’a pas de sens puisqu’il ne travaille ni au Parquet qui émet des mandats d’arrestation ou de perquisition, ni avec le Service national de renseignements, chargé de l’arrestation d’Alain-Guillaume Bunyoni, qui était recherché. Il a réclamé que le Parquet démontre comment il aurait divulgué un secret qui ne lui a pas été confié.
Pendant ce procès en appel marathon à Gitega, un fait a particulièrement marqué l’audience : Côme Ndacayisaba, l’ingénieur chargé des constructions de l’ancien Premier ministre, s’est défendu sans l’assistance d’un avocat. Le regard perdu devant la barre, il parlait à voix basse, invoquant le secours et la vengeance du Bon Dieu pour ses détracteurs.
Accusé de comploter contre les institutions de la République en déplaçant une personne recherchée et en détruisant les preuves du complot, il a tout nié, qualifiant ces accusations de fantaisistes et mensongères. « Que mon patron soit entré dans ma voiture constitue-t-il une infraction ? Même dans mes dépositions, je constate qu’on a changé ce que j’ai dit, et je ne sais pas pour quel intérêt on ne respecte pas la parole de quelqu’un », a-t-il plaidé.
Après le réquisitoire du ministère public, les prévenus ont réclamé leur libération et demandé des dédommagements. L’affaire a été mise en délibéré, et le verdict tombera dans un délai ne dépassant pas 30 jours.
Est ce que la justice burundaise y gagne quelque chose?
Que nenni.
Il y a des gens qui ont été massacrés en plein jour lorsque Bunyoni était le Ministre de l’intérieur: le Dieu vivant.
On n’en a même pas parlé dans le dossier en cours.
Wui fut Désiré Uwamahoro?
Lui aussi était pas loin de Dieu le père.
Cry beloved country
Et pourtant la boîte de Pandore reste toujours fermée.
petite correction: le mardi c’était le 28 mai et non pas le 29 comme écrit dans cet article.