Dans sa 808è réunion, le Conseil paix et sécurité de l’UA a réitéré sa demande au gouvernement burundais de signer un mémorandum d’entente sur le déploiement des observateurs des droits de l’homme et experts militaires sur son sol. Inutile, assure Bujumbura.
Tout remonte au plus fort de la crise de 2015. Après l’échec de faire venir la Maprobu au Burundi, une force de maintien de la paix de 5000 hommes, l’Union Africaine a décidé de déployer dans l’ « immédiat » des observateurs pour prévenir l’escalade de la violence au Burundi. A l’époque, Bujumbura accepte le déploiement de 100 observateurs des droits de l’Homme et 100 experts militaires sur son territoire.
Mais la réalité sur terrain sera toute autre : seuls 32 observateurs des droits de l’Homme et 15 experts militaires ont pu fouler le sol burundais. Et ce avec un retard de six mois sur le calendrier convenu. En cause, la persistance des points de friction sur le modus operandi.
Pour le gouvernement burundais, les rapports des observateurs des droits de l’Homme à destination d’Addis-Abeba doivent d’abord avoir son aval. Inadmissible pour l’UA. Autre point de discorde, l’armement des experts militaires qui doivent être déployés sur la frontière burundo-rwandais. Les autorités burundaises furent allergiques à cette proposition, dégainant aussitôt son arme absolue : sa souveraineté.
Deux ans plus tard, la question est remise sur le tapis dans un contexte particulier. Une nouvelle Constitution est en vigueur, le président Nkurunziza a annoncé qu’il ne briguera pas un autre mandat et le dialogue inter-burundais est toujours en panne.