Lors de la prière marquant cette fête de rupture du jeûne du mois de Ramadan, ce mercredi 6 juillet, la plupart des imams ont beaucoup insisté sur le retour de la paix au Burundi.
Du haut de leur ’’minbar’’, une sorte de chair, le message était presque le même : «Il faut prier pour la paix dans notre pays, c’est un devoir de tout musulman, il faut que la situation s’améliore».
«Ce message de retour à la normale est nécessaire mais il faut qu’il soit adressé à la classe politique qui s’apprête pour un second round du dialogue inter-burundais à Arusha sous la facilitation de l’ancien président tanzanien benjamin Mkapa», a lancé Hamim, un musulman rencontré dans la cour du Lycée communal de Kibenga où s’est déroulée la prière.
«La balle est dans leur camp, il faut que nos politiciens s’entendent pour que la situation sécuritaire s’améliore, pour que nos affaires puissent marcher au lieu de stagner ou de dégringoler», a renchéri Kassim après sa prière au Centre Culturel Islamique.
«Il ne faut pas que pour ce deuxième round du dialogue, chaque partie prenante au conflit se contente d’exprimer ses doléances devant l’équipe de la médiation sans confrontation d’idées avec d’autres protagonistes», a lâché Idris, un musulman habitant le quartier de Nyakabiga.
«Mais il faut que tout le monde accepte de se mettre autour de la table et de se regarder en face pour se dire la vérité afin de sortir le pays de l’ornière. Mais hélas, on n’est pas encore là», a fait remarquer Haroun après avoir suivi le sermon au terrain de la Comibu situé entre Nyakabiga et Jabe.
Signalons que la plupart des protagonistes dans la crise burundaise dont le gouvernement affirment avoir reçu leurs invitations pour le second round du dialogue inter-burundais d’Arusha.
Le Cnared qui se fissure demande toujours d’être invité à ce dialogue comme une entité. Certains membres de cette plateforme de l’opposition burundaise ont déjà été invités à titre individuel, ce qui irrite la direction de cette coalition.
Prier pour la paix, c’est évidemment très louable.
Mais penser que la paix va tomber du ciel toute prête, c’est … un peu naïf ou négligent. La paix risquerait de tomber – pour ainsi dire – au mauvais endroit et de faire des dégats regrettables.
La paix, comme la crise ou la guerre, résulte des actions et des intentions des hommes.
En termes chrétiens, la prière juste serait peut-être :
« Dieu Tout-Puissant, donne-nous de vouloir sincèrement la paix et de trouver la patience et la force d’y travailler, avec ton aide »
[ Héhé, pour un non-croyant, je me débrouille pas mal, non ? ]
Amahoro – cette belle salutation des Burundais, est aussi celle des musulmans.
La paix soit avec vous, donc – encore un petit effort …