Ce septième jour du mois de juin 2018 vient d’entrer dans l’histoire du Burundi : c’est la date marquant la promulgation et la présentation solennelle par le Chef de l’Etat Pierre Nkurunziza de la nouvelle Constitution au peuple burundais. Le Burundi s’embarque vers une nouvelle destinée, de nouveaux défis.
Une bataille pour la succession, qui ne dit pas son nom, s’annonce peut-être. Je dis bien, peut-être parce que le président de la République, à Bugendana, n’a pas dit expressément : «Je ne me présenterai pas aux élections de 2020».
Mais il a bel et bien dit : «Nous n’allons pas nous rétracter. Notre mandat prendra fin en 2020». J’ose croire que c’est au nom de l’ancienne Constitution et non de la nouvelle Loi fondamentale.
A Bugendana, quand il a prononcé ces mots, le président Nkurunziza a marqué une pause. Peut-être en attente d’une salve d’applaudissements. Mais la foule, comme abasourdie, n’a pas acclamé l’annonce, encore moins les officiels dans les tribunes. Ils ont écarquillé les yeux, jetant des regards furtifs à gauche, à droite comme si chacun se disait : «Je n’en crois pas mes oreilles», ou pour demander discrètement au voisin : «Ai-je bien entendu ?»
C’est comme s’il restait un ’’non-dit’’. Pourtant, ’’Sebarundi’’, le père de la Nation, a par après bien clarifié qu’en ce qui le concerne, il s’engage et se prépare en âme et conscience, avec toutes ses connaissances et toutes ses forces à «soutenir le nouveau président de la République que nous élirons en 2020».
Dans son argumentaire, il a fait remarquer, à qui veut le croire, puisqu’il y a des ’’grincheux », que «la Constitution n’a pas été amendée pour le président Pierre Nkurunziza comme les ennemis du Burundi le colportaient ces derniers jours».
En attendant, laissons 2020 venir. «Heureux ceux qui croient», disent les Ecritures. Mais les «Thomas» existent aussi.