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Économie

Agro-industrie au Burundi : un secteur clé, mais embryonnaire

16/08/2018 Commentaires fermés sur Agro-industrie au Burundi : un secteur clé, mais embryonnaire
Agro-industrie au Burundi : un secteur clé, mais embryonnaire
René Nsabimana : « L’agro-industrie est comme un barreau de l’échelle vers un véritable processus d’industrialisation. »

La création d’emplois, la contribution au PIB d’un pays, le développement du monde rural, entre autres avantages de l’agro-industrie. « La mise en place d’une politique d’industrialisation est une nécessité», selon des experts.

« L’agro-industrie est comme un barreau de l’échelle vers un véritable processus d’industrialisation », a affirmé René Nsabimana, un expert dans les domaines du secteur privé, de l’intégration économique et des politiques commerciales à l’Institut de développement économique du Burundi (IDEC). Il assure que les entreprises agro-industrielles ont de puissants effets d’entraînement « à travers la production des produits alimentaires à valeur ajoutée ». Il s’exprimait, mardi 7 août, lors de la présentation d’une étude intitulée « Climat, Commerce et alimentation : Orientation pour une stratégie de mise en œuvre de l’agro-industrie ».

Pour lui, elles créent de nouveaux débouchés pour les matières premières provenant essentiellement des zones rurales pauvres. « D’où son importance dans les politiques de développement ».

L’expert donne le cas de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine : « Il prône la modernisation de l’agriculture africaine et des industries agro-alimentaires grâce à la valeur ajoutée et à la productivité. » Idem pour la Politique d’industrialisation de la Communauté est-africaine (CAE) pour 2012-2032. « Son objectif global est de créer un secteur industriel moderne, compétitif et dynamique pleinement intégré à l’économie mondiale ».

Au niveau local, il évoque la vision 2025. « L’agro-industrie est considérée comme un moteur de croissance et de transformation structurelle de l’économie ».

« Une politique adaptée s’avère urgente »

« Il est déplorable que ce secteur reste peu développé et à l’état embryonnaire », observe Godefroid Manirankunda, représentant légal de l’Action Développement et intégration régionale (ADIR). Et ce au moment où le Burundi est en cours d’élaboration de sa Politique Nationale d’Industrialisation (PNI).

Ce membre du Groupe National de Référence (GNR) indique que sa contribution au PIB reste faible : la valeur ajoutée manufacturière reste inférieure à 10% du PIB avec 9,67% en 2011 ; 9,45% en 2013 et 9,57% en 2015.
Pour booster ce secteur, cet expert souligne l’urgence de mettre en place des mesures d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques. « Sinon des infrastructures, des champs, des routes, … peuvent être détruits, suite aux inondations entravant ainsi les activités agro-industrielles. »

Il suggère, en outre, la diversification des exportations, la gestion durable des ressources eau et sols, etc. Selon cette étude, les sols burundais sont d’une fertilité relativement faible. « Plus de 36% sont acides et présentent une toxicité aluminique ». Le relief étant dans l’ensemble accidenté, les pentes rendent les sols érosifs. Les pertes de terres sont évaluées à quatre tonnes par ha et par an à l’est, 18 tonnes au centre-ouest et à plus de 100 tonnes dans les Mirwa, à l’ouest du pays.

Qui est GNR ?

Un groupe d’experts multisectoriels (ministères de l’Environnement, Commerce, Agriculture, les universitaires, les médias, et la société civile) se réunissant une fois par an. Il propose des solutions sur les défis minant les secteurs de l’agriculture, du commerce et du climat en cherchant des liens entre eux afin de promouvoir l’agro-industrie au Burundi. Leur travail s’oriente plus dans la recherche en confrontant les résultats avec les documents de référence dont dispose chaque pays membre de la CEA.

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