Lundi 25 novembre 2024

Archives

Agnès Dury : la justice burundaise appelée à plus de sérieux

05/05/2013 Commentaires fermés sur Agnès Dury : la justice burundaise appelée à plus de sérieux

Une délégation française est attendue à Bujumbura fin novembre pour suivre l’affaire d’Agnès Dury, du nom de la Française assassinée le 31 décembre 2007. Dans la foulée, deux suspects viennent d’être arrêtés. Mais la famille de cette Française assassinée le 31 décembre 2007, à Ruyigi n’est pas satisfaite du déroulement de l’enquête.

<doc2050|left>Quatre ans après l’assassinat d’Agnès Dury, responsable des projets de l’ONG Action contre la Faim à Ruyigi, deux suspects viennent d’être arrêtés. Jean Willy Ndayisenga, alias, a été arrêté le 13 octobre dernier vers 18 heures, au quartier Gasanda, au chef-lieu la province Ruyigi. Selon les membres de sa famille, ce père de deux enfants a été entendu par Nicodème Gahimbare, substitut général près la Cour Suprême et ancien procureur de Ruyigi. Etonnée par ce nouveau rebondissement, la famille de Madudu s’interroge sur cette arrestation alors que la justice ne l’avait jamais soupçonné. Et de demander la libération de ce commerçant écroué à la prison de Gitega.

Richard Gahungura, le second suspect, a été arrêté le 9 novembre à Kayanza. Chauffeur de la Maison Shalom au moment des faits, Richard Gahungura avait été emprisonné pour la même affaire mais libéré quelque temps après. Il est incarcéré à Mpimba. Toutefois, des sources à Ruyigi affirment que la vérité ne sera pas connue tant que les vrais auteurs ne seront pas inquiétés.

« Ce dossier accuse une lenteur sans précédent »

Me Raphaël Gahungu, avocat de la famille Dury, estime que le procureur peut explorer toute piste lui permettant de connaître la vérité : « Le Ministère public a des raisons qui l’ont poussé à arrêter ces suspects. » Me Gahungu, néanmoins, que la partie civile n’est pas satisfaite de l’état d’avancement de ce procès : les enquêtes piétinent. Mais il s’est refusé à davantage de commentaire sur un procès qui est toujours dans sa phase pré- juridictionnelle. Des sources proches du dossier indiquent qu’une délégation composée de responsables de l’ONG Action contre la Faim, d’un avocat français, du représentant de la famille d’Agnès Dury est attendue à Bujumbura fin de novembre. Selon les mêmes sources, la justice burundaise veut montrer à cette délégation qu’elle est à l’œuvre. Elles estiment que les deux hommes devrait être libérées, car il n y a aucun indice de leur culpabilité.

Déception de la famille Dury

Du côté de la famille Dury, la déception est grande. Interrogée, Sévérine Dury, la sœur de la victime, regrette l’absence d’actes d’enquêtes depuis le 26 mars 2009 : «Les autorités judiciaires burundaises semblent s’affairer à rechercher un suspect à l’encontre duquel a été lancé un mandat d’arrêt international par la justice française. » Et Sévérine Dury croit savoir que cet homme se trouvait à moins de 150 mètres du lieu des tirs, le soir du 31 décembre 2007 :« Il était armé et gardait la maison du commissaire provincial adjoint de la police de Ruyigi. » Puis, elle indique sans ambages, qu’elle attend « toujours que la justice burundaise mène une enquête réelle et ne se contente pas de répondre aux demandes de la justice française. »

Pour la sœur d’Agnès Dury, la justice française ne peut, a elle seule, mener des enquêtes et retrouver les assassins, localisée qu’elle est à plus de 6500 km du lieu du crime. Il faut donc non pas une condamnation de forme mais de fond et « pas d’un faux coupable » non plus. Sévérine Dury confirme la prochaine visite au Burundi : « Nous souhaitons rencontrer les ministres de la Justice, des Affaires étrangères et de l’Intérieur. »

Néanmoins, Sévérine Dury a une lueur d’espoir : « Je souhaite repartir du Burundi avec des engagements fermes que soit recherchée, concrètement, la vérité sur la mort de ma sœur. » Contacté par iwacu, Nicodème Gahimbare, substitut général près la Cour Suprême, n’a pas voulu s’exprimer : « Je ne peux pas violer le secret d’instruction. »

1/Me Raphaël Gahungu : « Nous ne sommes pas satisfaits de l’état d’avancement du procès »
2/Agnès Dury assassiné le 31 décembre 2007 à Ruyigi
3/Jean Willy Ndayisenga, alias Madudu, est incarcéré à la prison de Gitega. Sa famille réclame sa libération

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 291 users online