Ce constat ressort comme un des problèmes majeurs de l’Afrique dans le dernier Rapport sur le développement humain lancé vendredi de la semaine dernière par le PNUD. En 2012, le Rapport est centré sur la sécurité alimentaire.
Le rapport démontre que la sécurité alimentaire et le développement humain sont intimement liés et se renforcent l’un l’autre. Ces dernières années, les pays africains ont réalisé les progressions les plus rapides à l’échelle de l’indice du développement humain des Nations unies, et bon nombre d’entre eux ont enregistré des taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde. Malheureusement, ces progrès rapides de l’économie africaine n’ont pas suffi à assurer la sécurité alimentaire pour tous et une proportion significative de la population est encore victime de la faim. Plus d’un habitant sur quatre, soit près de 218 millions d’africains et plus de 40 % des enfants africains âgés de moins de cinq, souffrent de malnutrition.
La sécurité alimentaire, une question cruciale au Burundi
Le Burundi n’est pas épargné par ce constat : le pourcentage de personnes sous-alimentées atteint les 62%. L’accroissement démographique a conduit à une atomisation des exploitations agricoles familiales. Cette situation est critique dans certaines provinces du pays où la superficie cultivable moyenne pour un ménage de 5 personnes est désormais inférieure à 20 ares. Ces très petites exploitations agricoles ont une superficie qui ne permet de nourrir une famille que sur une durée de 2 à 3mois.
Lors du lancement du rapport à Bujumbura, deux exposés techniques sur la sécurité alimentaire en Afrique et au Burundi ont été dispensés par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, la FAO, le PAM et le PNUD.
Ces exposés ont été suivis d’une période de questions-réponses avec des représentants de la société civile, du gouvernement et des agences des Nations unies. Dans ces nombreux échanges, la question de l’héritage de la terre pour les femmes burundaises a particulièrement été débattue, plusieurs personnes dans la salle ayant émis le souhait qu’un projet de loi soit remis à l’ordre du jour au parlement.
L’accès à la propriété de la terre est une revendication importante des femmes rurales burundaises. Seulement 17,7% d’entre elles ont accès à une propriété contre 62% pour les hommes a rappelé, en mars dernier lors de la Journée Internationale de la Femme, la ministre burundaise de la Solidarité nationale, des Droits de la personne humaine et du Genre, Clotilde Niragira.
Elle déplore, en outre, que la femme rurale burundaise éprouve des difficultés à acquérir un crédit faute de garanties. La ministre précise que leurs activités relèvent essentiellement du secteur informel, s’adonnant à l’agriculture de subsistance et participant à l’élevage de petit bétail. Cette dernière a aussi indiqué que les femmes rurales burundaises souffrent des inégalités socioculturelles, de la répartition inégale du travail et de la méconnaissance des textes règlementaires relatifs à l’égalité du genre.
Lors de la présentation du Rapport, la Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a insisté sur l’importance pour les gouvernements africains de créer et de planifier des stratégies de développement fortes auxquelles tous les acteurs concernés peuvent se référer. Elle a également mentionné l’urgence d’établir un cadre de réflexion local et global pour contrer les problèmes engendrant la malnutrition et la pauvreté.