Après la décision de l’Afrabu de geler, si l’on en croit les membres de la coopérative ’’Tushiriki Wote’’, l’appui financier censé relancer leur business, ils crient à l’injustice.
Incompréhension, lassitude, …Entre autres mots pour qualifier le ras-le bol des membres de la coopérative ’’Tushiriki Wote’’. Cette dernière rassemble les femmes exerçant le commerce transfrontalier via le poste-frontière burundo-congolais de Gatumba.
Depuis que l’Afrabu (Association des Femmes Rapatriées du Burundi) leur a signifié que pour bénéficier de cette aide, elles doivent accepter l’adhésion à la plateforme ’’Mpaka ni Shamba Letu’’ (« La frontière, c’est notre gagne-pain, ndlr), une autre association de femmes faisant le commerce transfrontalier à Gatumba, ces femmes réunies au sein de la coopérative ’’Tushiriki Wote’’ (Participons tous, ndlr) dénoncent un diktat.
«Comment nous contraindre de nous allier avec une autre association alors que cette dernière n’était même pas née lorsque l’on nous avons introduit notre demande? », peste H.N, une d’entre elles.
Le montant de cet appui oscille autour de 25.800.000 francs burundais. Ces femmes, qui pour la plupart vendent de la farine de manioc, du jus, de l’eau en bouteille, … indiquent que cet argent devrait leur permettre de relancer leur business après les inondations survenues en mai 2020 à Gatumba.
« En aucune manière, l’Afrabu devrait se dérober de ses engagements. Elle sait la logique qui a guidé l’octroi de cette aide, comment cet argent sera réparti rubrique par rubrique. Pourquoi voudrait-elle nous mettre les bâtons dans les roues à la dernière minute ? Une preuve qui laisse croire qu’il y aurait anguille sous roche», lance J.K, une autre.
Et de lâcher : « Tout ce que l’on veut ce que cet argent soit affecté au motif qui a conduit à son décaissement par le bailleur. En l’occurrence, venir en aide aux membres de la coopérative touchés par les inondations de Gatumba ».
« Qu’elles se détrompent, cet argent n’est ni une aide ni un quelconque appui en rapport avec les inondations, c’est un financement octroyé par l’ONG Alerte Internationale. Il résulte de la compétition des plans d’affaires vendables pour faire face aux difficultés de leur métier durant cette pandémie de la Covid-19 », explique Godelieve Manirakiza, représentante légale de l’Afrabu.
Selon les termes du contrat avec le bailleur, il y a nulle part où est écrit que la coopérative gagnante devra bénéficier de l’argent. « C’est spécifié. Elle doit inventorier les marchandises, les articles nécessaires. Ce sera à l’Afrabu de leur en procurer ».
Par rapport à l’adhésion contre leur gré de l’association ’’Mpaka ni Shamba Letu’’, Mme Manirakiza indique que c’est un faux prétexte : « C’est une exigence du bailleur. Comme les deux associations, en l’occurrence ’’Tushiriki Wote’’ et ’’Mupaka ni Shamba Letu’’ sont appuyées par le même bailleur, ce dernier a jugé bon de ne pas créer une autre coopérative d’autant plus qu’il en existe une autre ».
Dans l’attente d’une solution, elle souligne que si la coopérative « désire bénéficier de l’appui, elle doit se soumettre aux exigences du bailleur ».