Selon les chiffres de ce vendredi 26 janvier, 4.460 réfugiés dont 500 Burundais ont été recensés, ils arrivent extenués par pirogue après une traversée du lac Tanganyika. Leurs embarcations de fortune accostent au petit port de Rumonge qui accueille la plupart de ces réfugiés.
Il n’y a pas d’infrastructures d’accueil. Bon nombre de réfugiés congolais passent la nuit à la belle étoile. Seuls 400 réfugiés parmi eux ont été transférés vers le camp de Kavumu en province Cankuzo.
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La plupart de Burundais fuyant ces affrontements dans le territoire de Fizi et essentiellement à Kazimia ont vite regagné leurs collines d’origine. Ils étaient partis au Congo à la recherche du travail.
«Nous avons vite embarqué dans des pirogues quand les affrontements entre le groupe rebelle Maï-maï Yakutumba et les FARDC ont éclaté. Ces derniers voulaient les chasser de notre localité de Kazimia. Je n’ai pas eu le temps de rentrer à la maison pour voir ma femme enceinte», témoigne un des réfugiés au petit port de Rumonge.
«Nous avons laissé tous nos biens à la maison, les crépitements d’armes devenaient intenses, la situation était intenable et c’est le sauve qui peut qui s’en est suivi. Chacun a pris ses jambes à son cou en direction du lac Tanganyika», relate une femme commerçante réfugiée. Il y en a parmi eux qui parlent de maisons brûlées et de pillages à Kazimia.
Le directeur général de la Protection civile, Antoine Ntemako appelle les organisations humanitaires comme le HCR et le PAM à se mobiliser afin de venir en aide à ces réfugiés congolais.
La nouvelle représentante du HCR au Burundi Mme Gogo Hukportie s’est rendue ce vendredi à Rumonge pour s’enquérir de la situation. Elle promet de mobiliser ses collègues de la Croix Rouge, de l’Unicef et du PAM.
«Il nous faut agir vite, ces personnes devraient aller dans des centres de transit ou dans les camps, du moins pour ceux qui veulent demander l’asile. Mais en attendant, il faut les assister sur place, ce qui nous pose d’énormes problèmes parce qu’il n’y a pas d’infrastructures d’accueil ici », a-t-elle promis.
Elle a indiqué que les organisations humanitaires présentes au Burundi vont se partager les responsabilités : «Nous nous sommes mis d’accord pour avoir une feuille de route afin d’apporter l’assistance à ces réfugiés».
Les premières pirogues de réfugiés congolais ont commencé à débarquer au petit port de Rumonge ce mercredi, ils ont passé plus de trois jours sans assistance.
Ils sont pour la plupart composés d’enfants, de femmes et de personnes âgées. «Nous avons besoin de nourriture, d’eau, de médicaments et des couvertures. C’est regrettable qu’un refugié passe plus de 72 heures sans assistance», a alerté un de ces réfugiés visiblement à bout de nerfs.
Signalons que la police affirme avoir enregistré plus de 7.000 réfugiés jusque ce dimanche 28 janvier.