Malgré [l’interdiction de tout culte à Businde chez la célèbre « Zebiya » par les autorités administratives et ecclésiastiques, ses adeptes tentent toujours de se diriger vers ce ’’lieu sacré’’ où, selon leurs dires, la Sainte Vierge apparaîtrait. La dernière tentative s’est soldée par coups de bâton, arrestations et pleurs …
Depuis cette interdiction, il y a eu quelques tentatives de se rendre à Businde les adeptes de cette dame sont refoulés ou arrêtés. Certains ont été battus et puis relâchés deux jours après tout au début de cette semaine.
Par exemple, le soir de ce dimanche 11 novembre, bravant cette mesure, les adeptes de « Zebiya » se sont rassemblés par petits groupes avec comme objectif de se rendre sur la colline Businde pour leurs prières habituelles.
Ils ont dû faire des contours parce que les routes étaient bien gardées par des policiers. Irréductibles, certains adeptes sont passés par la vallée pour arriver à destination, convaincus qu’ils peuvent être arrêtés à tout moment.
Les administratifs, apprenant qu’il y a eu des prières chez « Zebiya » toute la nuit de ce dimanche et le lendemain vers 10h, l’administrateur de la commune Gahombo, Jacqueline Ruragoka, accompagnée du chef de poste de police se dirigent, eux-mêmes à Businde.
Toutes les personnes qui se trouvent à cet endroit seront arrêtées et acheminées au chef-lieu de la commune. Elles sont autour de deux cents : les hommes sont enfermés au cachot de cette commune tandis que les femmes sont gardées dans une salle. Elles y rencontrent vingt cinq autres jeunes filles, fidèles de « Zebiya » également, qui viennent d’y passer une semaine.
Le gouverneur de la province Kayanza, le commissaire de police et le procureur de la république arrivent au chef-lieu de la commune vers 16h. « Pourquoi avez-vous récidivé ? », demande le procureur à son arrivée. « Je suis désolée, je n’abandonnerai jamais de venir faire ma prière chez Zebiya », rétorque une jeune fille venue de Gitega.
Leur avocat qui a également passé la nuit chez « Zebiya », tente de calmer le jeu : « Il y a eu réellement infraction », avoue-t-il. Mais selon leur croyance, signale-t-il, il y a des apparitions de la Vierge Marie, tous les 11 et 12 de chaque mois. « Essayez de les comprendre. Ils ne peuvent pas abandonner brusquement. Cela prendra du temps », affirme l’avocat. Sauf qu’il n’a pas convaincu à la question de savoir pourquoi il a également logé à Businde en connaissance de cause.
Châtier ou payer une amende
L’administrateur avait pris les soins d’inviter ou de convoquer les parents des enfants, écoliers et élèves détenus depuis une semaine. Elle en appelle à leurs responsabilités en les mettant devant un choix : « Soit vous punissez vos enfants qui font la sourde oreille, soit vous payez l’amende puisqu’ils ont enfreint l’ordre établi ».
Certaines mères qui avaient perdu toute autorité sur leurs filles depuis qu’elles avaient pris l’habitude d’aller prier chez « Zebiya », se sentent réconfortées. Des coups de bâtons ont suivi la mise en garde. Les jeunes filles récalcitrantes se mettent à pleurer, certaines d’entre elles finissant par demander pardon face à leur « égarement » …
« Quatre ans viennent de passer sans que je puisse demander à ma fille le moindre service, c’est depuis qu’elle est dans ces histoires », témoigne une mère, visiblement attristée, soucieuse de l’avenir de sa fille. Elle a abandonné l’école.
Les parents rentrent avec leurs enfants. Il leur est demandé de bien surveiller leurs progénitures. Les inconditionnels récidivistes passeront deux jours supplémentaires au cachot. Ils seront relaxés ce mardi 13 novembre après un interrogatoire.
A signaler que tous ces incidents se passent en l’absence du personnage principal, « Zebiya ».