Un Burundais vivant en Suède est écroué pour avoir filmé et diffusé ses ébats sexuels avec différentes partenaires, dont l’une est aussi incarcérée. Retour sur l’origine d’une affaire scabreuse.
Quatre petites vidéos sexuelles ont circulé sur les réseaux sociaux, lundi 12 mars. Fabrice Robinson Ntwari alias Mitterrand, la trentaine, un jeune burundais vivant en Suède, filmait ses moments intimes avec trois jeunes filles.
Le lendemain, cet ancien coach de gym à Bujumbura est arrêté par la police qui lui reproche de « jouer et de produire des séries pornos avec plusieurs filles, dont des mineures ».
Deux jours après, l’une des filles des vidéos, Akissa Niyomukunzi, 22 ans, est interceptée par la police. Vendredi 16 mars, le Tribunal de Grande Instance de Mukaza rend son verdict. Le jeune homme est condamné à 5 ans de prison avec une amende de 200 mille Fbu. Et Akissa écope de 3 ans et 6 mois de servitude pénale et une amende de 200 mille Fbu. Les accusations retenues pour tous les deux : relation extraconjugale, incitation à la débauche et à la prostitution et outrage public aux bonnes mœurs.
Une source sûre nous signale que les autres filles ont fui. L’une d’elles, « Queen Latifa », 24 ans, affirme, dans un son envoyé à une copine, qu’elle n’est plus au pays. Sa relation avec Mitterrand n’aurait duré que quelques jours. Elle soutient qu’il a suffi d’une dispute pour qu’il diffuse la vidéo. « Il était ivre quand il l’a fait ». Elle prétend avoir été filmée à son insu. « Heureusement que je ne suis pas à Bujumbura. Je reviendrai quand l’histoire sera oubliée », peut-on entendre.
Sur les traces de Don Juan
Marié à une Burundaise en Suède et père d’un enfant, Mitterrand est arrivé au Burundi, fin janvier 2018, d’après des amis. Il était venu voir son père souffrant. Il a d’abord loué une maison à Rohero, puis à Kabondo.
A. N., une jeune citadine qui l’a côtoyé durant ces deux derniers mois, assure qu’il voulait faire la java avec toutes les filles. « Amenez les nanas, appelez tout le monde… », disait-il.
Le « sacré frimeur » passait tout son temps à prendre des photos. Il les envoyait parfois à ses potes, se vantant de « côtoyer les plus belles filles de la capitale. » « Un jour, l’on m’a envoyé une photo de lui et moi dans un bar. J’étais abasourdie. L’idée qu’il pouvait l’envoyer ne m’était jamais venue à l’esprit », confie A.N. Et d’ajouter qu’elle a, depuis, pris ses distances avec lui.
Samedi 10 mars, Mitterrand a organisé un barbecue chez lui à Kabondo. Il disait « fêter le divorce avec sa femme ». D’après nos enquêtes, il n’y a jamais eu de divorce, le couple n’était même pas séparé. Mais il traversait une mauvaise passe.
Deux des filles que l’on aperçoit dans les vidéos étaient présentes à cette soirée, selon une jeune femme présente. Celle-ci pense qu’elles connaissaient déjà le MC de la soirée. Pour notre source, l’une des vidéos a été tournée, après ce jour-là.
Quid de la diffusion?
En regardant ces petites vidéos d’environ une minute, l’on voit bel et bien que c’est le jeune homme qui les prend avec leur consentement. Mais qui les a diffusées?
Tantôt Mitterrand avoue avec fierté que c’est lui le responsable, tantôt il s’en lave les mains. Dans une note vocale qui a circulé sur WhatsApp, l’on peut l’entendre encourager un ami à la large diffusion des vidéos : « …Laisse-les publier toutes les vidéos. Diffuse-les, toi aussi, je te donne la permission… »
C.K., ami très proche de Mitterrand, confie avoir vu les vidéos plusieurs jours avant leur diffusion. « Il les montrait à ses compagnies à l’aise, se vantant d’être capable de s’offrir chaque belle fille qu’il désire. » S’il était capable de les montrer, estime C.K., il lui était très facile de les diffuser. Mais il souligne que « le frimeur » n’a jamais reconnu, devant ses amis, être l’auteur de la diffusion. Il disait qu’il a prêté son téléphone à un ami et que ce dernier les a probablement diffusées.
Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, confie qu’il y a d’autres vidéos pornos non diffusées tournées par Mitterrand. « Les enquêtes continuent. »
Je pense que le Journal Iwacu n’a pas bien fait d’exposer l’image et les noms vrais( je me dis) sur le net. Qu’il soit coupable c’est un fait et la justice s’en occupe. Que personne ne néglige le fait que malgré tout la protection ou du moins le respect. Ici Iwacu me décoit.
Comment la brave pourra-t-elle collecter un montant de deux cent milles francs Burundi d’amende alors qu’elle a sans doute été accrochée afin de pouvoir gagner 20 à 30.000,-FBU pour s’acheter de la crème corporelle ou pour combler un autre besoin financier urgent! Heureusement que parfois la grâce présidentielle sauve.-
Personnellement je peux pas croire que les images aient pu être prises « avec le consentement » des concernées.-
« Ces deux chefs d’inculpation auraient été retenus contre la fille, si elle savait, avant leur prise, que les vidéos allaient être diffusées. » Et si elle a été payée, ça change toute la donne! «… être capable de s’offrir chaque belle fille qu’il désire!… » Ça en dit long!
Hé! Ho! « Un éléphant, ça trompe! »
Et c’est très flagrant! Comment peut-on imaginer une seule seconde que quelqu’un qui enregistre une vidéo n’a pas l’intention de la montrer à au moins une autre personne que lui-même?
Clarisse, je lis vos articles très souvent. Vous etes une journaliste hors norme qui écrit bcp d’articles pour bouger cette société burundaise aussi puritaine et en peu hypocrite quand il s’agit des questions liées à la sexualité ou moeurs.
C’est par des débats ouverts qu’on bouge les lignes.
No comment ! ll a sali beaucoup de gens. J’ai honte de lui, sa femme a honte, son enfant a honte de lui, sa famille aussi, les familles des ses parternaires, ses partenaires ont honte. beaucoup de gens qui vont marcher la tête inclinée pendant un certain temps… juste à cause de sa folie. Akamaramaza !