L’Ordre des avocats a tenu, ce 19 juillet, une conférence de presse pour demander la libération de Me Suzanne Bukuru, arrêtée le 15 juillet pour « espionnage »
« Nous demandons la libération immédiate et sans conditions de maître Suzanne Bukuru et le respect scrupuleux de la loi spécialement en matière des libertés publiques », clame Isidore Rufyikiri, président de l’Ordre des avocats du Burundi.
Le barreau a émis cette décision pour plusieurs raisons : les conditions difficiles qui ont entouré l’arrestation de maître Bukuru, basée sur l’article 572 du code pénal livre II du Burundi. Cet article punit tout étranger qui se rend coupable d’espionnage contre le Burundi. Pourtant Mme Suzanne Bukuru n’est pas une étrangère.
En outre, Isidore Rufyikiri ajoute que le magistrat instructeur, lors de l’interrogatoire, n’a pas autorisé que maître Bukuru soit assistée par un avocat.
Ainsi, l’Ordre des avocats trouve bizarre que le ministère de la Solidarité Nationale ait enjoint le Parquet Général de l’arrêter. « Nous protestons avec énergie contre cette arrestation arbitraire et illégale de notre collègue, très engagée dans la défense des droits de la personne humaine », martèle le président du barreau.
Pour lui, il n’y a pas de faits avérés pour qualifier d’espionnage ce que faisait maître Bukuru : « Si c’est un avocat qui est arrêté ainsi, comment le saurait un simple citoyen ? », s’interroge maître Rufyikiri.
L’Ordre des avocats du Burundi demande au Président de la République, d’intervenir personnellement pour sauver la Justice burundaise : « La véritable sécurité juridique est la seule garantie fondamentale pour un réel épanouissement des affaires », précise Isidore Rufyikiri.
L’Ordre des avocats sollicite aussi l’appui des barreaux amis et organisations des droits de la personne humaine, nationales et internationales, pour le respect de droits de maître Suzanne Bukuru.