Le rappeur Olègue Baraka vient de passer trois semaines sous les verrous pour « outrage aux bonnes mœurs ». Pour un expert en droit pénal, le parquet a outrepassé la loi. Et les faits manquent l’intention d’attenter aux bonnes mœurs.
Une courte vidéo annonçant son concert de Pâques, le chanteur en tenue épiscopale en compagnie d’une jeune fille en tenue de religieuse trémoussant ses fesses, est à l’origine de l’incarcération du rappeur Olègue, 20 ans, depuis le 15 avril dernier.
Auparavant accusé de « blasphème contre l’Eglise catholique », il sera transféré à la prison de Mpimba, le 25 avril dernier, pour « outrage aux bonnes mœurs ».
L’expert en droit pénal, Laurent Nzosaba, estime que les faits tels que vus dans la vidéo ne présentent pas l’intention d’attenter aux bonnes mœurs. « Quand bien même l’infraction serait retenue, le chanteur n’encourt pas une peine d’emprisonnement. C’est contraire au principe de la légalité des délits et des peines», fait-il remarquer.
Ce professeur d’université fait savoir que l’outrage aux bonnes mœurs est prévu et puni par le Code pénal burundais en son article 587 : « Quiconque a exposé, vendu ou distribué des chansons, pamphlets ou autres écrits imprimés ou non, des figures, images, emblèmes ou autres objets contraires aux bonnes mœurs, est condamné à une amende de cinquante mille à cent mille francs burundais. »
Idem pour l’article 588 : « Quiconque a publiquement outragé les mœurs par des actions qui blessent la pudeur est puni d’une amende de cinquante mille francs à cent mille francs ».
Pour cet ancien doyen de la faculté de droit à l’Université du Burundi, le chanteur Olègue ne mérite donc pas d’être emprisonné. Le parquet a outrepassé la loi pénale, assure-t-il.
Un jeune « simplement à la recherche de vues »
Après l’arrestation de l’artiste, le 15 avril, dans la foulée de la diffusion de sa courte vidéo, les réactions sur les réseaux sociaux ont fusé. Sur Twitter notamment, certains condamnaient un ‘’comportement odieux, offensant l’Eglise catholique, surtout la veille de la fête de Pâques’’. Le passage qui a le plus choqué, l’artiste appelant le public à venir nombreux, en tapotant les fesses de la jeune fille déguisée en religieuse : « Je vous ai amené les bonnes sœurs de Rome, il y aura pleines de bénédictions… » D’autres y voyaient plutôt une simple promotion de son concert adapté au contexte de la célébration de Pâques, le surlendemain.
Malgré ces opinions divergentes, nombreux sont ceux qui s’accordent sur une simple « recherche de visibilité », qui n’a nullement l’intention de blesser la sensibilité religieuse de qui que ce soit.
Ce n’est pas la première fois que le jeune rappeur Olègue est incriminé pour atteinte aux bonnes mœurs. En octobre 2019, il a été appréhendé et a passé une semaine en prison pour « violation grave des bonnes mœurs » à cause de sa chanson « Délégué général », qui parlait de l’usage de la drogue et de la prostitution dans les écoles. Il a dû présenter publiquement des excuses devant les caméras pour être relâché.
Menotté, il avait déclaré, devant un parterre de journalistes invités par le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye, que ses amis lui ont menti en l’incitant à produire ce clip pour être célèbre. «Au départ, je n’y voyais aucune faute. Je n’étais pas conscient des conséquences. C’est l’adolescence. J’ai été induit en erreur par mes amis. Je ne referai plus cela», avait regretté Olègue Baraka.
Je n’ai pas vu cette vidéo, mais je peux affirmer qu’on peut trouver pire sur les réseaux sociaux. Est-il possible d’emprisonner toutes les personnes qui y balancent des insanités? Les prisons seraient vite débordées. Une peine pécuniaire et une dernière mise en garde auraient largement suffi.
Je ne me permettrai pas de juger le comportement de ce jeune rappeur car je n’en ai pas la qualité. Cependant, ce que je lui souhaite pour son édification au sortir de la prison, c’est de bien s’imprégner, parmi les vertus morales, de celle de prudence. Il pourra acquérir des valeurs inestimables comme le discernement entre ce qui est bien ou mal, la docilité par l’écoute des conseils des sages et la circonspection (un jugement mûri avant d’agir).
Le caractère excéssif d’une provocatioin peut entraîner des conséquences inattendues. Vous avez vu ce qui est arrivé au Bataclan (https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_du_13_novembre_2015_en_France). Si certains considèrent ce type d’attentats comme une atteinte à la liberté d’expression (ce qui est vrai!), il ne faut pas aussi s’étonner que ceux qui se sentent offensés par ces libertés finissent par se faire justice eux-mêmes. Le rôle des États devrait être d’éviter que de tels excès se produisent, autant d’un côté comme de l’autre, sans rien faire.
Le Burundi a encore la chance de ne pas avoir de groupes religieux intégristes qui vont jusqu’à la violence, mais si on laisse faire des artistes se moquer d’une religion ou d’une pratique religieuse, cela ne saurait tarder.
Oui, l’artiste a le droit d’exprimer son art. Une question demeure pourtant : jusqu’où peut-il aller?
La ligne demeure mince entre « provoquer » et « offenser », et entre « encadrer » et « réprimer ».
burya bukobwa bwahenereza bugira ibintu bizzare, bunywa ibiyayura mutwe ngo se sont « des soeurs venues de Rome » , il faut qu’elles soient corrigées indero y’uBurundi tubwirizwa kuyigarukira vyanka vyakunda
Eglise catholique ni iyo gusonerwa mu Burundi no mumahanga uyo muhungu abwurizwa guhanwa hanyuma ses parents bamuhanure areke uburofa
Nsishigikiye nagatoyi ireresi nkiyo mugabo nta shamba ibura isato iba idahizwe muri clergé ntabakina amareresi nkayo ahinyegejwe. Umuvyeyi wacu papa francisco yama ariko asaba imbabazi kubahohotewe. Murasoma Rapport Sauvé vous comprendrez. Uwo musore muramucira inkoni ngufi kuko ntawamwitwariye.
@Mutimuntunganye
1. Wanditse uti: »Uwo musore muramucira inkoni ngufi kuko ntawamwitwariye… »
2. Inyishu yanje
Mu bisanzwe procureur (de la République) we nyene arashobora gushengeza umuntu kugira ngo akingire inyungu za société (nko muri ibi biraba imico y’abarundi).
Kandi mu guhana, niyumvira ko abacamanza bisunga ubwambere ku buremere ry’ikosa/icaha vyakozwe n’aho hashobora kuba des circonstances agravantes.
Dufanshe nk’aka karolero (ko mu Bufaransa?):
« En droit pénal, le procureur de la République est chargé de mettre en œuvre l’action publique c’est-à-dire de défendre les intérêts de la société… »
https://partiels-droit.com/procureur-de-la-republique-definition/?msclkid=9b69406ed07d11ec8866a6f648209872
https://partiels-droit.com/procureur-de-la-republique-definition/?msclkid=9b69406ed07d11ec8866a6f648209872
1. Vous écrivez:« Ce n’est pas la première fois que le jeune rappeur Olègue est incriminé pour atteinte aux bonnes mœurs… »
2. Mon commentaire
« « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » La société humaine est implacable : qui casse, paie ! Nous sommes dans un monde qui ne pardonne pas ! Le pardon ça existe quand même, mais combien de fois pardonner ?
On connait l’adage : « Une fois passe, deux fois lassent, trois fois cassent ! » La question était souvent débattue dans les écoles rabbiniques. Le principe était d’accorder le pardon, mais on discutait du nombre de fois où il faut l’accorder. Car bien sûr, pour nous les humains, il y a une limite au-delà de laquelle pardonner signifie mollesse et faiblesse !.. »
https://saintpaulwaterloo.be/24ieme-dimanche-ordinaire/?msclkid=e1ece8fecf6c11ec96f8b05537d2427f
Eh oui ! La liberté d’expression wapi ! En fait, umuntu aravye kure, eh n-abandi bohavuye berekana ibindi mu gufyina vyo gutwenga abadutwara ? Abandi bati oya, ni ukunigira umuswi mu rigi !!!